JUSTICE LEAGUE 3000 #1-14 (Keith Giffen, J.-M. DeMatteis / Howard Porter)

[size=150]INTERVIEW DU SCÉNARISTE KEITH GIFFEN[/size]

Je me replonge en ce moment dans les quatre TPB de la série Justice League 3000 (prolongée en Justice League 3001). Et c’est vraiment pas mal.

8125jKS+sdL

L’action débute dans un lointain avenir (en 3000, qu’on vous dit !), non pas autour du groupe de héros, mais en s’intéressant à une fugitive, dont on apprendra rapidement le nom, Ariel Masters. Elle fuit les émissaires de Cadmus, un nom qui évoquera quelque chose aux fidèles lecteurs de DC.

RCO003_1583411798

Très vite, on découvre les « patrons » de Cadmus, Terry et Terri, surnommés les « Wonder Twins », qui s’inquiètent d’un côté de la fuite d’Ariel, susceptible de mettre au jour quelques secrets de l’entreprise d’autant qu’elle semble maîtriser une technologie qu’ils cherchent à contrôler, et de l’autre des activités de héros créés en laboratoire.

RCO006_1583411798

Ce qui permet ensuite de faire officiellement les présentations avec lesdits héros. Si l’on a bien l’impression qu’il s’agit du noyau central de la Ligue, on découvre vite que ce sont des versions divergentes, moins satisfaisantes, moins héroïques, disons dégénérées : Superman sans son éducation terrienne, Batman sans son code moral, Wonder Woman uniquement axée autour de la culture amazone… Pourtant, les héros sont persuadés d’être les originaux, ce qui occasionne des dialogues assez amusants.

RCO007_1583411798

Mais très vite, on découvre le pot-aux-roses, à tiroirs. Ces héros sont des versions clonées des originaux. Une évidence pour qui connaît Cadmus. La subtilité, c’est que le clonage, afin que « la greffe prenne », nécessite de fixer l’adn héroïque sur un cobaye « volontaire ». Ce qui revient à dire d’une part que les héros sont des hybrides, d’autre part que des humains ont été sacrifiés afin qu’ils reviennent, ce qui fait d’eux des complices de meurtre.

RCO016_1469407450

Les héros se prennent en pleine poire ces révélations (en même temps que les lecteurs). Parallèlement à cette intrigue, on a également droit à des explications sur la géo-politique galactique du moment. L’univers a été en partie conquis par les Five, cinq individus surpuissants qui règnent sans partage, imposant un régime duquel les Wonder Twins, installés sur Cadmusworld, s’accommodent tant bien que mal. Les héros font d’abord la rencontre de Locus, dont la moindre des choses qu’on puisse dire à son sujet, c’est qu’elle n’est pas très bien dans sa tête.

RCO014_1583411737

Cette première rencontre les conduit à se retrouver sur la planète-prison de Takron-Galtos (bien connue des lecteurs de Legion of Super-Heroes), qui dans cette continuité est en réalité la Terre réaménagée, à rencontrer enfin Ariel Masters, leur « mère », à affronter les autres membres des Five, dont l’identité du dernier est révélée…

RCO021_1461946605

L’ensemble du premier TPB, qui reprend les sept premiers épisodes, est bourré d’idées, assez rapidement mené, mais pas trop afin de laisser de la place pour les dialogues et la caractérisation. C’est ingénieux, marrant, plein de péripéties (les pauvres Flash et Green Lantern en prennent littéralement plein la tronche). Et même si c’est assez déconnecté de la continuité (on est ici dans un futur alternatif, occasion pour les auteurs de redéfinir de nombreux concepts sous un jour nouveau), ça envoie plein de clins d’œil.

Jim

Je ne suis vraiment pas fan des dessins

Au début, ça devait être Maguire.

Là, c’est Porter. Quand il encre, il place des gris.
J’aime bien, mais j’aurais été curieux de voir Maguire sur le titre.

Dans le TPB, ils montrent les storyboards de Giffen. Et Porter s’émancipe beaucoup de ceux-ci, qui sont très indicatifs. Et plus réguliers, plus structurés, avec aucun intercase de biais, par exemple.

Jim

Déjà, c’est le trait que je n’aime pas.
Ensuite, je pense que les couleurs sur écran n’aident pas, je trouve qu’il y a un côté chargé.
Ce ne sont vraiment pas des pages très fines, je trouve.

Moi j’aime bien Porter, c’est moins fin que sur son époque JLA, mais c’est un dessinateur que j’apprécie beaucoup.

J’ai entamé le deuxième TPB (c’est toujours très sympa), et je confirme que les couleurs sont tout de même très lourdes : il y a une scène où Ariel parle à Batman qui se trouve dans l’ombre, et c’est tellement saturé qu’il faut s’y reprendre à deux fois pour le distinguer.

Il avait John Dell à l’encrage : ça aide.

Jim