LA STRATEGIE ENDER (Gavin Hood)

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La stratégie Ender (Ender’s Game en V.O.) est un roman de science-fiction de l’écrivain Orson Scott Card publié en 1985 (lauréat du prix Hugo) et qui fait partie du Cycle d’Ender. Ce livre a également été adapté en comics par les éditions Marvel.

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Dans un avenir lointain, l’espèce humaine mène une guerre totale et désespérée contre la seule espèce extra-terrestre connue : les Doryphores (Formics en V.O.), êtres intelligents ayant une forme et un mode de vie semblable à ceux des insectes. Pour tenter de renverser l’avantage, une école de guerre spatiale, commandée par le colonel Hyrum Graff, forme des enfants à devenir des officiers émérites. Un jeune garçon se révèlera doué d’un don exceptionnel pour écraser ses adversaires ainsi que d’une intelligence et d’une maturité hors du commun. Le dernier fils de la famille Wiggin, Andrew, surnommé Ender.

Le tournge de l’adaptation ciné de La Stratégie Ender vient de commencer. La réalisation et le scénario sont l’oeuvre de Gavin Hood (**Mon nom est Tsotsi **, X-Men origines : Wolverine).

Principaux acteurs et noms de leurs personnages :

Asa Butterfield est Ender

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Abigail Breslin est la soeur d’Ender, Valentine

Viola Davis est le Major Anderson

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Ben Kingsley est Mazer Rackham

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et Harrison Ford est le colonel Hyrum Graff

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Il y a une bien belle distribution pour ce film! Le graphisme de la couverture fait pas mal penser à Star Wars, est-ce que ce serait un espèce de gimmick de cet univers? J’imagine que les écrivains de l’époque devait avoir bien été imprégné de la saga de lucas.

Après, sur le synopsis pour le moment ça ne me dit trop rien, mais le casting me donne envie de voir ce que ça peut donner.

La première photo officielle de La Stratégie Ender : Ender (Asa Butterfield) face au Colonel Graff (Harrison Ford).

Ford en Graaf et Kingsley en Mazer Rackam, ça correspond énormément à l’image que je me faisais des deux personnages. Dommage qu’on ait pas l’acteur incarnant Bean qui doit être le personnage le plus marquant de ce premier volume de la saga.
Le premier roman est quand même super prenant et se démarque énormément des volumes suivants.
Malgré tout, la Stratégie de l’Ombre, la saga parralèle mettant en scène Bean et Peter Wiggin, le frère aîné d’Ender, est celle qui m’a le plus marqué.

A suivre …

Le personnage de Bean est interprété par Aramis Knight, un jeune acteur qui a surtout travaillé pour la télévision avant de jouer l’un des gamins de Gotham City dans The Dark Knight Rises :

Bonne tête ce Bean.

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Ce qui est assez « marrant » avec Card, c’est sa tendance à créer des religions dans tous ses romans ou presque. Une espèce de tic d’écriture …

Concernant le roman et le monde, il s’agit quand même d’une vision assez passéiste de notre monde. La terre est sous contrôle de l’Hégémonie (ovation au capitalisme et au modèle américain) auquel on oppose l’esprit de ruche des dorpyhores (communistes avez vous lu ? Que nenni … ), il néglige aucun aspect des clichés sur les pays issus du vieux monde, les dénigrant un par un : arrogance des français, sournoiserie chinoise, fierté espagnole … Ces clichés disparaissent quelque peu ou sont développés pour devenir une vue des personnages dans la saga parralèle, mais force est de constater que l’image que Card a de l’Europe est très mauvaise, et je ne parle pas de sa vision de la Chine, corrompue de bout en bout.

Si ce premier roman montre la formation d’Ender et la guerre entre humains et doryphores, il contient les bases de la seconde saga d’Andrew Wiggin et de la saga parralèle tournant autour de Bean. Ca promet donc d’être intéressant de voir comment la vision du monde de Card sera ou non préservée.

Je sais pas trop : c’est un space-opera « réaliste » et martial, assez peu souriant même si très imaginatif, qui tire une partie de ses références militaires plutôt d’un univers à la Battlestar Galactica, et qui, en ressortant la vieille rengaine de l’ennemi insectoïde, marchent aussi sur les pas du Starship Troopers de Heinlein.
C’est plus Heinlein que Lucas, la grosse influence, je crois.
Là, c’est peut-être la cover du comics qui lorgnent vers Star Wars histoire de surfer sur la vague…

C’est pas mal, malgré les critiques que j’avance. Ça fait partie des trucs bien solides qu’il convient de connaître. Même si j’ai une petite préférence pour les trucs anti-militaristes de Haldeman ou pour les space-operas d’exploration comme le Marée Stellaire de David Brin, faut quand même reconnaître que Card pose une question assez formidable (pas neuve, mais toujours et encore pertinente) : une race qui pense différemment, donc qui a développé des systèmes politiques et sociaux (voir linguistiques) différents des nôtres, peut-elle éviter le conflit ? Sommes-nous condamner à affronter ceux avec qui nous n’arrivons pas à établir une discussion ?

Ce sympathique personnage est quand même un fidèle partisan de L’Église de Jésus Christ des Saints des Derniers Jours. Et un opposant farouche à toute forme d’homosexualité et au mariage gay.
Je trouve intéressant de comparer le cycle d’Ender (que je connais encore mal, mais promis, je vais rattraper le retard) de Card à celui de la Guerre Éternelle de Haldeman. Et notamment parce que Card et Haldeman posent tous deux de manière assez intéressante le drame de l’incommunicabilité entre deux races qui fonctionnent différemment (des insectes chez Card, des clones chez Haldeman). Dans les deux cas, l’ennemi a une pensée collective, de ruche. et malgré la lourde métaphore ruche / communisme, c’est quand même très intéressant chez Card, parce qu’il en tire une vision intéressante de l’esprit humain, et de ses personnages centraux. De même, il est intéressant de voir que dans son univers, Haldeman décrit une société humaine où l’homosexualité est normale, voire recommandée (et où l’hétérosexuel devient un objet de curiosité voire d’amusement).
Mais bon, d’un côté, on a un vétéran de l’armée qui écrit avec ses traumatismes du front, et de l’autre un prosélyte religieux. Fatalement, ça change la donne.

[quote=« nikohell »]Concernant le roman et le monde, il s’agit quand même d’une vision assez passéiste de notre monde. La terre est sous contrôle de l’Hégémonie (ovation au capitalisme et au modèle américain) auquel on oppose l’esprit de ruche des dorpyhores (communistes avez vous lu ? Que nenni … ), il néglige aucun aspect des clichés sur les pays issus du vieux monde, les dénigrant un par un : arrogance des français, sournoiserie chinoise, fierté espagnole … Ces clichés disparaissent quelque peu ou sont développés pour devenir une vue des personnages dans la saga parralèle, mais force est de constater que l’image que Card a de l’Europe est très mauvaise, et je ne parle pas de sa vision de la Chine, corrompue de bout en bout.
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En France, la saga parallèle, d’ailleurs moins eugéniste / militariste que la première, me semble plus appréciée et plus populaire. Là encore, faudrait que je me replonge dedans. Moi, ce que j’aime bien chez Card, c’est qu’il tire d’un matériau contestable à l’odeur vaguement putride de vrais intrigues, de vrais personnages, de vrais enjeux, sans se masquer la face par rapport à l’arsenal qu’il utilise. Certes, l’humanité de son univers glorifie l’armée et la guerre. Certes elle établit un programme de sélection génétique. Certes elle vit dans une attente messianique. Mais ça reste quand même un ramassis de crapule qui passe à côté des occasions de progresser et de grandir. Ça se sent déjà dans la saga de base, et la comparaison des deux sagas m’a laissé l’impression que l’une sert à contredire l’autre. C’est pas mal.
Après, certes, la chose religieuse et la vision presque caricaturale d’une Amérique qui a conquis la planète rend parfois le truc un peu lourd, mais en même temps, là encore, c’est au service du récit : si l’humanité entière est lancée dans une guerre galactique, on imagine mal qu’elle ait pu le faire sans un gouvernement planétaire. Et pour capitaliste et triomphant qu’il soit, il n’en est pas moins repoussant.
Il parvient à frapper le chaud et le froid, Card, je trouve : c’est le signe d’une certaine intelligence d’écriture.
Et puis, bon, avec Dune, c’est l’une des sources d’inspiration évidente du Kookaburra de Didier Crisse, et rien que pour ça, je ne peux pas lui en vouloir totalement.

Jim

La date de sortie française a été fixée au 6 novembre 2013.

A voir l’affiche, je suis impatient de voir les séances d’entrainement.

Complètement d’accord sur les entrainements. C’est ce qui m’a le plus marqué dans le livre, dont je n’ai pas beaucoup de souvenirs (lu il y a quelques années et j’oublie tout ce que je lis et ce que je vois au ciné en un rien de temps :smiley: )

La bande-annonce :

Engagez-vous, qu’ils disaient !

La nouvelle bande-annonce :

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*Ben * plutôt pas mal ce film, et pourtant ça partait mal de mon point de vue ; et puis finalement l’histoire a pris un tour qui me convenait mieux.

Ouais, pas mal du tout en définitive.

Et comment ! Une sacrée bonne surprise pour moi aussi, sans compter que je n’en attendait rien, que je connaissais pas les travaux d’Orson Scott Card, et que le nom du réalisateur aurait plutôt tendance à me faire fuir sans me retourner.
Mais je me suis dit que ça pouvait faire l’affaire dans le genre gros blockbuster pyrotechnique sans finesse : pour la pyrotechnie, le film tient largement ses promesses, mais il s’avère en plus qu’il est plus fin qu’il n’y paraît.

Et pourtant ça ne partait pas fort.

La mise en contexte de l’intrigue très (trop ?) rapide et concise qui ne brille pas par son originalité, le casting de cabotins par excellence (si les gamins, Asa Butterfield en tête, sont très bien, c’est pas la joie pour les adultes, cf. à ce titre un Harrison Ford carbonisé et un Ben Kingsley en roue libre que plus personne ne semble en mesure de diriger correctement ; j’avoue d’ailleurs avoir hurlé de rire à sa première apparition, et je ne crois pas que c’était voulu…), et surtout, surtout, la mise en scène anonyme et pour tout dire médiocre de Gavin Hood : non ça ne partait vraiment pas bien.

J’imagine ce qui est passé par la tête des producteurs du projet ; faisant fi de la bérézina « X-Men Origins : Wolverine » (un des films les plus nuls que j’ai vu ces dernières années), ils se sont dit que Hood, le réal de « Mon nom est Tsotsi », était le gars idéal pour raconter cette histoire, dont le sous-texte appuie sur le problématique des enfants-soldats. Le problème, c’est que le contexte est ici tellement « déréalisé », que l’expertise de Hood en la matière n’est pas un plus en fin de compte.
Et cette mise en scène, nom de dieu !! Des champs / contre-champs anonymes et interchangeables, une absence manifeste de toute réflexion sur le placement de la caméra, un montage tellement cut qu’il ne laisse respirer ni les plans ni les scènes, et je passe sur quelques facilités scénaristiques (ellipses brutales, et clichés occasionnels), puisque Hood a rédigé l’adaptation à l’écran.
Les scènes à effets spéciaux sont par contre superbes, jusqu’à la splendide bataille finale, aux frotières de l’abstraction tout en gardant une grande lisibilité quant aux évènements et aux enjeux. Mais toutes ces séquences ont en fait été chapeautées par Digital Domain (une boîte fondée par James Cameron), également co-productrice du projet, l’implication de Hood a semble-t-il été réduite à la portion congrue sur ces segments.

Je ne parle même pas de la tonalité du script qui exalte quelques valeurs militaristes et viriles (soumission inconditionnelle à l’autorité, sens de sacrifice et tout le tralala) qui auraient plutôt tendance à me hérisser le poil.

Mais tout ça, c’est jusqu’à un magnifique twist final (ou presque), sorte de court-circuit narratif qui remet tout le scénario en perspective, en venant même à excuser par sa nature les ellipses un peu brutales évoquées plus haut, et qui ouvre sur un épilogue plutôt aux antipodes du reste de l’histoire. J’imagine que le twist en question est du fait d’Orson Scott Card, mais peu importe : il m’a cueilli. Avec la petite réserve qu’il me fait furieusement penser au dénouement d’un vieux Philip K. Dick dont le nom m’échappe…

Au final et malgré de gros défauts, une très bonne surprise.

Alors j’en attendais rien du tout, l’affiche ne me plaisait pas du tout, et finalement, j’ai été bien happé par ce film pour qui la SF me semble être qu’un prétexte. Pas lu le livre, donc je ne sais pas si le message originel est bien passé, mais en tout cas, faut que je digère un peu certains trucs, parce qu’il y a des moments pas très sains (du moins selon mon éthique) là-dedans quand même !
Et l’acteur qui fait Ender, on dirait un mini-Spock !

Des moments pas sains ? Si tu veux dire que le film est une dénonciation de l’amoralité des états-major militaires et de la « déréalisation » du monde qui fait pleinement partie de leurs méthodes d’endoctrinement, on est bien d’accord, oui…

Oui, utilisation/exploitation des enfants (les jeux vidéo, c’est comme si tu utilisais de la glace ou du chocolat pour les attirer), déréalisation comme tu le dis si bien, mensonge (la fin) pour arriver à ses fins, … y a pas vraiment de héros là-dedans.

(sinon, dès le début, j’ai cru que c’était la suite d’Independance Day)