HILL STREET BLUES (Saisons 1-7)

[Marko]

Cette série met en scène la vie d’un commissariat de quartier de Chicago. Loin de l’action et des héros éclatants, des policiers sans moyens sont confrontés à des situations humaines difficiles, eux-mêmes en proie à des difficultés personnelles (échecs sentimentaux, alcoolisme, relations père-fils conflictuelles…).

CRÉATEURS

Steven Bochco & Michael Kozoll

DISTRIBUTION

Daniel J. Travanti, Michael Warren, Bruce Weitz, James Sikking, Joe Spano…

INFOS

série américaine
Genre : série policière
Titre alternatif : Capitaine Furillo
Diffusion : du 15 janvier 1981 au 12 mai 1987 sur NBC
Format : 17/18/22/23 x 49 mn

Hill Street Blues -- Opening Theme (Pilot)

[Marko]

‘I Just Got My Ass Broke All the Time’: An Oral History of ‘Hill Street Blues’

[Marko]

Tant qu’à faire…

@Lord-of-babylon

Re-visionnage dans le but cette fois de regarder l’intégrale de la série.

Encore une fois, dès les premiers notes du générique (sublime) de Mike Post, je suis emporté dans un univers grisant et familiers tant la série a influencé toute la production futur (l’effervescence quotidien du poste de police avec ses multiples aller et venue ne choquerait pas le spectateur d’Urgence).

Une galerie de personnage différents, variés mais avec la même idée de s’éloigner totalement de l’image du flic-héros pour montrer des hommes et femmes ordinaire portant le bleu dans une ville où le rouge coule trop souvent. Celui des victimes, celui des agresseurs mais aussi celui des flics dont les corps tombent, trop, souvent au fil des épisodes. Dès le premier épisode c’est Hill et Renko qui se feront grièvement blessés, un événement qui va les marquer pendant longtemps et va remettre en cause leur amitié. A la fin de la saison c’est Lucille Bates (une des rares femmes du poste) qui voit son collègue tombé, par sa faute selon elle.

40 ans après (et ouais il y a quelques jours), Hill Street Blues est toujours aussi passionnant et scotchant. Pour Hill et Renko ou les inspecteurs LaRue et Washington, pour le wolverine Belker, pour Goldblum qui semble totalement déphasé dans ce monde de violence, pour la réunion matinal de Esterhaus (LA scène récurrente de chaque épisode qui fait totalement croire à la réalité du lieu) se concluant invariablement par son marquant « Let’s be careful out there » à l’attention de ses collèges et enfin pour Furillo, le capitaine de ce lieu. Intègre, idéaliste mais pas naïf, un certain idéal mais totalement crédible et non dénué de faiblesse (quel sublime scène de fin de saison quand, après avoir moult fois aidé un LaRue sous l’emprise de l’alcool, ce dernier, en arrivant pour la 1ère fois à une réunion des AA, découvre que son chef en fait partie).

Passionnant pour ses personnages et ses histoires bien sur mais surtout par sa manière de les raconter. Parce que sans Hill Street Blues, la série télévisée telle que l’on aime ne serait pas la même. Parce que Steven Bochco et Michael Kozoll ont dynamité leur narration et imposé un rythme qui aujourd’hui semble normal (voire même vieillot) mais qui alors était incroyable : un chevauchement des intrigues et des arcs narratifs courant sur plusieurs épisodes. Ça n’a l’air de rien aujourd’hui et c’est surement à cela qu’on reconnait les séries révolutionnaires.

@Lord-of-babylon

Une deuxième saison encore mieux que la première. Qui va encore plus loin dans les histoires avec ces trois jeunes commettant un massacre dans un bar, ce vieil homme pétant un câble et tirant à tout va dans sa rue ou bien cet officier tué avec une arme qui aurait du être normalement détruite.

Mais surtout les auteurs s’empare de l’espace et du temps impartis, tissent des intrigues sur plusieurs épisodes (l’enquête sur la mort d’une avocate, la commission sur la corruption dans la police) et développe les personnages (la chute de LaRue dans l’alcoolisme, Goldblume qui voit son mariage se déliter, le couple Furillo/Davenport qui se solidifie, l’amitié entre Renko et Hill mise à mal etc.) et le tout dans une forme incroyablement moderne et un propos tout en finesse.

@Lord-of-babylon

Et on entame donc les saisons inédites pour ma part.

Et c’est toujours aussi bien voire encore mieux. Le show est totalement rodée si bien que les personnages bien encore plus de bouteille et que la série se permet d’aller loin. De fait un spectateur qui découvrirait la série aujourd’hui serait certainement surpris des thèmes abordés qui sont aujourd’hui et encore mise en avant que ce soit dans la fiction ou dans la réalité tel le racisme sous-jacent de la mise en avant de Ray Calletano distingué comme « officier hispanique de l’année » ou bien encore les féminicides avec Henri Goldblume ne prenant pas conscience du danger mortelle que vit une femme harcelé par un « amoureux transi » (incarné par le flippant William Forsythe). Et bien sur d’autres histoires plus classiques mais foncièrement efficace tel l’arc avec un médecin légiste qui plante une affaire à cause de son incompétence, des flics ripou (dont un campé par un Denis Franz déjà incroyable et chez qui on décèle des traites qu’on retrouvera des années plus tard chez Vic Mackey), ce tueur qui se révèle avoir des multiples personnalité (tiens ça me rappelle un film récent)

A coté de cela on suit la vie amoureuse de Belker , Furillo se marie et on voit différemment les événements de vie de Esterhaus quand on connait la maladie de l’acteur qui l’emportera l’année suivante

@Lord-of-babylon

Encore une fois, une saison encore meilleure que les précédentes. Encore une année durant laquelle Bocho et son équipe vont repousser les limites de ce qu’on peut faire à la télévision en matière de série avec :

• un massacre dans un bar gay dans lequel se trouve un policier homosexuel confronté alors à devoir faire son coming-out pour dénoncer les meurtriers

• une guerre des gangs sanglante

• Un policier tuant un jeune garçon qui le pointait avec un pistolet un plastique. Affaire terrible qui va être instrumentalisé par les candidats aux postes de maire oubliant dès lors la souffrance d’une mère qui vient de perdre son enfants et, dans une scène d’une grande force, pardonne au policier. Ce dernier lui, s’il est reconnu non coupable, n’en voudra pas moins mettre fin à ses jours. L’élection au poste de maire qui courre sur la moitié de la saison sera l’occasion de plein d’histoire où on touchera souvent aux cimes de l’hypocrisie des politiques face à la misère des gens

• Un juge connu de la série (incarné par Jeffrey Tambor) explore son identité sexuelle

• Afin de négocier une remise de peine, un homme confis les cassettes audios mettant en cause des politiques et des policiers coupable de malversations ou de bakchich. Howard Hunter,15 ans avant, est dans ces cassettes. Sa culpabilité le poussera à tenter de mettre fin à ses jours. Un acte terrible d’une grande répercussions qui changera à jamais le lieutenant

• Désapprouvant des descentes de polices inefficaces mais médiatiquement très belle, Furillo se fait virer par le maire après une interview télévisée

Etc, etc…

On peut rajouter à cela l’un des running gag de la série (Belker qui ramène le même bandit au commissariat et tente de l’interroger alors que sa mère l’appelle) trouve ici une issue tragique avec la mort de ce bandit dans les bras de Belker (et qui lui dit, enfin, son véritable nom), Jane Kaczmarek (Loïs dans Malcolm) interprêtant pour plusieurs épisode une officier de police faisant équipe avec Coffey après la promotion de Lucie Bates au poste de sergent en charge de la célèbre roll call qui ouvre chaque épisode de la série.

(vraiment dommage qu’elle ne continue pas ensuite dans la saison 5)

En effet, et c’est certainement le moment le plus fort de la série, Phil Esterhaus meurt durant la saison. Si on savait l’acteur Michael Conrad malade, la nouvelle est un choc.

Le spectateur apprend la nouvelle de sa mort via un panneau lui rendant hommage au début du 7ème épisode mais les scènes de la roll call étant tournée en amont afin que l’acteur puissent se soigner, le personnage est toujours présent pour quelques épisodes. Son absence est ensuite justifié par le scénario par une maladie du coeur le forçant à être opéré.

C’est quelques semaines après en début d’année 1984, que la série va prendre le temps de rendre hommage à l’un des acteurs les plus importants du casting. L’épisode « Grace Under Pressure » s’ouvre avec l’annonce par Furillo à ses hommes de la mort de Phil. Durant trois épisodes, la série va développer les effets de cette mort sur tous les personnages dans une mise en abyme qui fera que c’est tout autant les personnages qui rendent hommage à l’officier que les acteurs et la production rendant hommage à l’acteur.

Un grand et bouleversant moment. Prendre autant de temps pour rendre hommage à un membre de l’équipe et lui donner une fin aussi forte, voila la marque d’une grande série.

@Lord-of-babylon

La saison des changements.

C’est désormais le sergent Stan Jablonski (Robert Prosky qui sort de Thief et Christine) qui à est en charge de la « roll call », deux nouvelles têtes apparaissent également, les détectives Patricia Mayo et Harry Garibaldi et Fay Furillo intégre le commissariat au poste de conseiller d’aide aux victimes.

Plein de nouveauté mais la série garde son cap et nous offre encore des multiples histoires au sein d’un épisode qui serait diluée tout le long d’une saison aujourd’hui. La violence policière et la violence sexuelle sont aux centres de la saison avec des histoires de viol et de policier violent. Tel cette histoire d’agression sexuelle d’une jeune recrue interprété par Tim Robbins par ses camarades (dont Michael Biehn), l’agression de Belker par des SDF (malheureusement les conséquences sont trop rapidement évacué), le harcèlement du chef Daniels vis à vis de Patricia Mayo, un dentiste qui abuse de ses patientes lors de l’anesthésie

C’est aussi Lucie Bates qui recueille un gamin qui voit sa sœur mourir d’une overdose tandis que leur mère et elle-même en train de chercher sa dose quelque part, ce militant anti-avortement qui bouscule une patiente de la clinique provoquant une fausse couche et plusieurs histoires contre le crime organisée (avec la présence récurrente de Jennifer Tilly) et de policier ripoux. Heureusement il y a aussi de la légèreté avec LaRue pris au piège de ses blagues potaches, LaRue, toujours lui, qui se retrouve dans un film porno (mise en scène par Brent Spiner), Renko qui devient la risée du commissariat suite à un reportage télé ou bien la venue d’un ours policier

Mais cette légèreté n’occulte pas la tonalité dramatique et l’impact de la violence sur ces êtres humains qui tentent de faire respecter la loi et à ce niveau, la série reste une référence en la matière. Faith ou Lucie qui tente d’aider aux mieux des victimes tandis que Davenport quitte son poste d’avocate pour intégrer le bureau du procureur (l’occasion de voir l’arrivée de Frances McDormand pour un de ses premiers rôle), Bobby Hill se confronte à la peur sur le terrain et Goldblume est particulièrement exaspérant dans son habit de chevalier blanc (moi devoir défendre femme fragile!)

Mais l’histoire la plus poignante est bien sur celle de Furillo lui-même dont on apprend sa rechute dans l’alcool à la fin de la saison. Retrospectivement, on se dit qu’il y avait des signes durant la deuxième partie de la saison et on est guère surpris compte tenu de tout ce qui doit gérer. L’épisode El Capitan nous montrant un groupe de discussion composé des différents capitaine de la ville est, à ce titre, un des plus fort de la série (l’un parlant de la violence dans son foyer, l’autre du racisme dont il est toujours victimes et Furillo dont on sens la colère monter). Il n’empêche que la nouvelle fait mal à entendre mais offre une des plus belles scènes de la séries quand Furillo se confie à sa femme puis retourne aux réunions des A.A retrouvant là LaRue tel un écho au final, grandiose, de la première saison. Bochco boucle la boucle pour son départ.

Merci à lui pour cette série, l’une des plus importantes et des meilleures de l’histoire de la série télévisée.

(plus que deux saison maintenant)

[zephon]

cool de tomber sur ce topic grâce à Disney+ je me fait l’intégral de NYPD blues de Bochco

[Marko]

Hill Street Blues / Capitaine Furillo – Saison 1

[Marko]

The 50 Worst Decisions in TV History

Two Words: ‘Cop Rock’

As the man behind L.A. Law, Hill Street Blues, and NYPD Blue, producer Steven Bochco has a pretty stellar track record when it comes to creating procedural shows for network television. But in 1990, he veered wildly off course when he came up with the ABC show Cop Rock. As the title suggests, it’s about police officers who occasionally take a break from solving crimes to sing and dance. It started when Bochco was approached with the idea of turning Hill Street Blues into a Broadway musical. When that didn’t pan out, he adapted it into a TV series. There’s a universe somewhere out there where Hill Street Blues worked on Broadway. There’s no universe where Cop Rock worked. It’s almost impossible to watch it with a straight face, especially the part in the pilot when the jury sings “He’s Guilty” with a gospel choir. The show lasted a mere 11 episodes, and Bochco whiffed just as hard two years later with his animated Washington, D.C., parody show Capitol Critters. But then he went back to basics in 1993 with NYPD Blue. It was such a huge success that Cop Rock became just a tiny, weird footnote to his career. He’d learned his lesson, though. Throughout the 12-year run of NYPD Blue, the cops didn’t sing once.