Fantastique/animation/musique
Long métrage américain
Réalisé par Robert Stevenson
Scénarisé par Bill Walsh et Don DaGradi d’après les livres de Mary Norton
Avec Angela Lansbury, David Tomlinson, Ian Waighill, Cindy O’Callaghan, Roy Snart…
Titre original : Bedknobs & Broomsticks
Année de production : 1971
En 1940, des enfants londoniens, dont beaucoup ont perdu leurs parents, sont évacués de la capitale pour échapper aux bombardements allemands. Réfugiés dans un petit village côtier, Charlie, Paul et Carrie Rawlins sont confiés à madame Eglantine Price, une femme qui habite seule dans une grande maison. Mme Price a l’air d’être une vieille fille revêche, qui n’accepte pas que des gamins viennent déranger son quotidien…mais une nuit, la fratrie découvre son secret : elle est une apprentie sorcière qui compte bien participer à l’effort de guerre grâce aux formules magiques qu’elle reçoit grâce à des cours par correspondance…
Bedknobs & Broomsticks (L’Apprentie Sorcière en V.F.) est un long métrage qui a connu un long développement. Inspiré par une série de livres de la romancière Mary Norton (dont l’oeuvre la plus connue reste les Borrowers/Chapardeurs), l’écriture du scénario a débuté à peu près à la même période que celui de Mary Poppins, en tant que projet alternatif au cas où P.L. Travers aurait refusé de vendre les droits de sa nounou magique. L’Apprentie Sorcière a été remis au planning plusieurs fois pendant les années 60, les frères Sherman avaient déjà composé plusieurs chansons, mais Walt Disney a toujours repoussé le projet à plus tard, notamment à cause des points communs avec Mary Poppins (comme la scène hybride prises de vue réelles/animation).
Ce n’est qu’après le décès de Walt Disney que le studio a repris l’adaptation, Bill Walsh et Don DaGradi (les scénaristes de Mary Poppins) retouchant le scénario en compagnie des Sherman qui signèrent là leurs dernières musiques pour un film Disney après une collaboration de dix ans. Le rôle principal a été confiée à Angela Lansbury, actrice expérimentée qui débuta sa carrière dans les années 40. Si elle a regretté ne pas avoir pu travailler un peu plus le personnage (l’aspect très technique ne s’accordait pas vraiment avec les improvisations), Angela Lansbury a tout de même apporté de la fantaisie et du naturel dans les démonstrations magiques d’Eglantine Price et les numéros chantés.
À ses côtés, on retrouve David Tomlinson (un habitué des productions Disney), Roddy McDowall (La Planète des Singes) dans un court rôle même s’il est crédité en troisième position au générique (ses autres scènes ont été coupées quand le montage a été réduit pour que le film ne dépasse pas les deux heures) et un trio de jeunes acteurs pas vraiment mémorables (je préfère ceux de Mary Poppins). Autre similitude avec Mary Poppins, la mise en scène est signée Robert Stevenson, réalisateur fétiche de la maison de la souris aux grandes oreilles avec 19 longs métrages sur deux décennies. Un bon artisan du divertissement familial, à l’aise avec les effets spéciaux et les éléments comiques et musicaux…
La réception critique et publique fut à l’époque mitigée et il y a en effet quelques défauts…mais dans l’ensemble le spectacle proposé reste très amusant. Avec ses presque deux heures, L’Apprentie Sorcière est un peu trop long pour son propre bien, certaines péripéties et intermèdes chantés (comme celui de Portobello Road) auraient mérité d’être raccourcis pour des questions de rythme. L’effet visuel du voyage à bord du lit magique est même un poil trop psychédélique pour une histoire se déroulant dans les années 40. Mais le passage sur l’île de dessin animé, au style graphique typique employé dans les années 70, fonctionne bien. Et le dernier acte, qui voit les héros affronter une troupe de soldats allemands avec l’aide de nombreuses armures animées grâce à un sortilège, est savoureux et déborde de croustillantes astuces visuelles !