Thriller/horreur
Long métrage américain
Réalisé par Robert Harmon
Scénarisé par Eric Red
Avec C. Thomas Howell, Rutger Hauer, Jennifer Jason Leigh, Jeffrey DeMunn…
Titre original : The Hitcher
Année de production : 1986
There’s a killer on the road
His brain is squirmin’ like a toad
Take a long holiday
Let your children play
If you give this man a ride
Sweet family will die
Killer on the road, yeah
Ce couplet de la chanson Riders on the Storm des Doors correspond parfaitement à l’ouverture de Hitcher, premier long métrage réalisé par Robert Harmon (qui deviendra ensuite l’un des metteurs en scène attitrés de Tom Selleck sur les séries Jesse Stone et Blue Bloods) et premier scénario de Eric Red, qui se distinguera l’année suivante en co-écrivant l’excellent Aux Frontières de l’Aube avec Kathryn Bigelow. Et ce n’est pas étonnant car le titre a longtemps fasciné Eric Red, notamment de par son atmosphère très cinématique. L’influence s’étendra jusqu’au nom de l’antagoniste du film, le bien nommé John Ryder…
Le jeune Jim Halsey (C. Thomas Howell, révélé quatre ans plus tôt dans le E.T. de Steven Spielberg) fait le long voyage de Chicago à San Diego pour livrer une voiture. Le trajet est très long et il manque de s’endormir au volant. Pour éviter un accident et discuter afin de se tenir éveillé, Jim décide de prendre un auto-stoppeur par une nuit sombre et orageuse…ce qui se révèlera être une monumentale erreur. Cette entame efficace ne perd en effet pas de temps pour nous montrer que ce John Ryder est un homme extrêmement dangereux…
Pour le rôle de John Ryder, des noms comme Terence Stamp, Michael Ironside ou Sam Elliott furent envisagés. C’est finalement le néerlandais Rutger Hauer qui a accepté. L’inoubliable interprète du réplicant Roy Batty dans Blade Runner cherchait à l’époque des rôles plus héroïques (comme le chevalier de Ladyhawke et le chasseur de primes descendant de Josh Randall dans Mort ou Vif) mais il n’a pas pu résister à la perspective d’interpréter un autre méchant, une incarnation du mal à l’état pur. Le regretté Rutger Hauer crève l’écran à chaque apparition, énigmatique, fiévreux, dangereux…
Hitcher n’a pas été épargné par la critique, Roger Ebert lui avait même accordé un zéro pointé, insistant notamment sur le fait que le tueur est une page blanche, sans histoire, ni motif pour harceler l’infortuné conducteur. Pour ma part, je pense qu’il n’en a absolument pas besoin. Le parcours du héros qui ne peut échapper à un malade qui a jeté son dévolu sur lui s’apparente à un cauchemar éveillé sous un soleil de plomb, un suspense très bien ficelé par un Robert Harmon qui n’a jamais retrouvé cette intensité par la suite. Et son film ne manque pas de scènes accrocheuses (la dernière avec Jennifer Jason Leigh est terrible), que ce soit dans les moments de calme apparents ou dans les poursuites en voiture…
Echec à sa sortie, Hitcher est devenu un film culte avec le temps, ce qui fait qu’il a eu droit à une suite tardive (C. Thomas Howell a repris le rôle de Jim Halsey face à un nouveau cinglé joué par Jake Busey dans ce direct-to-video vite passé à l’oubli) et à un mauvais remake produit par Michael Bay avec Sean Bean dans le rôle de John Ryder.