JOHNNY MNEMONIC (Robert Longo)

Science-fiction
Long métrage américain/canadien
Réalisé par Robert Longo
Scénarisé par William Gibson d’après sa nouvelle
Avec Keanu Reeves, Dina Meyer, Dolph Lundgren, Takeshi Kitano, Ice-T, Henry Rollins, Udo Kier…
Année de production : 1991

S’il est avant tout connu dans son pays pour ses sculptures, ses peintures et ses photographies, Robert Longo a touché brièvement à la réalisation dans les années 80 et 90, tout d’abord en signant des clips pour New Order, Megadeth ou encore R.E.M. avant de réaliser un épisode de la saison 4 des Contes de la Crypte. Longo n’a dirigé qu’un seul long métrage, une production compliquée qui l’a dégoûté de l’expérience…car comme il l’a déclaré à l’époque « peindre c’est une chose, mais faire un film c’est l’équivalent d’un gros coup de pied au cul »

Quand Robert Longo et l’écrivain William Gibson, l’un des leaders du mouvement cyberpunk, ont commencé à travailler sur l’adaptation de la nouvelle Johnny Mnemonic à la fin des années 80, c’était dans le but d’en faire un film plus arty, en N&B et pour moins de deux millions de dollars. Mais ils n’ont pu intéresser de studios sur cette base pas assez vendeuse. Sony Pictures (via sa filiale Tri-Star) a tout de même vu du potentiel dans le concept, assez pour valider un budget de 26 millions de dollars avec un Keanu Reeves tout droit sorti du succès de Speed en tête d’affiche (et c’est aussi pour cela que les auteurs ont du rajouter plus d’explosions dans leur scénario).

Pour incarner le rôle principal, Keanu Reeves a choisi d’opter pour une interprétation un peu plus « robotique », ce qui lui donne un côté emprunté qui rappelle certaines de ses plus mauvaises prestations (comme son Jonathan Harker dans le Dracula de Coppola). Il est Johnny, un messager qui transporte des données informatiques dans son cerveau. Mais il en a assez et pour sa dernière mission, il accepte une surcharge qui lui permet de stocker des informations pour lesquelles beaucoup sont prêt à le tuer…car seule sa tête et ce qu’elle contient les intéressent…

Si Johnny Mnemonic ne manque pas de chouettes idées malgré des éléments inévitablement datés dans la représentation de la technologie du futur proche (qui est maintenant notre passé puisque le récit prend place en 2021), le résultat final a selon son réalisateur et son scénariste souffert des interventions du studio qui les a éloignés de la salle de montage. Longo et Gibson n’ont pas eu le final cut et le ton du résultat final n’est pas celui qu’ils avaient envisagé. Johnny Mnemonic est donc un film joliment bancal, entre les intentions du début et les tripatouillages des producteurs, des péripéties tantôt divertissantes dans leur excentricité tantôt marchant sur le fil étroit du nanar (les Lo-teks menés par Ice-T semblent tirés d’un post-apo italien)…

Et quelle distribution hétéroclite…aux côtés de Keanu Reeves et Ice-T, il y a aussi la belle Dina Meyer (Starship Troopers) dans son premier rôle au cinéma, Udo Kier en commanditaire de Johnny, Henry Rollins en docteur révolutionnaire, Dolph Lundgren en total contre-emploi dans la peau d’un prêcheur des rues halluciné et cybernétiquement amélioré et même Takeshi Kitano en chef de yakuzas (il existe un autre montage destiné au marché japonais avec plus de scènes de son personnage).

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Adrian Keindorf :


John Dunn :