LA CONFRÉRIE DES TEMPÊTES t.1-3 (Jean-Luc Istin, Sylvain Cordurié / Giovanni Lorusso, Stéphane Créty, Nico Tamburo)

Ce que nous faisons, mais souvent on découvre où non trop tard un très bon bouquin que l’on a pas eu le temps de lire perdu noyé dans la masse. Car il faut pas se leurrer, pour permettre à des titres d’exister en librairies il faut les lire et je ne connais personne capable de travailler et lire l’intégralité de la prod actuelle.

Et c’est tant mieux, mais j’admets être un peu sur la défensive, je suis devenu libraire après l’explosion de ces titres et aujourd’hui, de ce que je vois l’excitation n’est plus la même (après surement que ces titres sont pour un certains types de point de ventes comme les Sister qui fait ses plus gros chiffres dans les LeclercCarrefour et non en lib) alors oui il y a eu de l’appétence, pour ces titres, mais y en a t’il toujours autant ? Quand à plusieurs millions on parle de l’intégralité des plus de cent tomes des mondes ?

C’est un poil exagéré, je trouve, là c’est de la pur perte d’argent, c’est idiot. Même moi avec ma petite boutique (40m2), ça tient une semaine voir 2 dans les grosses périodes.

Ca c’est très rare, voir inexistant, dans ce cas là, le repré envoie les titres à travaillé par mail au libraire qui lui renvoi les quantités par mail. Par contre, le sabrage est beaucoup plus sévère de la part du libraire, car il ne voit qu’avec le pitch et les 2-3 planches données.

Tarde à leur répondre sur quoi ? Quel attaché de presse je n’en voit pas moi, jamais, ni n’en est au téléphone ou par mail.

Ca c’est pas de bol, ça arrive, mais pas si souvent parce que je pense que le gros du lectorat n’est pas si assidu que ça sur les sorties. A part sur un où deux titres/auteurs et encore.

C’est tout à fait vrai ça.

C’est même complètement exagéré.
Pour qu’un titre ne soit plus trouvable en librairie moins d’une semaine après sa sortie, il peut y avoir plusieurs raisons :
-Un tirage trop faible et le peu de tomes est parti rapidement
-Une frilosité des libraires (vente ferme, prix élevé, présentation du titre pas motivante, etc. Voire une combinaison de ces facteurs), qui en ont pris peu
-Succès inattendu (l’auteur fait l’actualité pour une raison X ou Y, un influenceur très populaire parle du titre, une série TV adaptée du titre a eu un gros succès, etc.)

Après, en période de sorties nombreuses (Noël, début juillet pour les mangas), un titre peut être noyé dans la masse ou disparaître des étals de nouveauté (mais pour rejoindre les étagères de fonds, pas forcément pour repartir chez le distributeur).
Et, forcément, il sera moins visible, mais toujours là.

Si, par durée de vie, il parle de la visibilité dans les nouveautés, même en période dense, trois jours, c’est court. Il aurait parlé d’une semaine, OK : les sorties de la semaine peuvent prendre la place des sorties de la précédente. Tout dépend, aussi, de la place dont la librairie dispose pour présenter ses nouveautés.

Tori.

Oui, j’aurais dit une semaine. Soit cinq jours ouvrés. J’aurais ajouté deux jours à l’estimation de Fabrice. Sans doute parce que je suis gentil et naïf.

C’est très précisément ce qui est arrivé à Fredric, William et l’Amazone, qui n’a pas été travaillé sur le « grand ouest » (expression floue qui doit recouvrir la Normandie et la Bretagne). Détail que nous avons appris, bien entendu, un an et quelques plus tard. Le livre était nulle part dans les deux villes où vivent les auteurs, à part chez Didier qui organisait la première dédicace.
Tous les exemples que j’ai cités, je dis bien tous, ça m’est arrivé sur un bouquin ou sur un autre. Tous. Bien entendu, nous les auteurs, on ne l’a appris à chaque fois que plus tard. Alors oui, il est facile, trop facile, d’imputer l’échec d’un bouquin à la surproduction. Et oui aussi, il y a d’autres causes possibles, peut-être rares, mais pas « inexistantes », je peux en témoigner.

À leur répondre sur une demande de dédicace. À mettre un mois ou deux à fixer une date, à ne réagir que lorsque les auteurs demandent à l’éditeur de faire pression.

Je l’espère.
Mais le lecteur, on met des années à le séduire. Pour le fâcher, ça prend bien moins de temps.

Jim

J’osais pas le citer, n’étant pas un professionnel de la profession.
Je note quand même par chez moi des retards à l’allumage, par moment.

J’ai fait une douzaine de bouquins en deux décennies. Autant dire que je suis un petit auteur qui passe sous les radars de la critique et du public. Mais j’ai quand même publié quelques bouquins chez des éditeurs ayant pignon sur rue : trois chez Bamboo, trois chez Soleil, un chez Glénat (même si c’est de la co-édition avec Comix Buro), un chez Dargaud.

J’ai tout eu.

J’ai eu le bouquin pas travaillé parce que le représentant était malade et que personne n’a fait sa tournée à sa place.
J’ai eu le bouquin qui arrive avec quinze jours de retard parce qu’il fait partie des références concernées par un bug.
J’ai eu le désintérêt des libraires et surtout des grosses enseignes (quand la FNAC prend seize exemplaires, SEIZE, d’une nouveauté chez un gros éditeur, soit un exemplaires pour dix magasins, et que l’éditeur me répond « merci de me faire remonter cette information », que veux-tu faire ?).
J’ai eu la guerre des chefs qui fait que le bouquin est sabré, car l’éditeur ne veut pas faire d’effort pour un truc produit par le directeur de collection avec qui il vient de se fritter.
J’ai eu l’éditeur qui a commandé un bouquin mais qui ne le pousse pas pour des raisons qu’il n’expliquera jamais.
Et j’ai eu les retards de livraisons, les erreurs de commande, les festivals où la table est vide parce que les bouquins ne sont pas là, etc etc. En vingt ans, vous pensez bien que j’en ai vu.

C’est pareil pour le beau livre, c’est pareil pour l’essai…
Les gens qui veulent faire des bouquins mais savent pas comment les vendre, les éditeurs qui surimpriment parce qu’ils « y croient », et se retrouvent avec des quantités d’invendus et nous reprochent, à nous les auteurs, les frais que génère le stock, alors qu’on a dûment averti qu’ils surimprimaient…
Etc etc.
Heureusement (si je puis dire), parfois les emmerdes arrivent avant de faire les bouquins. Quand un éditeur veut faire un livre, mais qu’il veut changer le sommaire de fond en comble, signal d’alarme. Quand un autre veut rajouter des illustrations couleurs mais ne sait pas s’il a le budget ni si la diffusion saura vendre le bouquin et s’en remet aux décisions de cette diff, signal d’alarme. Et parfois, on peut arrêter avant la casse, et tant pis, le bouquin ne se fera pas, mais au moins, on évite la rate au court-bouillon.
Mais parfois, le bouquin se fait, et l’auteur s’aperçoit qu’à part lui, tout le monde s’en fout.

Jim

Avec 1 personnes pour s’occuper de l’intégralité des demandes de tous les libraires (je compte Fnac et cultura et autres) et salon, c’est le délais normal.

Je trouve ça bizarre, surtout que la Bretagne et la Normandie ne font pas partie des mêmes zones pour les repré. Normalement c’est Seine-Maritime, Yvelines, Essone, Eure, Orne, Calvados, Manche, Orne et Eure et loir, Loiret, parfois ça descend un poil plus ou ça remonte un peu plus, mais ça s’arrête là. La zone est déjà immense à couvrir pour des tournées parfois très courtes.

Après quel type de librairie se trouve dans vos villes ? des niveau 1 ? 2 ? Les librairies de niveau 2 je crois (me souviens jamais si c’est 1 ou 2, sont trop petites et ne se font jamais visité par un repré, ils reçoivent un bon et à eux de choisir, leur nouveautés dedans.

Ca malheureusement c’est bien vrai.

Les libraires vous le disent en guise d’excuse pour pas dire qu’ils ne l’ont pas pris de base car ils ont pas aimé ce qu’ils ont vu, ça arrive. Quand j’ai repris la lib, j’ai bossé avec l’ancien patron pendant quelques mois, quand il n’avait pas une news Glnénat il disait que son repré était décédé, son repré avait en fait été très malade oui, mais il ne s’est jamais inquiété de passé un appel à glénat pour savoir pourquoi il ne recevait pas de news, c’est quelque chose que je trouve abhérrant. Si je ne reçois pas de visite/mail d’un repré je l’appel pour savoir pourquoi et si je n’ai pas de réponse j’appel l’éditeur, ça ne me viendrais jamais à l’idée de rater des ventes t’imagines, tu rates des One Piece ou le Islander (pour citer un dernier gros titre chez glénat), mais c’est hors de questions.

Je ne dis pas que ça ne c’est pas passé ainsi, mais raté tout un office car un mec vient pas, ça me semble tellement énorme.

Je pense que c’est ça le pire car tu ne peux vraiment rien y faire si l’acheteur pour la FNAC ou le libraire ailleurs ne voit pas d’intérêt à ton travail.

:scream:

Je trouve ça très triste.

Tu devrais faire un livre « l’enfer de l’édition ». Là, au moins, je pense que tu sauras de suite pourquoi il ne sortira.
(y a bien des livres sur les lecteurs, les cosplayeurs, les chasseurs de dédicaces… donc pourquoi pas sur les éditeurs)

Pour pas se faire griller par la suite ?

Si c’est sur la grille des ventes …

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Visiblement, le libraire n’était pas au courant.

Ça, je m’en fous un peu : je me doute que ça déborde de la Normandie, mais que ce soit dans telle ou telle direction, peu m’importe. Le fait est que dans sa zone, le bouquin n’a pas été travaillé.

Je ne sais pas ce que ça veut dire.
À Saint-Lô, à l’époque, le Planet R était en travaux pour rouvrir plus tard sous enseigne de la FNAC. Planet R, c’était un petit réseau régional, si tu veux, une FNAC locale. Les Racontars n’étaient pas encore ouvert, il restait le Centre Culturel Leclerc. Qui n’avait pas le bouquin.
À Évreux, il n’était ni au Cultura ni au Gibert ni dans la librairie généraliste en centre-ville, dont j’ai mangé le nom. Seul Didier l’avait, parce qu’il était au courant du projet.

À nous aussi !
:wink:

La prochaine fois que je passe à ta boutique, je te déballe tout. J’ai encore rien dit !
:wink:

Jim

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Blaaaaaaaackie, va falloir censurer !

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Extrait :

Jim

Bonjour à tous. Je (re) découvre ce sujet. Vous n’avez pas été gentil avec mon Sylvain en sucre. C’est moche.
Bon sinon, heureusement que les prods de IStin (Aran et consorts) ne plaisent pas à tout le monde. Le jour où vous êtes consensuel, c’est que vous êtes insipide.
Comme dit Jim, on a été formé , matricé avec la bd « de gare » méprisé par tous non seulement comme médium( la beudeu) mais aussi comme sujet ( le super héros en slip). Du coup vacciné depuis Pompidou…J’ai la chance de pouvoir faire aussi des projets plus smarts (je viens d’en signer un chez un éditeur illustre), plus calibrés pour flatter les humeurs du libraire soucieux . Mais je garderai toujours un peu de temps pour ces projets « méprisés » parce que je n’ai aucune envie de me renier, parce que c’est ce qui m’a amené à la bd, et que la gentrification de la bd, c’est l’ultime trahison.Et accessoirement j’adore faire cela…et ça paye l’Urssaf( rajoute ma conjointe).

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Punaise Steph qui vient se perdre ici :wink:

Je profite de ce message qui remet une pièce dans le tout qu’après la discussion avec Sylvain, je me suis dit que j’avais peut-être tort. Que j’ai mal jugé les titres

En mai je ferais une grosse mise en avant des séries Oxymore en Fantasy que ce soit west fantasy, où les autres titres. Je vais sur un mois leur dédié un espace bien visible et bien mis en avant pour voir si cela peut fonctionner.

Cependant je tiens à affirmer une chose, un libraire soucieux, n’est pas méprisant et la gentrification du genre n’est pas une volonté du libraire, beaucoup demandent en permanence une baisse des prix, nous perdons beaucoup d’achat d’impulsion et de titres de ce genre (au profit de personnes).

quand aux séries dîtes « de gare », les libraire ne sont pas méprisants sur ces titres, ils se vendent bien, mais leur force est d’être des achats d’impulsion que l’on rajoute aux courses (que ce soit dans les Leclerc, Fnac ou autre Cultura).

Les lecteurs qui rentrent dans une librairie ne demandent que très peu ces titres. Certains sont devenus du fond de part leur succès, mais ce n’est pas là ou les chiffres seront fait.

Ah mais attention, je ne suis pas l’avocat de IStin et encore moins de la BD "mainstream " (puisqu’il faut trouver un adjectif, une petite boite où ranger l’un ou l’autre..l’esprit humain est ainsi fait, il aime les petites boites, les linéaires, les étagères…ça donne un sens, un ordre, voire une ordination , à ce fatras ), ou alors, va falloir me payer en tant que tel( et mes tarifs sont dispendieux). Je ne cherche à convaincre personne, et je considère qu’il est sain que vous ayez des choix et des sensibilités. Comme tout un chacun.
Il se trouve que les prods de Istin ont trouvé un public, large, très large, et ce sur la durée, avec un effritement peu sensible alors que l’univers partagé aborde gaiement les plus de 100 albums constitutifs ( quand les derniers font encore entre 15000 à 30000 ventes-le T2 de Nains auquel j’ai eu l’honneur de participer dépasse les 100000- alors que leur numérotation atteint des chiffres incongrus…on vient de m’offrir la possibilité de faire un T34 de Orcs…34 ??? ai-je répondu? Vous êtes certains???). Et comme dans ce médium, le seul donneur d’ordre, le seul, ce n’est ni l’auteur, ni l’éditeur, ni le libraire, uniquement le lecteur-acheteur, je ne vois pas où se trouve le remplissage de linéaire sus indiqué. Il y a du remplissage parce qu’il y a des gens pour désemplir. Là s’arrête la logique.
Alors , je vous rassure, la hiérarchisation, elle existe partout , même au sein du métier. Comme un besoin de repoussoir. A défaut de savoir se définir, autant se définir par antinomie. Quand j’ai quitté Delcourt pour signer mon premier contrat Soleil( Période Mourad), ma principale motivation ( avec le fait que Mourad me payait 3 fois plus que Delcourt) était l’odeur de souffre qui enrobait cet éditeur qui brisait le lénifiant discours bourgeois parisien de petit notaire dans lequel on baigne trop souvent dans ce milieu, et l’ambiance de fleuret moucheté mais aiguisé. Et le fait qu’il faisait de la bd populaire sans se pincer le nez.

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Il s’était perdu sur l’ancien forum, back in the days, et c’est un plaisir de revoir sa signature ici !
Je m’absente quelques jours, et ça fait partie des petites joies que je savoure en revenant !
Merci, Stéphane !

Jim

Et si tu pars 1 mois, c’est Alan Moore qui apparait ?

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Tu me donnes des idées, là…

Jim

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  • Éditeur ‏ : ‎ OXYMORE (25 juin 2025)
  • Langue ‏ : ‎ Français
  • Relié ‏ : ‎ 72 pages
  • ISBN-10 ‏ : ‎ 2385610973
  • ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2385610975