HIGHLANDER III (Andy Morahan)

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REALISATEUR

Andy Morahan

SCENARISTE

Paul Ohl

DISTRIBUTION

Christophe Lambert, Deborah Kara Unger, Mario Van Peebles, Mako, Gabriel Kakon, Louis Bertignac…

INFOS

Long métrage français/canadien/britannique
Genre : aventures/fantastique
Titre original : Highlander III - The Sorcerer
Année de production : 1994

La nature même du concept d’Highlander tel qu’il est répété plusieurs fois pendant le long métrage de Russell Mulcahy ne laissait pas de possibilités de suite. L’histoire de Connor MacLeod était bouclée, faisant d’Highlander (qui fait partie de mes films préférés et que je revoie régulièrement sans me lasser) une oeuvre qui se suffit parfaitement à elle-même. Toute continuation amenait obligatoirement une négation de ce qui a précédé…et comme je le dis souvent, il n’aurait vraiment du en rester qu’un. Surtout compte-tenu de la catastrophique suite qui retirait toute magie en faisant des immortels des extraterrestres venant de la planète Zeist !

Ce n’était que le point de départ d’une franchise bordélique, qui se partage entre une trilogie avec Christophe Lambert et une série télévisée/reboot et deux films centrés sur l’autre immortel de la saga, Duncan MacLeod (incarné par l’inexpressif Adrian Paul).

Avec Highlander III, le but avoué était de revenir à l’esprit du premier épisode. L’aspect science-fictionnesque de Highlander, le retour (qui se déroulait dans le futur) a donc été gommé et oublié. Mais il fallait bien une menace et faire intervenir un nouvel immortel entrait donc inévitablement en contradiction avec le final d’Highlander qui précisait bien qu’il ne restait plus que MacLeod et le Kurgan (une incohérence parmi tant d’autres dans ce scénario). Et pour ce qui est du fameux « prix », c’est un élément vite expédié…

Structurellement, Highlander III ressemble à une version cheap du premier opus de Russell Mulcahy alors qu’il a pourtant coûté plus cher (mais où est donc passé l’argent ?). Lors du prologue qui a lieu dans le passé (ce qui permet d’apprendre ce qui est arrivé après la mort de Ramirez et de Heather, la première femme de MacLeod), Kane, le grand méchant, est décrit exactement de la même manière que le Kurgan. Mais le personnage souffre de la comparaison et Mario Van Peebles n’a absolument pas le charisme de Clancy Brown.

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On a droit aussi aux interventions de la police (dans une rare tentative pas trop mal faite de relier l’intrigue au premier film), à l’héroïne féminine qui tombe amoureuse de MacLeod et aux flashbacks (dans lesquels on retrouve Louis Bertignac en immortel fatigué qui préfère passer à la guillotine pour sauver son pote écossais). Mais les tentatives du clippeur Andy Morahan d’imiter les transitions de Russell Mulcahy tombent ici à plat à chaque fois. Il y a même un copier-coller assez lamentable de la scène de la voiture du dernier acte d’Highlander, le Kurgan et Brenda étant remplacés ici par Kane et le fils adoptif de MacLeod.

Envolés le romantisme, les envolées lyriques et les duels palpitants…il n’y a ici que des images moches qui manquent de souffle, des touches humoristiques stupides (Kane grimace et mâche un préservatif), des trucages ratés et des rebondissements grotesques (la virée à l’asile) et ennuyeux. Et sans la musique de Michael Kamen et les chansons de Queen, la bande originale poussive finit d’enterrer cette suite dans les tréfonds de la médiocrité…

Et pourtant ce n’est pas le pire de la franchise.

J’avoue que je reste fan de la série TV, qui est un de mes gros souvenirs d’enfance.

Attention : fan ultime en approche (je parle de la franchise).
J’ai vu tous les longs métrages, et je dirais un bon 95 % des épisodes de la série (pas la série dérivée avec Amanda par contre, dont je n’ai pas vu le moindre épisode), et même quelques épisodes de la série animée infâme et absurde qui avait vu le jour à un moment…
Et tout ça parce que comme le Doc j’étais un fan hardcore du premier opus. Rien (je dis bien RIEN) de bon par la suite, c’est quand même une performance en soi.

Il y aurait pourtant eu de quoi faire, tout simplement en jouant la carte des flashes-back, en visitant la vaste histoire des immortels avant le premier volet, les relier aux grands mythes de l’humanité, aux grands événements historiques de manière un peu plus consistante que ce qui a été fait, etc… Bref, les producteurs tenaient un concept en or et ont préféré jouer la carte de l’incohérence scénaristique à tous les étages.
Pour être juste, la série télé explorait quand même (avec un manque de moyens criant, hélas) certaines de ces idées : les 4 Cavaliers de l’Apocalypse, par exemple, étaient des immortels dans la mythologie du show ; une momie était réveillée après 2500 ans et se révélait être une immortelle, ce genre de trucs plutôt cools…

Mais les films n’en ont rien fait, de ce concept global (à part le premier).
Ce troisième volet, comme Victor, je ne le qualifierais pas de bas du panier de la franchise : je le préfère de peu au deuxième volet qui franchit toutes les limites du n’importe quoi, et puis il y a le cinquième, « The Source », un des pires films de l’histoire du cinéma (et je pèse mes mots). Et pour autant, je n’ai jamais souhaité revoir ce « Highlander III » depuis que je l’avais vu en salles à sa sortie…
Même à l’époque, j’avais capté que ce Andy Morahan n’avait tout simplement pas l’envergure pour le projet.

Quitte à m’en refaire un, j’opterais volontiers pour le quatrième, « Highlander Endgame » (tiens, comme les Avengers), que j’avais largement préféré, notamment à cause de la bonne tenue des scènes de combat (y’avait quand même Donnie Yen au cast’, et Adrian Paul, tout bovin qu’il soit, est plutôt convaincant dans les scènes d’action). Le problème, c’est que Christophe Lambert y fait peine à voir, tout comme son avatar fictionnel d’ailleurs (qui passe la main définitivement dans ce volet).

Et puis le premier, je le reverrai sans problème. Les détracteurs du film (et il y en a, plein) en font des caisses sur le côté daté du film, mais je trouve qu’ils surjouent leur partition en la matière : le film a 35 ans maintenant, oui y’a des trucs qui font que le film accuse un peu son âge… So what.

Que tu passes autant de temps dessus, du coup ?

Oui, aussi.
Mais j’étais jeune. :slight_smile:

Hum …

Ceci explique peut être cela.

En effet, c’est jeune.

Oui, peut-être. Et pourtant, celui-là c’est du Scorcese au regard du cinquième, « The Source ».

Oui, c’est comme comparer Rocky III à Rocky V (y en a bien eu 5 ?)

Et même 6 avec « Rocky Balboa », le film du come-back.
Je dirais que l’écart est moins abyssal entre les deux « Rocky » que tu évoques, quand même (parce que « Rocky III », c’est vraiment pas génial quand même, à deux trois répliques hilarantes de Clubber Lang près…).

Le II n’était pas déjà un come-back ? (ou le III, je ne sais plus)

Sur le plan de la carrière de l’acteur alors oui (une 1ère suite, moyen pour l’acteur de renouer avec le succès), mais la filmographie de l’acteur est jalonnée par cette alternance de come-back & d’échecs.

Il n’y a pas tant que ça d’écart entre chacun des 5 premiers volets, entre le 5 & 6 par contre…

  • les 1 & 2 complémentaires pour la période 70’s (le couple, Apollo & le match retour)
  • l’entrée dans les 80’s avec les 3 & 4 (c’est là que ça se gâte : ère Reagan/clips MTV, embourgeoisement de Rocky, adversaires de plus en plus over the top/caricaturals)
  • tentative louable mais pas tout à fait aboutie de retour aux sources avec le 5 (Philadelphie, la dèche, les proches de Rocky) après la surenchère des précédents (la réception de celui-ci annonce une décennie 90 moins faste/en dents de cie pour Sly)
  • retour en grâce pour l’acteur avec le 6 (comme pour Rambo peu après)

J’avais bien aimé.
Notamment parce que Duncan, mon « chouchou », se révélait le meilleur.

Il reste surprenant qu’aucun remake ne soit encore arrivé.

Je n’ai pas tenté tous les dérivés et je n’ai pas non plus tenté tous les films (toujours pas vu le fameux The Source). Je me souviens que j’avais attendu la série à l’époque (d’après les infos que l’on trouve sur le net, la diffusion a débuté sur TF1 en 1993, j’avais donc 19 ans) en espérant retrouver ce que j’avais tant aimé dans le premier film après la déception du 2, mais j’ai vite déchanté. J’ai tenu quand même quelques semaines avant d’arrêter. Ce qui ne m’a pas aidé à piger le quatrième film devant lequel je me suis ennuyé à mourir, je l’avoue…

Oui, il y a pas mal d’éléments qui proviennent de la série en effet… Les Guetteurs, Methos le plus vieux des immortels (et l’un des 4 Cavaliers de l’Apocalypse d’ailleurs), ce genre de trucs.

Si ça arrivait, prévoir de l’alcool. Beaucoup. :wink:

La série télé a des hauts — relatifs (même si j’ai du mal à juger à l’aune des souvenirs de visionnage ado) — et des bas, et de mémoire le début est vraiment rough et pas immédiatement emballant. A l’autre bout, la fin de la série part complètement en vrille dans un délire mystique avec le démon Ahriman. En revanche, entre les deux, il y a quand même le développement de toute une mythologie (Photonik vient de citer les éléments auxquels je pensais pile au moment où j’écrivais la même chose dans mon message :sweat_smile: ), qui faisait que ça paraissait très cool, sur le moment.

Pour les raisons que tu évoques (et nonobstant le début, très faiblard effectivement), je suis d’accord. Ceci dit, j’ai revu quelques épisodes sur Game One il y a quelques temps, et ça a méchamment vieilli (ou moi j’ai vieilli, ou les deux, plutôt).

La série télé est bonne de la saison 2 à la 5. En gros entre la découverte que Richie est immortel et sa mort. Non pas que le personnage soit emblématique mais ça pose le jalon. La saison 1 est médiocre du fait d’un format rigide et incongru compte tenu de l’idée (1 épisode = 1 immortel), parce qu’Adrian Paul n’est pas du tout à l’aise avec son personnage (ça s’améliora par la suite) et parce que la coprod France/Canada bien qu’amenant de chouette décor et mal organisée.

Par contre elle prend son envol dès l’introduction de personnage récurrent venant du passé de McLeod et des guetteurs (concept que Whedon repomp reprendra pour Buffy). Après on est d’accord, elle est excellente dans sa catégorie. Celle de série d’action à faible budget. C’était déjà pas la panacée à l’époque, ça faisait le taf et de tous les équivalents de la même époque c’est celle qui tenait le mieux la route mais c’est des séries tellement ancrées dans une époque qu’elles traversent mal le passage des ans. Ironique compte tenu du sujet même.

Sinon je garde une place spéciale pour ce film, bien que je trouve que, comme la série, il accuse le poids des années sur certains aspect. Parce que le concept est génial et plus cool pour parler de l’immortalité que les vampires d’Anne Rice, parce que j’ai découvert Clancy Brown et surtout parce que c’est avec ce film que j’ai découvert Queen.

Et pourtant dieu sait que A Kind of Magic n’est pas leur meilleur album. Mais voila, j’entends Princes of Universe et il me faut absolument le disque, aucune info si ce n’est le nom du groupe alors j’écume les bacs et choppe tous les cd ou vinyle avec le nom du groupe. J’ai pas trouvé le titre tout de suite mais bon m’en fous, entretemps j’ai découvert l’album Sheer Heart Attacks puis Bohemian Rhapsody et une VHS d’un concert à Montreal. J’étais définitivement amoureux.

Oui, c’est exactement ça pour les meilleures années du show.