HARLEY QUINN : BREAKING GLASS (Mariko Tamaki / Steve Pugh)

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Harley Quinn – Breaking Glass
C’est avec une bonne dose d’insouciance mais à peine cinq billets verts en poche que la jeune Harleen Quinzel débarque, seule, dans l’une des villes les plus dangereuses du monde : Gotham City. Du haut de ses quinze ans, et de pas mal de mauvaises expériences, rien ne semble pouvoir l’impressionner. Recueillie par Mama, une drag-queen au cœur d’or, Harleen apprivoise sa nouvelle vie, sa future meilleure amie Ivy et les nouvelles problématiques qui s’imposent à elle : injustice, intolérance, violence… Aussi, quand le cabaret de sa bonne fée Mama devient la nouvelle victime d’entrepreneurs sans état d’âme, Harleen change de ton. Pour autant, une question reste en suspens : mettre sa rage au service de l’action, oui, mais aux côtés de qui ? La militante pacifiste Ivy ou l’anarchiste et très énigmatique Joker ?

14,50 EUR, Sortie le 20 mars

Extrait :

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Ma critique sur Superpouvoir.com

La volubile Harley est une jeune ado de quinze ans qui débarque à Gotham pour venir vivre chez sa grand-mère. Celle-ci vient pourtant de décéder, mais Mama , propriétaire de l’appartement et tenancier d’un bar drag-queen , accepte que la jeune fille reste à condition de ne pas s’attirer de problèmes. Elle est très vite adoptée par la troupe de chanteurs de la salle de spectacle. Au lycée, elle fait également la connaissance d’ Ivy Du , une jeune militante écologiste et féministe, qui devient son amie. Les deux jeunes filles sont en butte avec le président du ciné-club du lycée, John Kane , héritier présomptueux de la riche famille Kane . Une famille qui souhaite d’ailleurs racheté et rasé le quartier populaire d’ Harley et Ivy . Harley va tenter de sauver son nouveau foyer et ses nouveaux amis en se laissant tenter par les méthodes violentes d’un mystérieux trouble-fête masqué, le Joker .

Harley Quinn: Breaking Glass fait partie de la première vague de titres du nouveau label Urban Link . Une nouvelle gamme qui se veut le lien entre Urban Kids et les collections régulières de l’éditeur. Il s’agit d’adapter les albums que DC produits actuellement à destination des jeunes adultes, et plus particulièrement des jeunes filles.

La scénariste Mariko Tamaki , qui va écrire Wonder Woman cet été, est une habituée des romans graphiques de ce genre. Avec sa cousine Jilian Tamaki , elle s’est déjà intéressée aux affres adolescents, à l’univers des lycées américains et à la découverte de ses goûts amoureux, notamment dans Skim (Casterman, 2008) et Cet été-là (Rue de Sèvres, 2014) . Le dessinateur anglais Steve Pugh ( Animal Man , Hotwire ) réalise quand à lui un travail d’orfèvre au lavis, particulièrement réaliste et adapté à l’histoire.

Cet album ne se situe donc pas dans la continuité DC habituelle. On n’y retrouve pas les origines habituelles d’ Harley ou du Joker . Tamaki et Pugh livrent donc leur propre version d’ Harley . Les personnages sont de simple ados vivant dans un lycée américain banal. Gotham n’est pas une ville anormalement gangrenée par le crime. Pas de surhumains à l’horizon, ni de psychopathes masqués. Ces versions d’ Harley , Poison Ivy et Joker sont donc beaucoup plus terre-à-terre et plus proche de leur lectorat. En se coupant de la continuité, Tamaki et Pugh abordent Harley Quinn de façon originale. D’abord en détachant le personnage de la tutelle du Joker . Alors que dans le canon, Harley se définit comme un personnage satellite du Joker , ici, la création de l’identité précède la rencontre avec le Joker . Ensuite, l’apport de la culture drag explique ici pleinement l’alias de la petite Harley , justifiant finement le caractère extravagant de son personnage.

Cet album aborde ainsi des thèmes très militants comme le féminisme ou le racisme, essentiellement au travers d’ Ivy , la jeune pasionaria. C’est parfois assez lourdingue (l’exigence de représentativité au cinéma), parfois un peu plus subtile (le racisme rampant du proviseur). Mais surtout, Tamaki et Pugh réactive une véritable lutte des classes, opposant les habitants des quartiers populaires et remplis d’outsiders et d’exclus du système, ouverts et tolérants, à une population bourgeoise, conformiste, qui ne voient que par l’argent et le profit. Les auteurs posent ainsi la question des modalités de la lutte contre les inégalités, faisant balancer Harley entre contestation pacifique et opposition violente.

Si Breaking Glass n’évite pas toujours le manichéisme et le prosélytisme facile, l’énergie, la bonne volonté et la qualité exceptionnelle du graphisme du volume emportent l’adhésion autour de cette Harley Quinn qui se révèle bien plus sympathique que le personnage hystéro-deadpoolien que l’on peut voir par ailleurs, tout en conservant une certaine ambiguïté sur les actions de la jeune héroïne.

Harley Quinn: Breaking Glass, coll. Urban Link, 200 pages, 14,50 €. Sortie le 15 mai 2020. Traduction de Julien Di Giacomo, lettrage de Moscow Eye.

Merci !

Ah ben tiens je viens de le lire et j’en sors nettement moins enthousiaste.

Je vous refait pas le résumé, origine story d’Harley pour version jeune fille ado. Voilà tout est dit.

J’avoue ne pas avoir trop d’attachement à Harley Quinn, pourtant voir de nouvelles origines (encore) me chagrine surtout que celles-ci casse ce qui a été fait avant que ce n’était pas nécéssaire, on pouvait faire de Harley une jeune fille sérieuse qui tombe amoureuse d’un mec, qui va la molester là elle va perdre la tête et se prendre en main. Mais non.

Harley est déjà une jeune délinquante qui fuis, se retrouve chez sa grand-mère décédée et recueillie par des drag, ce qui va lui permettre de s’épanouir et de connaitre un bref moment de bonheur. A l’école elle va rencontrer Ivy une jeune afro-américaine qui se bat avec ses parents dans le social. Bien qu’intello et Harley plutôt gentille folle illettré, les deux femmes vont devenir amie. Ensemble elles s’en prendre à Kane le jeune garçon alpha blanc qui passe des films d’intellos blanc et mâle sans passer par la case multi culturel. Puis rencontre avec le joker tromperie Harley décide de faire ce qui est juste.

Plusieurs choses m’ont agacé dans cet ouvrage, déjà visiblement être un homme blanc hétérosexuel, c’est être le mal absolu. Rien que ça, déjà ça me met un peu mal à l’aise, je n’ai rien contre la diversité, les femmes, les homo ou autres, loin de là, mais j’admets avoir du mal à comprendre pourquoi il faudrait mettre en avant et en méchant un homme blanc hétéro. Ok Trump est le mal, mais nous homme de cette catégorie (pas orange hein), on est aussi parfois juste des gens sympa.

Ensuite, à vouloir trop montré de diversité, tout est mélangé sans vraiment être développé, les drags sont peu montré dans leurs vies et problèmes hormis Mama et encore, Ivy n’est qu’une parodie d’elle-même et introduire ses parents activiste sociaux est une bonne idée, mais encore faut-il le travailler un peu plus sinon quel intérêt.

« Le Joker », comment dire… Imaginez une obligation de mettre le Joker en face et de ne pas savoir ce qu’est le personnage. Le mec à un sac poubelle sur la tête, wahou, non mais sérieux, si c’est pour faire ça et en plus en faire le méchant fils de riche à papa qui fait ça pour aider sa famille, non mais What the fuck. Mariko s’il te plait, renseigne toi sur les méchants.

Reste Harley Quinn, cette gentille folle, à qui on pardonne tout, même les fautes de français volontaire dans le texte (une aberration pour moi, mais pour d’autres raisons) qui est une acrobate sans qu’on sache vraiment bien pourquoi, ni comment (on aurait été plus dans un comic que dans une histoire qui se veut réaliste, j’aurais accepter sans broncher, mais là, comment, pourquoi ? ). Je n’aime pas le personnage, même si ici je trouve que Mariko fait un joli travaille d’écriture rend une Harley assez en conflit avec ce qu’elle a vécut, ce qu’elle veut être et la manière de faire.

Après tout n’est pas mauvais non plus, Mariko à une jolie écriture, c’est assez long, je me suis endormi deux fois dessus, mais j’ai repris sans lacher jusqu’au bout dès le réveil. J’aime bien le fait de montrer que tout action entraine une réaction, et que même une bonne action n’en rachète pas une mauvaise. J’ai aimé qu’il y ait une volonté de discours sociale, même s’il n’est pas bien traité et n’est de social que par les méchants veulent exproprier les petits pour faire un quartier chic plutôt que populaire.

Reste au dessin Steve Pugh que j’ai trouvé agréable à lire, même si l’absence totale de case est parfois gênante en terme de narration. Par contre une superbe mise en couleur rehausse le tout.

Oui enfin les drags n’ont pas une culture basé sur l’harlequin (pas totalement) et Harley est extravagante avant d’être chez eux.

C’est différent de :

?

Merci pour ton avis en tout cas.

Non aucunement, mais j’ai besoin de recontextualiser pour faire une chronique. Généralement je fait un résumé et je pars après sur des bouts du résumé pour étayer mon propos, là j’ai pas fais de résumé donné plus haut par l’Archer Vert, mais j’ai besoin de rappeler certains éléments sinon je fais un truc de deux lignes sans fond.

Tu kabuses, là !

Tout à fait, mais cette couche en plus permet de « crédibiliser » le fait qu’elle se promène la nuit dans un costume bariolé en revendiquant haut et fort sa façon différente de penser. Ca marche à plusieurs niveaux et dans la volonté des auteurs d’être réalistes, cela fait sens.

Après, on est d’accord que cette volonté de réalisme est à plusieurs vitesse, notamment, comme tu l’as pointé, avec le coup de la Harley gymnaste qui tombe comme un cheveu sur la soupe.

Ça se lit à partir de quel âge à votre avis?
42 ans, ça passe? :rofl:

Bien sûr. C’est la réponse à tout.

Réponse parfaite ! :grin:

Ils sont en forme, ce soir, Récho et Frigo !

:wink:

Jim

Je n’aurais pas dit mieux XD

Fais gaffe à tes conjugaisons :
« des auteurs lancent un projet qui reprennent des personnages » → « qui reprend » (c’est le projet)
« les contraintes qu’imposent un univers » → « qu’impose »
« Ainsi est né plusieurs récits » → « sont nés »

Également, il y a une phrase un peu bizarre :
« elle va être recueillie par Mama, la reine des drag-queens de Gotham qui dirige une salle de cabaret à condition que Harley suive assidûment les cours au lycée. »
On a l’impression que Mama dirige le cabaret à condition que Harley aille en cours ! ~___^

Enfin, je termine sur la forme avec cette phrase :
« si ça permet de ralentir le prix des comics sans cesse en hausse de nos jours »

Ce n’est pas le prix qu’il faut ralentir, mais plutôt son augmentation.

Sur le fond, tu m’as presque donné envie de l’acheter… Mais je saurai résister (en plus, je n’en ai plus en stock pour l’instant).

Tori.

Eh beh, j’étais fatigué apparemment, merci c’est pris en compte ^^

Craque !