HANNIBAL (Saisons 1-3)

Pareil que Photonik. Un très bon second épisode mais attention à ne pas se répéter. Un tueur par semaine, ça risque d’être assez redondant (parce que dans le genre, je vois les indices, j’assiste à l’autopsie et je détermine la profession du tueur, ils ont très très efficaces). Cet épisode permet au héros de « clore » un chapitre. Espérons que le prochain saura tout autant nous surprendre. Et oui, cette scène de diner est rudement bien faite :wink:

Pour l’efficacité quasi-surnaturelle des agents du FBI, ça nous change des bras cassés de « The Following », hein ? :wink:

Sur de nombreux points, la comparaison n’est pas flatteuse pour The Following. :slight_smile:

Apparemment, le risque du formula show est évité si l’on se fie à la presse américaine ayant vu les 5 premiers épisodes.

J’ai trouvé ce troisième épisode un peu en dessous des autres. Je crois que c’est l’équipe de flics The Following qui se charge du périmètre de sécurité aux abords de la maison d’Abigail dans cet épisode. Un petit côté « la fête à neuneu » avec une journaliste et le frère d’une victime qui font leur vie dans le secteur verrouillé.

L’épisode m’a également laissé cette très désagréable impression. Les ressources humaines au FBI semblent vraiment avoir beaucoup de défaillances, dans toutes ces nouvelles séries.

Il faudrait aussi mesurer l’utilisation des scènes oniriques, parce que leur multiplication nuisent à leur efficacité (surtout pour les terminer systématiquement par une image-choc qu’on voit venir de loin).
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Bref, le moule général commence à s’installer sur des rails malheureusement repérables. Je m’en fous un peu pour l’instant, je suis toujours content de revoir Caroline Dhavernas, et puis je suis au milieu du campionesque Top of the Lake[/size], en ce moment.

C’est mon cas aussi, l’épisode de la semaine m’a semblé moins abouti, à cause de quelques facilités scénaristiques qui font un peu tâche. Et je suis également d’accord en ce qui concerne les scènes oniriques, un autre genre de facilités (même si elles peuvent être réussies, et qu’elles font un peu partie de la tradition de la franchise).

C’est d’autant plus dommage que par ailleurs, le niveau de jeu est vraiment impressionnant (Mikkelsen est très fort en ne faisant presque rien, c’est étonnant), et David Slade assure comme d’habitude :

à mettre à son crédit, le succulent contre-champ sur le plan présentant le tag « cannibals » (au pluriel) sur le garage des Hobbs : il concerne bien sûr Abigail au premier plan, mais surtout Hannibal intelligemment glissé dans le cadre à ce moment. Le genre de petite ruse que j’adore…

Quel dommage par contre que même lui cède à des effets un peu nazes, manifestement imposés par le cahier des charges de toutes prods télé qui se respectent (les nuages qui défilent en accéléré dans le ciel, merde !! pitié…).

Pour le reste, je dois dire que ce qui me plaît de plus en plus dans le show, c’est son concept même : j’adore voir Lecter déambuler l’air de rien dans le bureau de Crawford. Bizarrement (je n’y avais pas du tout pensé aux deux premiers épisodes), je vois un peu le duo Graham / Lecter comme une variante de SHerlock Holmes / Dr Watson.
Une variante qui autorise la réalisation d’un vieux fantasme de lecteur de roman policier, matérialisé en son temps par Agatha Christie à sa manière, qui consiste en la culpabilité de Watson à la fin.
Bon, ici, point de surprise, mais à la place on y gagne le suspense comme dirait le vieux Hitch…

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Perso, j’ai bien aimé l’épisode, qui appuie bien (mais en douceur) le fait que Lecter soit bien le Lecter qu’on connait. et surtout, on échappe au trip « psychopathe de la semaine », puisque le tueur attrapé par le FBI…n’est pas le tueur, puisque c’est une mise en scène de Lecter pour brouiller les pistes.

Un petit regret sur le personnage de la journaliste, où ils en font un poil trop.

C’est quelque chose que je trouve intéressant aussi, et le fait qu’Abigail semble (peut-) être appelée à devenir un personnage récurrent permet de creuser l’empathie extrême de Will dans un autre sens que d’établir un profil criminel classique. Et l’ambiguïté qui subsiste sur le rôle d’Abigail plane subtilement sur l’épisode, renforcée judicieusement par l’utilisation des scènes oniriques (finalement, on ne sait pas si ce sont de véritables souvenirs ou si ce sont des cauchemars générés par son traumatisme). Je suis curieux de voir comment va évoluer le reste de la saison, parce que Lecter s’expose de façon risquée depuis le début, que ce soit avec le coup de téléphone du premier épisode ou encore avec son implication poussée avec Abigail dans cet épisode.

La suite va nous expliquer pourquoi elle a pu servir de « modèle » à son père. Elle a exercé une forme de fascination sur son père et semble faire la même chose sur Lecter et Graham. Que cache-t-elle… ?
Comme Nikolavitch, le coté envahissant de la journaliste est un peu too much quand même…

C’est pas tant le côté envahissant que le côté caricatural. On se croirait dans les deux premiers Die Hard, sauf que l’homme qui est un châtré est à présent une gonzesse.

Vu le sixième épisode. Qui se recentre ENFIN sur Hannibal. Je me suis fait piéger dans le sens où j’ai commencé à me dire « oh putain, encore un tueur qui empale ses victimes, zzzzzzzzzzzzzzzzzz ». Et puis à un moment, je me suis dit « et si… » Et BANG, dans ma face.
Mais sinon, c’est quand même un peu poussif. La palme du show le plus dépressif du moment ?

Je crois qu’Hannibal bénéficie aussi pas mal du contraste avec l’idiotissime The Following.

Il est tout de même intéressant de noter l’usage particulier et systématique de l’ellipse comme technique narrative.

C’est peut-être une nouvelle tendance, je pense aux choix curieux qui semblent présider, dans un tout autre genre, à l’écriture de Hemlock Grove. Je dis curieux, car ils paraissent entrer en conflit dans ce dernier cas avec la cible post-adolescente choisie.
Dans Hannibal, les choix proviennent d’une volonté de se démarquer à la fois d’un Dexter et d’un Criminal Minds/Profiler. La démarche est ambitieuse, et le résultat intrigant plutôt que convaincant. Ceci dit, on échappe au cirque de Bates Motel, l’autre adaptation/préquelle en série TV d’un célèbre tueur en série.

Ouais, y’a de ça, c’est vraiment très très noir je trouve, mais après l’épisode 4, je continue à suivre ça avec beaucoup d’intérêt (dans le 4, c’est le très mauvais esprit qui préside à la découverte d’une scène de crime sur un chant de noël enjoué qui m’a interpellé : ça casse le sérieux imperturbable du show par ailleurs, j’aime bien).
Sinon, oui, que ce soit dans « The Following », « Hemlock Grove » ou donc « Hannibal », on a l’impression que des techniques d’écriture naguère considérées comme « sophistiquées » sont passées dans le tout-venant de l’arsenal du scénariste lambda, comme l’ellipse, le flash-back, etc…ce qui n’implique nullement que la série soit bien écrite.

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[quote=« Photonik »]
Sinon, oui, que ce soit dans « The Following », « Hemlock Grove » ou donc « Hannibal », on a l’impression que des techniques d’écriture naguère considérées comme « sophistiquées » sont passées dans le tout-venant de l’arsenal du scénariste lambda, comme l’ellipse, le flash-back, etc…ce qui n’implique nullement que la série soit bien écrite.[/quote]

L’insertion de morceaux de flash-back développant une histoire parallèle s’est répandu partout depuis Lost, accompagnant la prolifération du feuilleton dans les séries (certaines n’hésitant pas à reproduire l’effet sonore de « bulle de décompression » annonçant la remontée dans le temps).

Mais ce recours à l’ellipse est plus étonnant car rarement justifié, voire contre-productif. C’est flagrant dans Hemlock Grove, beaucoup moins dans *Hannibal *où il paraît indissociable du projet global, aussi nébuleux qu’il reste à mes yeux.

Vu d’affilée les épisodes 5, 6 et 7.
Je suis toujours aussi client, même si comme ça a été évoqué plus haut, la série part un peu dans tous les sens, et on a un peu de mal à voir se dégager une « colonne vertébrale » forte.

Au rayon des bons points, le développement de Crawford (vraiment bien campé par Fishburne), perso plutôt monolithique et atone par ailleurs (sauf incarné par Farina, plus « vivant » que ça quand même) et qui acquiert ici une certaine épaissuer, il est même touchant en fait…

A partir des épisodes 6 et 7, on rentre en effet dans le vif du sujet (la confrontation de « l’éventreur » et du FBI), avec une profusion de clins d’oeil jusque là assez limités à la « mythologie » de la franchise, dont le plus voyant est probablement :l’introduction du très antipathique Dr Chilton, dont les spectateurs du « Silence des agneaux » se souviennent.
Au rayon des renvois plutôt bien vus, l’introduction d’un Lecter de pacotille (Gideon) permet aussi une relecture « lo-fi » des échanges Sterling / Lecter, en laissant même volontairement Will Graham hors-champ au début de l’entretien, c’est intéressant… Tout comme l’introduction de Miriam Lass (elle aussi succédané de Sterling) et ses liens avec Crawford.
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Tout cela semble s’accélérer, à tel point que les auteurs n’hésitent pas à nous mettre sous le nez (il me semble) la façon dont Graham va démêler cet écheveau.

il va bien finir par capter que le cerf très « Twin Peaks »-ien qui hante ses rêves a été aperçu sous forme de statuette dans le bureau du bon docteur, non ?

A quelques fautes de goût près que ce soit en termes de réalisation ou d’écriture (je n’ai pas du tout aimé par exemple dans l’épisode 4 la façon très vulgos à mon goût dont l’ambiguité concernant les scènes de repas a été levée…), ça reste une excellente série, dont j’espère que la suite ne va pas me faire regretter mon enthousiasme initial.

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Je viens de voir les deux premiers et c’est pas mal. C’est bien mené, probablement à cause de Fuller dont les séquences oniriques doivent beaucoup.
Bon, dès le second épisode la série a le cul entre deux chaises; elle ne sait pas si elle doit sortir des sentiers battus en revendiquant le thriller psychologique ou persévérer dans la série policière balisée, avec son schéma récurent du meurtre à la semaine, mais le fil rouge qui sous-tend l’intrigue est bien foutu et le casting est bon.

J’espère que la suite retrouve le souffle du premier épisode mais j’ai hâte de voir. C’est bon signe.

Il y a à boire et à manger dans l’épisode 9. Beaucoup de (parfois très) bonnes choses et quelques choix malheureux.
Le prologue est foutrement bien foutu, avec une très forte densité : on découvre un nouveau modus operandi où les auteurs se dépassent en matière de « poésie macabre », et un ressort narratif intéressant (mais bizarrement délaissé au fur et à mesure de la progression de l’épisode, j’espère qu’ils vont creuser ça) :

frappé de somnambulisme et d’hallucinations, Graham se déplace littéralement dans le temps, selon des ellipses très cinématographiques.

Lecter a même le temps de s’y montrer manipulateur à souhait en mode camouflage, ce qu’il ne cessera de faire tout du long :

confondu par Will (j’aurais jamais cru que ça serait arrivé si vite, mais tant mieux), Lecter exprime son intelligence en lâchant du lest, en bon stratège, pour ne pas attirer de soupçons plus gênants. Il s’en sort bien.
Mais, ô petit miracle de réalisation, le petit travelling avant fort bien senti sur Crawford à l’issue de son échange très tendu (et excellent) avec Abigail, est l’expression de la naissance de ses premiers doutes envers Lecter qui, on le sait, ne perd rien pour attendre; ça c’est le genre de petites trouvailles que j’adore…

Au rayon des défauts, y’a un peu ce que j’appellerais le syndrome « Highlander » (la série télé je veux dire), où on avait un peu l’impression qu’en se cognant contre un lampadaire, il en serait tombé un immortel : il pleut un peu des serial killers démoniaques, quoi…
Mais bon, « Hannibal » n’est pas une série éminemment réaliste, donc ce n’est pas rédhibitoire à mon sens.
D’autre part quelle lumineuse idée d’employer l’excellent Lance Henriksen, habitué de ce genre d’univers fictionnel (« Millenium ») qui plus est, mais par contre :

c’est con que ce soit pour la scène la plus foireuse de l’épisode : le monologue « malsain » de Henriksen est salopé par une chute lourdement explicative et deux trois effets sonores et visuels un peu nazes. Quelques plans fixes muets pour nous laisser de nous-mêmes réfléchir aux implications de la révélation du lien entre le tueur et sa victime (père et fils) auraient bien mieux fait l’affaire…

Quelques défauts donc selon moi, mais c’est pas la mort du petit cheval non plus. Je continue à suivre cette série avec beaucoup de plaisir, et je me dis que Mikkelsen est décidément un des acteurs marquants de notre temps, digne héritier des grands visages magnétiques d’autrefois, à la Yul Brynner ou à la Christopher Lee.

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Je ne l’aurai pas aussi bien dit !

Série renouvelée pour une seconde saison.

Bonne nouvelle. :slight_smile: