LADYHAWKE, LA FEMME DE LA NUIT (Richard Donner)

MV5BOTA1NmIxNzgtMzc0Ni00MDBkLTg1ZGUtZmFlNmM2N2U3NjE3XkEyXkFqcGdeQXVyNDUxNjc5NjY@.V1_SX745_CR0,0,745,999_AL

REALISATEUR

Richard Donner

SCENARISTES

Edward Khmara, Michael Thomas et Tom Mankiewicz

DISTRIBUTION

Matthew Broderick, Rutger Hauer, Michelle Pfeiffer, Leo McKern…

INFOS

Long métrage américain
Genre : aventures/fantastique/romance
Titre original : Ladyhawke
Année de production : 1985

Toujours ensemble, éternellement séparés…

Parce qu’ils sont tombés éperdument amoureux, Isabeau d’Anjou et le capitaine Etienne Navarre ont provoqué la jalousie de l’évêque d’Aquila, obsédé par la jeune femme. Parce qu’il ne pouvait résister à cette attirance, l’évêque a pactisé avec des forces obscures et lancé une malédiction sur le couple : pendant la journée, Isabeau devient un faucon et la nuit, Navarre se transforme en loup. Les amoureux sont condamnés à vivre ce semblant de vie…jusqu’au jour où ils rencontrent le voleur Philippe Gaston, surnommé la souris…le seul homme qui a réussi à s’échapper des donjons d’Aquila…

Ladyhawke est un projet qui intéressait Richard Donner (La Malédiction, Superman…) depuis 1982 mais il a d’abord tenu à ce que certains aspects du scénario de Edward Khmara (Enemy) soient retravaillés. À l’origine, l’histoire se déroulait dans un monde medieval fantasy plus développé (avec des créatures surnaturelles), mais Donner a tenu à ce que l’accent soit plus mis sur les personnages et leurs relations, une décision bienvenue tant la dynamique entre les membres de ce petit groupe réuni par le destin est l’une des forces de cette fantaisie romantique.

Visuellement, le film est superbe. Richard Donner et son chef opérateur Vittorio Storaro (Apocalypse Now) cisèlent des plans magnifiques, avec un intéressant travail sur la couleur et les contrastes selon les scènes. Les effets spéciaux sont simples et efficaces…il n’y a pas besoin de montrer des transformations élaborées, le réalisateur joue sur les petits détails, l’atmosphère, les fondus à la qualité presque impressionniste pour véhiculer la magie…et sur moi, cela fonctionne toujours…

Etienne Navarre a bien failli être interprété par Kurt Russell, mais l’acteur fétiche de John Carpenter a laissé tomber pendant les répétitions. Il a été remplacé par Rutger Hauer, qui devait à l’origine camper l’un des méchants, l’âme damnée de l’évêque. Ce qui tombait plutôt bien car le regretté comédien néerlandais voulait depuis le début jouer Navarre et il est très bon dans le rôle de cet homme fort, déterminé et aussi profondément mélancolique. Son duo avec Philippe Gaston (Matthew Broderick dans son quatrième film, deux ans après WarGames) est savoureux, dans les moments calmes comme dans les dynamiques scènes d’action.

Avec sa beauté éthérée et son regard triste et envoûtant, Michelle Pfeiffer illumine l’écran et les coeurs dès qu’elle apparaît. Comparé aux héros (je n’oublie pas Leo McKern en prêtre alcoolique), les méchants sont un peu plus unidimensionnels, les personnalités de l’évêque (John Wood), son capitaine de la garde (Ken Hutchinson) et le chasseur (Alfred Molina) n’étant jamais vraiment creusés.

L’élément de Ladyhawke qui a toujours le plus divisé est sa bande originale, délibérément anachronique, produite par Andrew Powell et le groupe de rock progressif The Alan Parsons Project. Pour ma part, je reste partagé, entre un ou deux thèmes un peu trop envahissants qui provoquent un décalage avec ce qui se passe à l’écran et des morceaux plus réussis, plus adaptés à l’ambiance de ce très beau conte.

C’est ce qui m’a fait arrêter le visionnage du film après une demi-heure
Ça et Matthew Broderick
C’était comme croiser les effluves

Héhéhé…je ne suis pas étonné. Les réactions sur la musique, c’est presque épidermique. Mais il y a tellement de choses qui m’enchantent dans ce film que j’arrive à en supporter les pires moments…^^

J’adore ce film.
Que je n’ai pas revu depuis trente ans, peut-être !

C’est ce film qui est projeté dans la salle où Jerry Fletcher, incarné par Mel Gibson, se réfugie dans Wolver… pardon, dans Complots.

Jim

J’ai vu tardivement ce film … ça ne m’a pas marqué plus que ça ! J’ai eu l’impression que le titre m’avait volé ! :wink:

Ladyhawke ou Complots ?

Jim

J’ignorais ce détail du développement du projet, mais on touche sans doute à l’un des éléments qui fait que c’est un film que je n’aime pas autant que j’aimerais l’aimer (malgré Pfeiffer, Hauer, la superbe photo de Storaro, etc., bref un tas d’attraits et de qualités que je nie pas) : je trouve qu’il n’arrive jamais à placer le curseur de façon vraiment convaincante sur le degré de définition de son monde « médiéval fantastique ». On n’est pas dans un monde intégralement de fantasy (à la Tolkien, pour le dire vite voire caricaturer), mais en même temps pas vraiment non plus dans un Moyen-Âge « réaliste » ou semi-réaliste à l’exception de l’argument surnaturel. Bien sûr il y a un spectre de possibilité entre les deux, mais le film ballotte sans parvenir (à mes yeux) à trouver son point d’équilibre.

Moi aussi, j’adore ce film et cela fait longtemps aussi que je ne l’ai pas revu.
Pour moi, c’est le côté conte qui domine et pas la fantasy. Je suis une fervente lectrice de contes et cela colle fort bien avec ce film : transformations animales, malédiction… Il est vrai que les « méchants » ne m’ont pas laissé beaucoup de souvenirs, mais là encore le côté conte apparaît bien : on n’a pas besoin d’en savoir trop sur la malédiction à part le fait qu’elle existe.

J’avoue ne pas me rappeler du tout de la musique… Il va falloir que je revoie le film si je l’ai pas déjà donné.

ginevra

c’est la force du film de se situer dans un univers où la magie et le fantastique sont limités Quel intérêt aurait cette malédiction si toutes les trois minutes tu voyais passer gnomes fées et gobelins ? Surtout que c’est un film qui parle de pouvoir corrompu et de dogmes tel qu’on l’expérimente dans le monde réel Ce film se situe limite dans un moyen age tel que ses contemporains l’envisageaient

Bon, alors, déjà, je ne suis pas convaincu du tout par ce que ta question sous-entends. Pour rester sur l’exemple de Tolkien que je citais, et qui fait un peu figure de référence en matière de high fantasy, l’environnement fantastico-mythologique n’empêche pas qu’on puisse être ému par l’histoire de Beren et Lúthien, par exemple.

Mais ce n’était de toute façon pas mon propos. Comme je le disais, on peut imaginer une multitude de façon de placer le curseur entre le merveilleux et le réalisme, mais mon problème avec Ladyhawke est qu’il n’arrive pas (à mes yeux) à trouver un équilibre satisfaisant (ce que je soupçonne maintenant, à la lumière de ce qu’a dit le Doc, être lié à un revirement du projet au cours de sa genèse).

Par exemple, le film est censé se passer dans les Abruzzes médiévales. Il se déroule autour d’une ville existant réellement, L’Aquila. Le « méchant » est un évêque, et pas, mettons, un sorcier. Jusque-là, rien à redire. Sauf que l’évêque en question a une armée à son service (ce qui, du coup, n’est plus réaliste), et que les sbires en questions sont sapés comme s’ils étaient au service de Thulsa Doom.

De même, les décors naturels sont filmés dans leur état actuel (un château en ruine), ce qui pourrait participer à une esthétique « épurée » intéressante… mais qui ne va pas dans le sens d’une reconstitution historique réaliste (L’Aquila devrait être une ville flambant neuve)… et qui se retrouve désamorcée par d’autres détails, comme le casque chromé (un peu ridicule) et de pure fantasy qu’arbore Hauer lors du duel final.

Pris indépendamment, tous les ingrédients sont légitimes, mais leur réunion ici empêche à mes yeux que la sauce prenne tout à fait, comme si on avait mélangé plusieurs recettes.

Encore une fois, je ne vois pas le rapport de cause à effet que tu cherches à mettre en avant. D’une part parce que, comme dit ci-dessus, le « réalisme » de Ladyhawke a quelques sévères limitations (en dehors même de l’argument fantastique de la malédiction). D’autre part parce que rien n’a jamais empêché de transposer des problématiques « qu’on expérimente dans le monde réel » dans des cadres imaginaires de merveilleux ou de science-fiction.

Ahahahahahah… :sweat_smile:

Non.

Certains évêchés avaient leur troupe à l’époque Certains Vassaux du Roi de France par exemple étaient des évêques qui avaient tout pouvoir dans leurs zones
Et le but n’est nullement la reconstitution historique mais placer le curseur assez proche pour qu’un maximum de gens y croient
C’est une histoire d’amour entremêlée de cape et d’épée pas une saga fleuve

Je comprends ton point de vue, mais perso ce ne sont pas des choses qui me gênent. Je vois l’univers du film comme une sorte de « moyen-age alternatif » avec des éléments de fantasy et de conte de fées. Et ça me suffit pour me laisser porter par la magie et l’histoire d’Etienne et Isabeau… :wink:

Ladyhawks.

Oui, pareil. Après, l’histoire d’Etienne et Isabeau …

Je l’ai vu à sa sortie. Très beau visuel, un choix de suggérer les transformations plutôt que de les montrer (à rebours avec les productions du moment) que le méchant soit un évêque sorcier était original à l’époque, et un petit côté western spaghetti dans les costumes (surtout Navarre)… Par contre, le rythme m’a paru un peu trop lent.
Il paraît que Pfeiffer a renié ce film…

Ouais, mais toi et la romance… :wink:

ça doit être comme pour Victor et Englehart …

Gil Formosa :

image

1 « J'aime »

Purée, tu en déniches, des trucs !

Jim

Je fais ce que je peux.

Bah continue.

Jim