Dans les années 1980, les mondes du manga et de l’animation sont bouleversés par le surgissement d’un univers impitoyable, celui de Kenshiro, le sauveur aux sept cicatrices. Hokuto no Ken, ou Ken le Survivant pour les francophones, apparaît alors comme une oeuvre inédite, influencée à la fois par le genre post-apocalyptique et celui des arts martiaux. Oscillant entre le manga shônen, catégorie destinée aux plus jeunes, et le gekiga, genre plus mature et sombre, le parcours du justicier à l’art meurtrier constitue un tournant dans l’histoire de la pop culture nippone. Dans cet ouvrage, les auteurs Paul Gaussem et Guillaume Lopez explorent chaque recoin de cette oeuvre intemporelle, passant au crible ce qui en fait la substantifique moelle. La vie de ses créateurs Tetsuo Hara et Buronson, leurs influences et aspirations, mais aussi les thématiques et sous-textes de cette histoire y sont examinés, afin de rendre des honneurs mérités à une saga aujourd’hui quadragénaire.
Éditeur : THIRD ED; Illustrated édition (6 juillet 2023)
Ah, je l’ai trouvé !
J’ai été étonné du format : couverture cartonnée, marque-page tissu… et surtout, absence d’illustration. Ce que je regrette un peu, bien sûr (auteur moi-même de deux monographies dont les rééditions sont exemptes d’illustrations, ça me manque).
Mais autrement, ça a l’air copieux. Et chez l’éditeur, j’ai repéré d’autres trucs cools…
Et dans la préface, ils rappellent que l’arrivée de Ken le Survivant sur les petits écrans français remonte à août 1988. Une période où je m’apprêtais à partir à la fac, où je n’aurai pas accès à la télé (ou si peu), dont je m’étais déjà éloigné pas mal. Ça explique pourquoi je suis un peu passé à côté du phénomène.
Mais ouais, ça explique des choses : j’ai découvert Goldorak sans doute à la première diffusion, donc à l’été 1978. J’avais huit ans. Et Ken dix ans plus tard (sans doute d’abord par sa réputation, puis en chopant un épisode de temps en temps, peut-être à l’occasion d’une rediffusion). Donc pas le même phénomène d’assiduité de ma part, et pas le bon âge non plus. Si bien que je connais for mal la série (ses enjeux, son déroulement…), que de manière parcellaire, et que je n’ai même pas bondi sur la première édition BD de l’époque. Tout un pan culturel à découvrir !
9 pour ma part.
Je suis pile poil la génération qui a connu la période précédente et celle-ci même si mes souvenirs de Ken sont très flous, n’ayant quasiment rien revu depuis.
Jim j’attends ton avis, même si je suis aussi d’accord avec toi sur l’icono.
La préface et les premières pages semblent promettre une exploration en détail de la série centrale (tant mieux : je n’avais pas trop envie que les auteurs se perdent dans les différentes déclinaisons, surtout vidéoludiques ou audiovisuelles) et une évocation aussi de l’histoire culturelle du Japon. Ça rend curieux.
C’est ce que je dis aux jeunes collègues d’aujourd’hui
(le temps ne fait rien à l’affaire)
Ce qui m’épate c’est qu’en écrivant le 1er message je me suis dis : « punaise mais j’avais même pas dix ans??? ». Et là deux choses frappante :
donc je me suis farci des têtes explosé à 10 ans (alors que j’avais encore une trouille bleu de voir un film d’horreur et que certains monstres de séries sentaï & compagnie me faisait éteindre la télé)
J’ai quand même de sacré souvenirs bien marquant de plus de série d’avant le Club Dorothé. Des connus (les Il était une fois, Goldorak, Flam, Cobra, Cités d’or, Albator etc) mais aussi des trucs largement plus oublié par un grand nombre de gens (Sab Rider, La revanche des Gobots) alors que j’étais minot
Mais finalement ouais je me rappelle de causer des Chevaliers du zodiaque et de Dragon Ball alors que j’étais en primaire. Fou de se dire que j’ai regardé les derniers épisodes diffusé alors que je finissais mes études supérieur.
Bon sinon Ken j’en étais pas fan. Trop violent je pense et j’accrochais pas à l’univers. J’étais plus intéressé par un truc comme St Seiya pour l’aspect mythologie, Dragon Ball pour l’aventure et Robotech pour ses batailles spatiales dans l’espace.
Je ne pense pas. De mémoire le mauvais doublage avec ses jeux de mots à la con apparait peu à peu dans la série (un truc qu’on fait les comédiens lors du doublage au fur et à mesure de la série parce qu’elle leur déplaisait) et je pense pas que c’est quelque chose auquel je faisait attention à cet âge. Plus tard oui et c’est ce qui m’a fait arrêter de (re)voir City Hunter par exemple.
Faudrait revoir les épisodes (et je suis pas maso à ce point) mais si je me réfère à une interview donnée paru dans un Animeland, il me semble que la décision de modifier de plus en plus les dialogues et de rendre le truc ridicule s’est faite au fur et à mesure du travail de doublage.
Tiens j’ai trouvé deux anciennes interview de Philippe Ogouz et, même si je la prendrais avec des pincette (Il n’y avait pas des symboles nazie dans la série, je pense qu’il confond avec Muscleman), je pense que ça éclaire un peu la chronologie de la chose. Je vois le truc en deux temps. Les 1er épisodes doublés « normalement » dans le lot de toutes les séries achetées par AB et devant être doublées pour la rentrée 1988 afin de concurrencer frontalement la 5, puis un changement avec la deuxième fournée.
C’est très intéressant ces interviews je trouve. Elles sont très révélatrice de la méconnaissance (et du mépris) de la culture japonaise à l’époque. Des œuvres à la fois victime d’une logique économique puissante (achat au kilos, doublage à la chaine pour concurrencer la chaine de Berlusconi) et des comédiens de doublage avec cette idée que le dessin animés c’est Disney, c’est les toons et c’est que pour les enfants.
Et cette méconnaissance et ce mépris ont eu une influence diverse. C’est cette même justification qui a donné le doublage de Goldorak avec toutes les trouvailles liées aux noms des personnages et aux dénominations des armes, par exemple. Dix ans séparent ces deux VF, et la première a rajouté une dose de poésie et de force évocatrice à la série.
Je continue à le lire, et c’est très sympa. Et assez dense, l’air de rien : le bouquin n’est pas particulièrement épais, mais la maquette et la police font que c’est bien serré, que c’est une sacrée plongée dans les informations.
Les auteurs reconstituent le contexte d’époque, notamment avec le parcours des deux auteurs, les influences qu’ils reçoivent et l’influence qu’ils exercent ensuite en retour.
Sur les origines de la série, la constitution de l’équipe, les circonstances des premiers épisodes, voire le devenir éditorial de Horie, le responsable éditorial, j’en ai appris bien plus que dans le bouquin de Gotô consacré à Jump. C’est d’ailleurs une faiblesse de celui-ci : c’est très factuel, mais sans biscuit, sans rien de croustillant, assez policé, comme s’il ne fallait vexer personne. Vive les bouquins français, qui ont davantage le sens du cancan et de la vacherie.