Fantastique
Long métrage américain
Réalisé par Jan de Bont
Scénarisé par David Self, d’après le roman Maison Hantée de Shirley Jackson
Avec Liam Neeson, Lily Taylor, Catherine Zeta-Jones, Owen Wilson, Bruce Dern…
Titre original : The Haunting
Année de production : 1999
Le projet The Haunting est né du souhait de Steven Spielberg de travailler avec le maître de l’horreur Stephen King. Comme Spielberg voulait réaliser une histoire de maison hantée, King a alors planché sur une nouvelle adaptation du roman Maison Hantée de Shirley Jackson, qu’il aime tout autant que la version ciné réalisée par Robert Wise en 1963, l’excellent La Maison du Diable. Mais les deux hommes ne se sont pas entendus et suite aux fameuses différences créatives, Stephen King est parti de son côté (en recyclant des éléments de son script pour la mini-série Rose Red au début des années 2000) et Spielberg a engagé un scénariste débutant (David Self, qui a ensuite signé le scénario des Sentiers de la Perdition de Sam Mendes) pour développer Hantise.
Spielberg a fini par perdre son intérêt pour la mise en scène de Hantise lorsqu’il a saisi l’opportunité de prendre les commandes de Minority Report que devait réaliser Jan de Bont. Alors qu’il était en post-production de Twister, de Bont a accepté la proposition de Spielberg d’échanger les deux films. De Bont a débuté la production de Hantise après avoir complété Speed 2 et après quelques retards, Steven Spielberg a sorti Minority Report en 2002. Le scénario de David Self reprend dans un premier temps la structure de l’histoire originale tout en procédant à quelques changements comme la raison pour laquelle le Dr Marrow (John Montague dans le roman) réunit son petit groupe test dans la demeure de Hill House.
Le Docteur Marrow (solide Liam Neeson) a sélectionné des sujets souffrant d’insomnie afin de les exposer à une terreur croissante et d’examiner leur réaction psychologique à la peur…ce que ces derniers ne savent pas car ils croient être là pour une étude sur le manque de sommeil. Il y a Eleanor (Lily Taylor), une jeune femme réservée et fragile; la très glamour Théo, artiste bisexuelle campée par Catherine Zeta-Jones et le fantasque Luke Sanderson (Owen Wilson), qui apporte une touche d’humour plus forcée que naturelle.
Le premier acte est plutôt bon dans la présentation des différents protagonistes et de l’imposant décor de la maison de Hill House dans lequel ils vont évoluer pendant presque deux heures. Les premières manifestations surnaturelles de l’impressionnante demeure hantée par les terribles secrets de son ancien propriétaire Hugh Crain sont même assez bien amenées…mais cela ne dure pas longtemps. Alors que Robert Wise avait opté pour une approche reposant sur la suggestion, le travail sur les sons et les contrastes d’une superbe photographie en N&B, Jan de Bont ne s’embarrasse pas de subtilités et se livre à une débauche numérique plus souvent gênante qu’autre chose et inadaptée pour l’efficacité d’une atmosphère anxiogène.
Le parcours d’Eleanor, si dramatique dans La Maison du Diable, perd alors toute sa force malgré le jeu de Lily Taylor et le long métrage se dirige vers un final qui mise sur le spectaculaire en loupant la plupart de ses effets dans des sommets de comique involontaire…