IN MEMORIAM - BD

Étrangement, je savais que c’etait un monument mais je n’ai jamais rien lu de lui.

Tori.

Raoul Cauvin est décédé, trois mois après avoir annoncé être atteint d’un cancer.

Ah merde !

Jim

Triste mais on s’y attendait hélas après sa déclaration il y a quelques mois.
Parmi mes premiers souvenirs de lecture de BD française, il y avait sa série Pierre Tombal que j’aimais beaucoup à l’époque (ce genre d’humour et d’atmosphère me plaisaient beaucoup). Il était un peu plus inégal ces dernières années mais j’aime bien suivre ses personnages dans le Journal de Spirou même si tous les gags n’ont pas la même efficacité. Je pense qu’il y aura un bel hommage prochainement…

Oui. J’espérais toujours qu’il grappille plus.

Idem, très bon souvenir d’enfance.

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C’était rigolo, ça.

J’ai grandi avec les Tuniques Bleues. Aujourd’hui, j’ai le blues. :sob: :sob: :sob: :sob: :sob:

On le savait mais il a quand même fini par déserter.
Triste en effet.

RIP et condoléances à la famille

Pas cool, Raoul.

J’ai l’impression de l’avoir toujours lu… J’ai commencé sur des titres comme Les tuniques bleues ou_Pauvre Lampil_, Sammy et ses Spirou, puis j’ai lu Pierre Tombal, Les femmes en blanc, Agent 212, Cédric, et les Toyottes (dont il faut que je vérifie quels albums j’ai, d’ailleurs : mon bouquiniste favori en a tous les volumes, mais je sais que j’en ai au moins la moitié).

Et sûrement d’autres que j’oublie.

C’est un pilier de Spirou et de Dupuis qui disparaît.
Je pense qu’on aura droit à un numéro hommage (je me souviens du numéro hommage à Delporte : il m’avait marqué… À l’époque, je n’achetais pas assidûment le Journal de Spirou, mais je n’avais pas raté ce numéro !)

Mes pensées vont à la famille.

C’était vraiment une semaine de merde : j’ai eu des obsèques lundi, hier, aujourd’hui… Et on a perdu Raoul Cauvin et Sonny Chiba.
Vivement que cette semaine se termine !

Tori.

Marc Hardy :

Comme il l’avait annoncé sur les réseaux sociaux il y a quelques semaines, Raoul Cauvin vient de nous quitter. Juste avant cette annonce, il m’avait demandé de réaliser un dessin, à ma façon, le mettant en scène avec la mort. C’était une demande un peu perturbante et un un exercice assez délicat, mais cela a semblé lui plaire et il en a redemandé. J’ai dû, en tout, lui envoyer une petite dizaine d’illus. Justement, un petit dessin valant mieux qu’un long discours, je vais vous en présenter quelques-uns dans les jours qui viennent . Cela lui aurait fait plaisir, d’autant qu’il en avait lui-même placé un sur son blog. Voici le premier que j’ai réalisé. C’est un très grand format, +_ 60/80. Il risque de ne pas être trop lisible, mais bon… Bon voyage, Raoul, je t’embrasse. (En hommage à Raoul, vos partages sont les bienvenus)…

Comme Tori, un gros morceau de ma bédéthèque actuelle ou passée a perdu l’un de ses créateurs.

Pierre Tombal lui aura préparé un chouette coin pour lui.

Bon courage aux proches.

ginevra

Philippe Cardona

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Dav le dessineux :

Le communiqué de Dupuis :

C’est avec une immense émotion que les Éditions Dupuis vous font part du décès survenu le
19 août d’un des plus grands hommes du monde de la bande dessinée : Raoul Cauvin.

Cet auteur né l’année de la naissance du Journal Spirou (1938) et le jour de la naissance du
Journal Tintin (26 septembre) était prédestiné à ce qui l’a rendu célèbre : le gag. Né à
Antoing en Belgique le 26 septembre 1938 donc, Cauvin est l’une des rares personnes à avoir
suivi pendant cinq ans des études de lithographie publicitaire à l’Institut Saint-Luc de
Tournai, pour découvrir en entrant dans la vie active que cette profession n’existait plus ! Il
expérimente alors toute une série de petits métiers, notamment un emploi dans une usine
de boules de billard, qui lui vaudra une véritable passion pour ce jeu sur tapis vert où l’on ne
mise guère plus qu’une tournée générale…

C’est en 1960 qu’il entre aux Éditions Dupuis comme lettreur, avant de rapidement devenir
cameraman au département « Dessins animés », où il restera sept ans. C’est au cours de
cette période qu’il se découvre la passion du scénario, à laquelle Charles Dupuis en personne
lui proposera de s’essayer. Cauvin fera ainsi ses premières armes avec des collaborateurs
internes de la maison : Ryssack (Arthur et Léopold), Gennaux (L’Homme aux
phylactères, Loryfiand et Chifmol), Degotte, Carlos Roque ou encore Vittorio. À ses débuts,
Cauvin travaille même avec une jeune dessinatrice parisienne – une certaine Claire
Bretécher – avec laquelle il réalise la série Les Naufragés. Dès 1965, Cauvin apparaît au
générique du journal Spirou.

1968 sera l’année-clef, celle qui enclenchera son exceptionnel parcours éditorial. Car cette
année-là, Raoul Cauvin et Louis Salvérius lancent Les Tuniques Bleues, une bande dessinée
d’humour sur fond de guerre de Sécession. Plus qu’un western, c’est une véritable critique
mordante des affres de la guerre. À la mort de Salvérius, en 1972, c’est Willy Lambil qui
reprendra le dessin. Ensemble, le duo va en faire l’un des best-sellers absolus de Dupuis,
avec plus de quinze millions d’exemplaires vendus en français et d’innombrables traductions
à travers l’Europe. Personnages mythiques de la bande dessinée, Blutch et Chesterfield ont
déjà ravi des générations et des générations de lecteurs…

Se consacrant progressivement à l’écriture, sollicité par tous les dessinateurs à court de
scénario, Raoul finit par abandonner son poste de cameraman et de responsable d’une
vieille machine Rank tirant les copies pour l’ensemble des services de Dupuis… Il travaille
alors avec tout un collège d’auteurs tels que Berck (Sammy et Lou), Mazel (Câline et
Calebasse puis Boulouloum et Guiliguili et Les Paparazzi), Macherot (Mirliton), Walthéry (Le
Vieux Bleu), Counhaye (Les Naufragés de l’espace), Lambil (Pauvre Lampil), Kox (L’Agent
212), Sandron (Godaille et Godasse), Bercovici (Les Grandes Amours contrariées), Nic (Spirou
et Fantasio), Carpentier (Les Toyottes) et encore beaucoup d’autres… En parallèle, Cauvin
écrit des scénarios pour les personnages de dessins animés réalisés par Dupuis,
comme Musti, Tip et Tap et Les Pilis.

Dans les années 80, tout en poursuivant son exploration du comique tous publics, Raoul
Cauvin entame des séries plus incisives, souvent proches de l’humour noir et de la parodie
délirante. On le retrouve ainsi sur des séries aussi variées que Les Femmes en blanc (avec
Bercovici), Pierre Tombal (avec Hardy), Les Voraces (avec Glem), Cédric et Taxi Girl (avec
Laudec), Cupidon (avec Malik), Les Psy (avec Bédu), L’Année de la bière puis Du côté de chez
Poje (avec Carpentier) ou encore la reprise de Sammy (avec Jean-Pol qui succède à Berck).
Autant de séries qui connaîtront, elles aussi, un succès et une longévité exceptionnelle… À
titre d’exemple, L’Agent 212 a fêté ses quarante ans d’albums en 2021 ! Des séries qui seront
également adaptées en dessin animé, comme Cédric.

Rares sont les échecs de Cauvin car son imagination, la qualité de ses dialogues et le métier
mis dans ses découpages (livrés complets à ses auteurs) parlent en ligne directe au grand
public, dont il se sent extrêmement proche. Artisan d’une bande dessinée populaire mais de
qualité, Raoul Cauvin n’est pas de ceux qui courent après les honneurs et la reconnaissance
académique de leur art. Travailleur compulsif, il régale ses lecteurs de près d’une quinzaine
d’albums par an, pour la plupart prépubliés dans le journal Spirou, pour lequel il réalisera en
outre de très nombreuses histoires courtes et animations délirantes, allant même un jour
jusqu’à raser sa légendaire moustache !

Après des décennies passées à amuser des générations de lecteurs sans cesse renouvelées,
Raoul Cauvin a la modestie et l’élégance de se mettre progressivement en retrait de
certaines séries, dont ses mythiques Tuniques Bleues, pour lesquelles il a écrit un dernier
tome, le numéro 64. Mais l’aventure continue, car Raoul Cauvin, que la postérité ne travaille
décidément pas, laisse d’autres scénaristes que lui travailler sur ses chers personnages,
comme par exemple Munuera, le duo BeKa, ou encore Kris. Sur d’autres séries, Raoul fait
subtilement évoluer sa technique de travail, laissant plus de place au scénario à ses
dessinateurs, comme par exemple sur L’Agent 212.

Les Éditions Dupuis, outre la publication des albums de Raoul Cauvin, les déploient
également dans des intégrales très documentées, à découvrir en complément de Cauvin, la
monographie, ouvrage indispensable de Patrick Gaumer permettant de rencontrer l’homme
derrière l’œuvre.

Génie d’une modestie inouïe, Raoul Cauvin est devenu une véritable statue de
Commandeur des scénaristes. Populaire, irrésistiblement drôle, inattendu, capable de
s’illustrer dans la majeure partie des univers qu’il s’est choisis, il a durablement codifié la
mécanique du gag et les canons de l’aventure humoristique, séduisant plusieurs générations
de lecteurs et vendant plus de 50 millions d’albums. Ses plus grandes séries sont d’ores et
déjà rentrées au Panthéon de la bande dessinée, comme par exemple Les Femmes en
blanc, Pierre Tombal, L’Agent 212, Les Psy, Cédric, sans bien sûr oublier Les Tuniques Bleues,
best-seller des Éditions Dupuis.

« Le divan, c’est mon outil de travail. Dans presque toutes les pièces de la maison il y en a
un, ou quelque chose qui lui ressemble. » Raoul Cauvin, scénariste aux mille et une histoires,
l’avouait humblement : il ne pouvait réfléchir correctement que lorsqu’il était allongé. Il
ajoute : « D’ailleurs, je vous défie de penser les yeux ouverts ! »

Depuis plus de 60 ans, il faisait partie du quotidien des employés de Dupuis qui sont
extrêmement émus de son départ après une longue maladie. Chacun garde un souvenir, un
moment partagé ou une anecdote avec Raoul Cauvin qui était d’une gentillesse et d’une
prévenance rares.

Nous sommes en pensée avec Marie-Jeanne, son épouse, Eric et Isabelle et évidemment les
millions de lecteurs qui ont adoré sa drôlerie et son comique de situation à travers la
publication de ses séries.

Nous ne savons pas pourquoi on dit toujours « mille mercis ».
Il en faudrait bien mille fois plus encore pour lui témoigner toute notre reconnaissance. En
tant que collègues des Éditions Dupuis bien sûr, mais aussi en tant que lecteurs. Pour son
exigence, sa fidélité aux gens, à ses dessinateurs, les équipes de Marcinelle et à la maison
Dupuis.
Mais aussi pour sa fidélité à ses lecteurs et lectrices, pour avoir tant donné de lui et de sa
créativité pour les faire rire, rêver et voyager.
Nous nous sentons chanceux d’avoir pu passer de bons moments avec lui et d’avoir encore
le privilège de pouvoir continuer de faire découvrir tout le fruit de sa création.

Merci Raoul, et bonne route.

Tori.

Arnaud Poitevin :

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Jacques Sondron :

Tori.

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