De mon côté j’ai trouvé ça bien naze… c’est pas aussi cata que Venom 2 & 3 ou Morbius, mais pas aussi drôle et n’importe quoi que Madama Web. C’est un gloubi boulga de répliques toutes plus clichées les unes que les autres, récitées sans aucune âme par des gens qui savent visiblement pas très bien ce qu’ils font là (et parfois au milieu de ces poncifs déjà entendues mille fois il y a une réplique insensée qui pop d’on ne sait où, c’est lunaire, J.C. Chandor me dirait que c’est un test pour vérifier que le spectateur ne s’endort pas que je le croirait).
Chandor puisqu’on parle de lui, je soupçonne qu’il devait pas être beaucoup là, niveau mise en scène il y a à peu près que dalle, tout est filmé le plus platement possible, il y a aucune idée dans les scènes d’action qui se retrouvent être chiantes au possible, bref rien à se mettre sous la dent ici non plus.
Mais là dessus, les 10 premières minutes du film annoncent la couleur, un plan (mal) pompé sur Fury Road, un sur Gladiator, le ton est posé, on est pas là pour avoir des idées et quand bien même on en aurait, on est pas là pour leur apporter un regard intéressant.
Après Love and Thunder et l’Exorciste du Vatican (qui était pas très bien mais qui avait au moins pour lui d’être rigolo) Russel Crowe semble maintenant cantonné à avoir des rôles avec des accents approximatifs, un peu triste mais il a au moins l’air de s’amuser un peu plus que les autres…
Le Rhino a un look pas si mal, finalement (des jambes bizarrement proportionnées par rapport au reste, une tête cheloue, mais l’idée globale est cool), par contre au niveau de sa caractérisation il est à des années lumières du perso tel qu’il est dépeint dans les comics (là dessus TASM2 était beaucoup plus fidèle). Et le name drop du Chacal… étant donné que ça n’ira nul part et que le principal intérêt du personnage c’est sa relation tordue avec Gwen, c’est du fan-service de bas étage…
Aaron Taylor-Johnson m’a pas paru coller au personnage, contrairement à d’autres rôles cette années comme dans The Fall Guy (la parodie de star d’action camé au dernier degré, ça lui allait particulièrement bien), ou Nosferatu (le riche marchant allemand du XVIIIè sans scrupule), qui montrent quand même l’étendu de ses capacités de jeu. Là le seul moment où je l’ai trouvé crédible dans le rôle, c’est le plan final. Le costume (seule scène avec un costume à peu près potable parce que bien évidemment) et l’absence de dialogue aident peut-être à la crédibilité de l’ensemble.
La musique est totalement oubliable en dehors du thème de la mère qui revient de temps à autre dans le film.
Je vais pas perdre de temps à parler de Calypso, en dehors de la scène d’intro où elle est un minimum prometteuse elle sert à rien à part passer des coups de fil. Et ça fait mal de voir Ariana DeBose réduite à ça après qu’elle a brillé aussi fort dans West Side Story (je l’avait même pas reconnue jusqu’à voir son nom au générique)
Et le Caméléon a un design final assez chouette, mais bon. Et la taille de sa tête par rapport à ses bras m’a beaucoup perturbé à plusieurs moments, je soupçonne une sorte d’effet à la Steve Rogers version début de First Avenger mais en moins bien foutu pour tenter de le rendre plus chétif…
Au final le film veut nous faire croire que Kraven est comme son père, c’est censé être ça l’arc du personnage et sa finalité quand viennent la confrontation finale avec son frère et sa dernière scène, mais ça fonctionne tellement pas ! A aucun moment Kraven n’est caractérisé comme son père, ou filmé comme lui, et déjà le père lui-même est un non personnage, on ne saura jamais précisément en quoi consiste son business, on le qualifie de gangster, de criminel, mais quoi, il deale de la drogue ? des armes ? des défenses d’éléphant ? des tic-tacs goût pamplemousse ? aucune idée. Et c’est pareil pour tout le monde, à part « bouh le méchant monsieur il m’a mal parlé 16 ans plus tôt », c’est quoi les motivations du Rhino ? Et Kraven ? Entre son père, Calypso et son frère, les motivations de Kraven font le girouette selon ce qui arrange le plus la scène, donc impossible de s’attacher à sa quête (et ça rend même un scénario pourtant extrêmement simple confus par moment, c’est dire !)
Allez, hein, ne faisons pas durer les adieux plus longtemps que nécessaire, je finirai en disant que c’est fou, plein de studios ont tenté de lancer leur univers étendu et s’y sont cassé les dents (coucou la Momie, coucou King Arthur), Sony, bon ils se sont cassé les dents aussi, mais avant ça ils ont réussi à pondre 6 films, c’est quand même pas rien, et malgré ça ils ont sorti aucun crossover rien, pas le moindre petit lien entre ces 6 films. Preuve s’il en fallait encore que personne n’avait le moindre embryon d’idée de ce que devait être ce Spider-Man without Spider-Man Universe…