REALISATEUR
Umberto Lenzi
SCENARISTES
Umberto Lenzi et David Moreno Mingote, d’après la bande dessinée de Magnus et Max Bunker
DISTRIBUTION
Glenn Saxson, Helga Liné, Andrea Bosic, Ivano Staccioni…
INFOS
Long métrage italien/espagnol
Genre : thriller/action
Année de production : 1966
Production italo-espagnole réalisée par Umberto Lenzi, l’un de ces nombreux faiseurs du cinéma d’exploitation transalpin adepte de tous les genres (et pas l’un des plus doués en ce qui me concerne), Kriminal est la première adaptation d’une bande dessinée italienne (ou fumetti). Apparu pour la première fois en 1964, Kriminal est un génie criminel revêtu d’un costume de squelette jaune créé par Max Bunker et Magnus.
Le long métrage revendique dès son très beau générique l’héritage de la bande dessinée, avec une utilisation judicieuse d’illustrations, de bulles et d’onomatopées dans une logique proche de celui de la série télé Batman avec Adam West (dont la diffusion U.S. débuta la même année). Mais la comparaison s’arrête là. Kriminal n’est pas un super-héros malgré son costume flashy.
Condamné à mort, Kriminal échappe à la pendaison grâce à l’inspecteur Milton qui organise son évasion en coulisses afin de suivre le bandit jusqu’à son repaire et retrouver les Bijoux de la Couronne. Mais celui-ci flaire le mauvais coup et ridiculise son ennemi intime. Pour son nouveau coup, Kriminal porte ensuite son dévolu sur une cargaison de diamants. Mais les choses vont se révéler plus compliquées que prévues.
Beau gosse au sang froid imperturbable (l’acteur néerlandais Glenn Saxson se la joue d’ailleurs beau blond ténébreux au visage impassible pendant tout le film…ou alors c’est que son jeu d’acteur est très limité), Kriminal est prêt à tout pour arriver à ses fins en tombant toutes les femmes et en tuant ceux qui s’opposent à lui. Je ne connais pas la B.D., il s’agit d’un de ces fumetti que je n’ai pas encore lu, mais après renseignements pris sur la toile, celui-ci se distinguait par une grande violence et par son érotisme, ce qui lui a valu des démêlés avec la censure. Certains de ces traits sont présents dans le film, mais à petites doses. L’érotisme est suggéré et la violence des meurtres surprend, sans être outrageusement graphique (ce n’est pas encore le Lenzi des seventies et des eighties).
Sur une musique très swinging sixties, on assiste aux aventures d’un être amoral, cruel, qui agit le plus souvent à visage découvert tout en utilisant un étrange masque pour perpétuer sa légende. La production est exotique, l’ensemble ne manque pas de rebondissements et aussi de quelques touches d’humour en la personne de l’inspecteur Milton, le flic de Scotland Yard constamment ridiculisé, dans une relation à la Juve/Fantômas.
Je l’aurai un jour…je l’aurai !
L’intrigue repose sur le principe du double-jeu, quitte à flirter régulièrement avec la confusion avant de retomber sur ses pattes. Le thème du double, du vrai/faux, ne quitte pas le film jusque dans le très chouette générique de fin et c’est plutôt bien vu.
Je regrette surtout une réalisation par moments assez plate, avec un Lenzi pas toujours capable d’insuffler de la tension aux instants-clés. Les scènes d’exposition sont souvent mollassonnes, avant que le réalisateur ne se rattrape dans les scènes d’action, notamment celle du train, bondissante à souhait.
Malgré ce manque de générosité dans la mise en scène, Kriminal reste tout de même un assez bon représentant de la série B spaghetti des années 60.