HOOK ou LA REVANCHE DU CAPITAINE CROCHET (Steven Spielberg)

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REALISATEUR

Steven Spielberg

SCENARISTES

James V. Hart, Nick Castle et Malia Scotch Marmo, d’après l’oeuvre de J.M. Barrie

DISTRIBUTION

Robin Williams, Dustin Hoffman, Julia Roberts, Bob Hoskins, Maggie Smith, Caroline Goodall, Charlie Korsmo, Amber Scott, Dante Basco, Phil Collins, Gwyneth Paltrow…

INFOS

Long métrage américain
Genre : aventures/fantastique
Titre original : Hook
Année de production : 1991

« Je ne me sentais pas dans mon élément en faisant Hook. Je n’étais pas convaincu par le script…j’étais convaincu par le premier acte et par l’épilogue, mais pas par les scènes au Pays Imaginaire. Je ne savais pas ce que je faisais et j’essayais de cacher mon insécurité derrière l’ampleur de la production. Plus je manquais de confiance, plus les décors étaient grands et colorés ». Et d’ajouter que cette vision très stylisée de Neverland ne lui avait jamais plus et que s’il avait tourné le film de nos jours, il l’aurait très certainement créé en images de synthèse avec des acteurs sur fond vert…

Steven Spielberg ne tient donc pas vraiment Hook en haute estime. Il était pourtant en quelque sorte prédestiné à tourner un film sur Peter Pan. À l’âge de 11 ans, il montait une pièce de théâtre sur l’oeuvre de James Barrie pour son école. Une histoire dont il s’est toujours senti proche, jusqu’à déclarer qu’il a longtemps été victime du syndrome de Peter Pan, cet enfant qui ne voulait pas grandir. Spielberg a commencé à développer un projet de film au début des années 80 et cette idée d’un Peter Pan qui a grandi en oubliant son passé était déjà présente, ainsi que Dustin Hoffman dans le rôle du Capitaine Crochet. Mais en 1985, après la naissance de son premier enfant, le réalisateur décide de laisser tomber pour se consacrer à Empire du Soleil

…avant d’être rappelé 5 ans plus tard sur l’insistance du président de Tri Star Pictures, Robin Williams (qui venait de signer pour incarner Peter Pan) et Dustin Hoffman citant des différences créatives avec Nick Castle (Starfighter) qui était alors attaché à la mise en scène. Spielberg s’est donc fait longtemps désirer avant de retravailler en partie le scénario avec James V. Hart, Malia Scotch Marmo et Carrie Fisher (cette dernière s’est occupée des dialogues de la fée Clochette sans être créditée au générique). On retrouve les thèmes qui parcourent la filmographie de Spielberg comme la relation père-fils dysfonctionnelle qui est au coeur du parcours de Peter Pan, devenu Peter Banning loin du Pays Imaginaire, pour se rappeler qui il est vraiment.

Hook parle aussi de cette recherche du succès et du travail à tout prix qui fait oublier cette âme d’enfant qui nourrit l’imagination. Peter Pan/Banning est maintenant un homme d’affaires qui travaille tellement qu’il ne se rend pas compte qu’il s’éloigne de sa famille. Son retour en Angleterre, dans la demeure de Wendy Darling, va déclencher une série d’événements qui vont précipiter son retour au Pays Imaginaire. Car le capitaine Crochet est toujours vivant et il est prêt à tout pour avoir sa bataille contre son ennemi de toujours…jusqu’à enlever les enfants de Peter…

On l’a vu, Steven Spielberg n’aime pas Hook…mais si le film a ses défauts (comme quelques plans et enchaînements pas très convaincants; un second acte qui se traîne un peu, celui où Peter s’entraîne pour redevenir Pan; et un dernier plan cucul la praline), j’avoue que sur moi la magie fonctionne à chaque visionnage. J’aime l’atmosphère féerique magnifiée par la musique de John Williams, la démesure des décors, l’énergie des gamins et l’interprétation. Robin Williams (qui nous a quittés bien trop tôt) est magnifique, très bon dans chaque aspect de son personnage, et Dustin Hoffman, qui n’a jamais peur d’en faire des tonnes, est savoureux. Julia Roberts s’en sort bien en fée Clochette…malgré des conditions de tournage très compliquées qui ont usé la patience d’un Spielberg pourtant pas connu pour s’embrouiller avec ses acteurs.

Bref, Hook n’est peut-être pas le meilleur film de Steven Spielberg…mais il m’enchante toujours presque trente ans après. Bangarang !

Pareil.
J’ai été emporté gamin, et je n’en suis jamais revenu !

Pareil j’adore ce film, Un de mes premiers poster je l’ai eu pendant des années dans ma chambre et je regarde le film au moins une fois par an.

La scène ou le petit garçon reconnait Peter avec la musique de Williams me fait toujours verser une larmouille.

Bangarang Doc

C’est bien simple c’est l’une des plus belles composition de Williams pour Spielberg (et grosso-modo tout ce qu’il fera pour Harry Potter est dedans).

Sinon j’aime pas le film, je l’ai jamais vraiment aimé en dehors que quelques scènes et de sa note d’intention. Par contre avec le recul c’est très intéressant de voir à quel période de sa vie ce film s’insère. C’est au moment où Spielberg reprend contact avec son père et où lui même fonde une nouvelle famille avec une Kate Capshaw tout en tentant de garder un lien fort avec son fils. Lui qui à garder pendant longtemps une colère contre le départ de son père, apprend peu à peu des vérités sur l’histoire de sa famille et tente de re-créer des liens. Et à l’écran ça donne Hook et La dernière croisade.

(soit pour ma part la période la moins intéressante de sa carrière mais qui ne découle pas de rien)

Je crois que j’étais déjà trop vieux pour être sensible à ce film, personnellement.

Jim

Je l’ai aimé à sa sortie, mais je n’ai jamais voulu le revoir. ça doit vouloir dire quelque chose.

Pareil.

Qu’il vaut mieux ne pas en abîmer le souvenir (s’il est bon).

La scène ou le petit garçon reconnait Peter avec la musique de Williams me fait toujours verser une larmouille.

Le morceau s’appelle You Are The Pan pour info. Magnifique morceau. :grinning:

L’âge n’est pas une excuse, car je suis plus vieille que toi et j’aime beaucoup ce film et j’ai toujours autant de plaisir à le regarder…
D’ailleurs, si aucun de mes fils ne me l’a pris, je vais peut-être bien profiter du confinement pour le revoir :wink:

Mais j’aime depuis toujours les contes de fées et les histoires merveilleuses.

ginevra

Oh, je ne me cherche pas d’excuse pour ne pas aimer des bouses populaires.
Mais visiblement, l’âge n’est pas une explication non plus.

Jim

Oh lui…^^
Et d’ailleurs je pense que Hook n’a jamais été aussi « populaire » que ça. Je me rappelle d’avis déjà très partagés à l’époque. J’ai l’impression qu’il n’y a pas beaucoup de « juste milieu » pour ce film, entre ceux qui adorent et ceux qui trouvent que c’est une catastrophe.

Charles Vess, qui a scénarisé l’adaptation comics pour Marvel, n’en a pas gardé un bon souvenir. Le film ne lui a pas plu et il y a eu trop de modifications à faire pendant la production du bouquin. Résultat, 6 dessinateurs, 8 encreurs et 2 coloristes pour seulement 4 épisodes. Je ne me rappelle pas si je l’ai lu à l’époque (il y a eu une V.F.), mais ça ne devait pas être folichon…

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J’étais dans l’ « âge cible » quand le film est sorti et néanmoins j’en garde un très mauvais souvenir (pourtant moi aussi j’aime les contes de fées et les histoires merveilleuses et qu’on me vende le réenchantement du monde).

Je possède la bd tiré du film.

Plutôt sympatoche.
Une des raraes BDs tirés d’un film que je trouve réussi.

Oh, mais Hook est un très gros échec pour Spielberg, que ce soit financier, esthétique ou en accueille public. La rédemption viendra avec un Jurassic Park qui coute trois fois rien suite au crash d’Hook.

300 millions de dollars de recette pour un budget de 70 millions. Ça va comme échec, Spielberg à largement connu pire avec 1941.

(et JP c’est « juste » 7 millions de moins qu’Hook en budget, pas trois rien)

Il n’y a pas franchement de « rédemption ». On est pas dans le cas d’un tournage problématique ou d’un échec au box-office poussant le barbu à honorer une œuvre de commande (comme il le fit après 1941 puis La Quatrième Dimension quand il enchaîna sur les Indy). Je crois qu’il faut remettre Hook dans son contexte. C’est clairement un de ses moins bons films mais c’est aussi la fin d’une période (commencé avec La Couleur Pourpre) où Spielberg s’écarte de l’image qu’on donne de lui et où, en privé, il vit de grave problème familiaux avec son divorce avec Amy Irving notamment.

Si « rédemption » il y a c’est avant tout par sa redécouverte de sa judaïté et la mise en chantier de La liste de Schindler. C’est le film qui lui apportera une certaine paix. Je dis pas que Jurassic Park n’est rien mais il n’est pas anodin que son producteur ai insisté pour que Steven le tourne avant La liste de Schindler. Il savait que Spielberg ne pourrait refaire le même type de film avant longtemps (du reste la suite lui donne raison).

Et je crois que l’échec de Hook a permit aussi à Spielberg de se poser les bonnes questions pour Jurassic Park (notamment dans la limite des effets spéciaux « solide » et la liberté que pourrait lui apporter l’apport du numérique) mais aussi pour d’autres films futures questionnant la place de l’imagination dans la psyché de l’individu (et dans son travail de cinéaste). On retrouve cela, par exemple, dans Minority Report (avec Tom Cruise en réalisateur de film) et surtout dans l’inaperçu BGG.

« Hook » ressemble typiquement à ce genre de projets portés longtemps par un réal’, souvent son « projet de coeur », pas forcément réalisé au bon moment et/ou témoin d’une baisse d’inspiration ponctuelle : on pense forcément à « La Dernière Tentation du Christ » de son pote Scorcese… Même sujet en or semblant calibré pour le cinéaste en question, même semi-déception à la clé (même si j’aime beaucoup « La Dernière Tentation… » malgré tout ; pas « Hook » par contre).

Propos de spielberg lui-même pendant la promotion d’hook :

Auparavant les studios me proposaient toujours plus d’argent. Mais Hook à tellement dépassé son budget qu’ils essaient de me limiter à 60 millions.

Il est dit dans le Mad Movie HS concernant Jurassic Park que Hook à un budget officieux de 100 millions de dollars sans compter le budget promo et le film peine a atteindre les 300. Une fois la part des exploitants ponctionner aucun bénéfice est a signaler.

Et comme tu le dis 1941 est son seul autre film qui connut le même sort.

Pour toi non, pour spielberg oui, il portera lourdement l’échec d’hook et a partir de Jurassic Park ne se verse plus de salaire.

Je suis bien d’accord avec toi.

Je ne sais pas ce passage, je sais que Spielberg a imploré Crichton pour avoir les droits et les a obtenus juste avant Cameron.

Et pour ceux qui veulent les « à-côté » :

Et aussi…

steven-spielberg-part-2

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Charles Vess