LA MORT DE CAPTAIN MARVEL (Jim Starlin, Steve Englehart, Doug Moench / Jim Starlin, Pat Broderick)

La critique par Tempskron est disponible sur le site!

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Tiens, je fais remonter ce sujet, pour les amateurs de trucs cosmiques…

Jim

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j’avais même fait couvrir mon exemplaire de l’époque

Moi non, mais je l’ai toujours, et il compte vraiment beaucoup.

Maintenant, mes Top BD sont au fond d’une étagère à triple rayonnage, donc bien protégés. Des perles que je protège.

Jim

J’ai relu l’album récemment avec énormément de plaisir. Cet album Top BD est l’un de ceux que j’ai le plus lu dans ma jeunesse. J’ai découvert sur le tard Marvel, malgré les couleurs très vives, j’ai appréhendé sa lecture pendant quelques mois, me contentant des Iron Fist et des Invaders. Puis quand j’ai commencé à lire et que j’ai découvert la mythologie liée au personnage, j’ai adoré. Un peu moins dans les derniers épisodes de Titans, et le dessin y faisait beaucoup tout de même.

Cet album fait partie des pépites indémodables, incontournable.

tout pareil que Vik, indémodable, une tuerie à tous les niveaux

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*couverture à venir

LA MORT DE CAPTAIN MARVEL
Auteur : Jim Starlin
Marvel Graphic Novel, 128 pages, 20,00 €
(Re)découvrez les derniers moments de la vie du Captain Marvel original, le guerrier kree devenu un grand héros de la Terre puis Protecteur de l’Univers. Mais c’est sur la planète Titan qu’il a livré le combat le plus dangereux de sa vie, en compagnie de sa bien-aimée Elysius et de tous ceux présents à ses côtés lors de ses nombreuses batailles.
(Contient les épisodes US Captain Marvel (1968) 34, Marvel Spotlight (1979) 1-2 et OGN : The Death of Captain Marvel publiés précédemment dans les revues Titans 29-30 et Strange 77 ainsi que l’album MARVEL BEST OF : LA MORT DE CAPTAIN MARVEL)
SORTIE LE 12 FEVRIER

La couverture :

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J’ai feuilleté l’objet ce midi, et… comment dire ?
En passant rapidement sur les épisodes de Moench et Broderick, que je considère comme un des sommets de la série, j’ai eu l’impression que les textes off de l’affrontement final (qui parle de destin, de guerre, de condition humaine) étaient très légers, ne remplissaient pas les récitatifs. Alors j’ai bien conscience que le lettrage d’aujourd’hui permet d’écrire en plus petit, mais justement, la sensation générale est celle d’une traduction sinon édulcorée, du moins taillée à la serpe, loin du souvenir d’un texte riche et dense que je garde de ma (certes lointaine) lecture des épisodes dans Titans.
Ce qui fait naître en moi une impression négative vis-à-vis de la traduction, et l’envie de me diriger plutôt vers la VO.

Jim

La mort de Captain Marvel
Scénario : Starlin/Moench/Englehart
Dessin : Starlin/Broderick
Paru chez Panini Comics

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:open_book: Divers récits mettant en avant Captain Marvel dont son combat contre Nitro qui sera à l’origine de son cancer et bien entendu « Death of Captain Marvel », conclusion touchante et superbe hommage au personnage.
Le récit « Heures sombres » met quand à lui en avant les qualités humanistes du héros.

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:bulb:Cet incroyable récit est le résultat d’une très mauvaise nouvelle: la série consacrée au personnage ne fonctionne pas malgré différentes tentatives et Jim Shooter, rédacteur en chef, souhaite créer un nouveau personnage du nom de Captain Marvel.
Il convainc donc Starlin de lui offrir une vraie fin -et quelle fin!- durant laquelle amis comme ennemis se retrouvent au chevet de Mar Vell et se remémorent divers évènements jusqy’à ce que Thanos en personne n’accompagne son ennemi de toujours vers un tout autre voyage.

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:pencil2: Les dessins, qu’ils soient de Broderick ou de Starlin, sont certes vieillots aujourd’hui mais gardent cet aspect désuet et cette folie imaginative propres aux comics space opéra des années 60/70: c’est coloré, imaginatif et ça se permet parfois des morceaux de bravoure en storytelling qui sont extrêmement modernes (certaines splash pages et autres éclatés de case sont juste impressionnants pour l’époque).

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:thinking: Un récit certes d’aspect dépassé malgré des passages très modernes mais qui aura le mérite d’offrir une fin digne à un personnage emblématique de l’univers Marvel. Je défie quiconque de ne pas frissonner devant l’humanité de Mar Vell, la tristesse de ses pairs ou encore le respect de ses adversaires.
Un récit indispensable dans l’histoire de la maison des idées.

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Un récit qui va bientôt soufflet ses 40 bougies (à la mi-janvier).

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Je vais faire mon vieux grognon (faut pas t’offusquer, ça m’arrive souvent), mais…
C’est vraiment un truc qu’il faudra qu’on m’explique. C’est quoi, « vieillot » ?
Parce que bon, si Neal Adams, à son âge aujourd’hui, n’est bien entendu plus ce qu’il était, le réalisme quasi-photographique de ses Green Lantern ou de ses Batman reste d’une grande modernité, et demeure encore aujourd’hui une source d’inspiration. Et je le rappelle, ces épisodes (comme ses X-Men ou ses Avengers) ont une cinquantaine d’années.
Il y a des dessinateurs de strips, dans les années 1930 ou 1940, qui dessinent mieux et racontent d’une manière plus innovante que plein de vedettes de nos jours.
Qui plus est (et d’ailleurs tu en parles en évoquant « des passages très modernes »), la narration de ce récit est proprement incroyable.

Y a plein de trucs que Starlin avait déjà testés dans les années 1970, à l’image du gros plan répété qui voit se manifester la « conscience cosmique », par exemple, mais là, il est au sommet de son art. Son dessin comment à laisser apparaître certains tics dans les visages, entre autres, mais sa narration est au meilleur. Entre ça et son Gilgamesh II, c’est très fort.

Il est très doué par exemple pour les zooms et dézooms, qui sont toujours des instants d’émotion. Comme ici avec Rick Jones.

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Ou là encore avec la réalisation et la colère de Mar-Vell.

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Mais dans cette planche, on voit aussi sa capacité à créer des séquences super-fortes, avec, genre, rien. Ici, un homme effondré : il commence sur une case où la lumière est écrasante, puis il passe à une image où Mar-Vell entre dans l’ombre. Ensuite, gros plan (avec un contraste super matiéré) et ensuite la caméra recule pour faire sentir la solitude. Le cercle de lumière est très théâtral, on est dans l’ordre du symbolique, de « l’expressionnisme » dont parle parfois Klaus Janson, mais qu’est-ce que ça fonctionne bien.

Il sait dynamiser des discussions assez banales, par des successions de plans très forts. Ouais, les personnages prennent souvent des poses dingues (mais bon, on est dans un comic de super-héros), mais quelle variété, quelle composition, le regard circule parfaitement et la case de silence est parfaitement amenée.

Y a aussi de belles astuces : la confrontation entre Mar-Vell et Mentor est très bien rythmée : les deux profils qui se regardent l’un l’autre sont séparés par la révélation (et la tristesse de Mentor). Magistral.

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J’aime aussi beaucoup sa capacité à insérer des cases sans bord dans des planches bien denses. Ça enrichit la variété des plans.

Y a des moments d’émotion incroyables, il fait passer le deuil, le chagrin, la maladie, l’effondrement intérieur, avec des cadrages riches.

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Et quand il fait une planche silencieuse, ça tape.

Et puis, il y a des séquences qui méritent tout simplement l’adjectif « iconic ».

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Ouais, ça a quarante ans. Pour moi, c’est d’une modernité incroyable. L’un de ces trucs que les jeunes auteurs devraient regarder plus souvent.

Jim

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Cette page…

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Terrible, superbe.

2 « J'aime »

J’attendais que quelqu’un réagisse à ces mots…
Je me doutais que celui qui le ferait aurait de quoi dire, avec des arguments plus convaincants que ceux que j’aurais utilisés.

Tori.

Les auteurs de Irrecuperable ont-ils créé leur personnage Tony, le plutonnien en s’inspirant du vestimentaire de ce Captain Marvel ? Ils sont tous les deux blond, mêmes couleurs vestimentaire et même parure physique… j’ai franchement du mal à croire que ce Plutonnien soit inspiré de Superman…

Tu sais que je pense comme toi Jim.

Cependant pour être sûr un discord ou je suis l ancetre… les newbies aiment born again, la dernière chasse de kraven ou le DD de miller mais n en aiment pas le graphisme qu ils jugent trop vieux.

Donc la un voulait des conseils sur Thor je donne simonson et kirby mais je préviens que c est vieux… et en renfort je colle Aaron

Pareil ^^. J’avoue que ça me brusque surtout connaissant le collègue. J’ai toujours l’impression que c’est un automatisme d’écriture qu’on utilise en se mettant à la place d’un public qu’on vise. Et c’est dur. Quand je lis cela je me dis toujours qu’on le lirait pas vis à vis d’un films. Genre « bon 2001 c’est génial même si les SFX sont un peu vieillot ».

Après il y a aussi une réalité, il y a des récits (tout supports) qui reste ancré à une époque (d’où le fameux « ca à mal vielli » qui ne veut pas dire grand chose en fait) et sur lequel la prise est plus difficile (mais l’escalade pas moins passionnant)

Oui mais dire cela c’est rien dire en fait.

Déjà parler de « graphisme »…bon on sent les gus qui aiment le jeu vidéo. C’est comme si on me disait que ok Le Faucon Maltais c’est bien mais « le graphisme » est vieux ou que le « graphisme » de Van Gogh c’est datée.

C est moi qui dit graphisme
Le dernier me dit qu il a lu le dd de miller qu il a vraiment aimé mais que le dessin est pas sa came…

Mais une fois ils parlaient d un comics des 90 et parlait de dessin … oldies… bon ça m à fait bizarre

Cependant pour une grande partie de newbie jeune le dessin avant 2000 semble pouvoir leur poser un souci esthetique
C est pas une question narrative

La narration c est plus les récitatifs qui font double avec le dessin ou les bulles de pensées qui peuvent gener que le dessin,

J avoue que quand je suis en présence d un public newbie je dit si le comics est vieux et je donne toujours une alternative recente

Deux choses : d’une part, les « newbies », ils n’ont qu’à se faire une culture. Quand on se fait une culture, on découvre que la notion de « progrès » n’existe pas dans la création. Il n’y a pas un dessin meilleur parce qu’il est plus récent. De même qu’il n’y a pas une façon de filmer meilleure parce que plus récente. Voyons la statuaire grecque, par exemple.
D’autre part, arrêtons d’employer le mot « graphisme » pour ce qu’il n’est pas. Le Larousse le définit comme la « manière de tracer un trait ». Ce qui est important, c’est « manière ». Wikipedia parle d’une « discipline qui consiste à créer, choisir et utiliser des éléments graphiques ». Oui, la BD, c’est du graphisme parce que ça mêle dessin, lettrage, couleur, mise en page, cadrage, et non, la BD, ce n’est que du dessin. Et là, on touche à une confusion intéressante : les lecteurs néophytes (parce que ne pas savoir, c’est comme le reste, c’est pas lié au fait d’être jeune…) confondent le dessin proprement dit et la narration. Le dessin semble éclipser le reste dans la perception. Et il leur faut donc se plonger dans le récit pour véritablement le découvrir.

Moi qui suis un vieux lecteur, je peux citer plein de trucs, en comics ou en franco-belge, dont je trouve le dessin pas terrible (pour rester poli) mais dont je trouve la narration étourdissante. C’est encore l’une des mille raisons pour laquelle je n’aime pas l’appellation « artiste ». Parce qu’elle ne parle pas du travail du bonhomme, là où « dessinateur » ou « bédéaste » évoquent vraiment son boulot.

Magnifique.

Tu n’es pas le seul.

Tu m’étonnes.
On est tous le vieux de quelqu’un.

Y a un peu pareil pour le cinéma.

Ah mais toi tu as une vie sociale.
Moi, je reste dans ma grotte : les gens me font peur !

Jim