REALISATEUR
Bernard L. Kowalski
SCENARISTE
Leo Gordon
DISTRIBUTION
Ken Clark, Yvette Vickers, Jan Shepard, Michael Emmett…
INFOS
Long métrage américain
Genre : horreur
Titre original : Attack of the giant leeches
Année de production : 1959
Lorsqu’un braconnier est retrouvé dans le marais à demi-inconscient et recouvert de marques de ventouses géantes, personne n’y prête vraiment attention. Après tout, ce n’est qu’un pauvre alcoolo. Mais quand Liz, la jeune et jolie femme du barman (la mimi Yvette Vickers, vue l’année précédente dans L’Attaque de la Femme de 50 pieds), disparait sans laisser de traces (ainsi que les personnes qui se sont lancés à sa recherche), les habitants du bayou sont terrifiés. Des sangsues géantes hanteraient-elles le marais ?
Les monstres géants nés de la peur du nucléaire abondent dans le cinéma de science-fiction des années 50. Parmi la ribambelle de créatures qui règnent sur les grands écrans de cette époque, on trouve notamment le célèbre Roi des Monstres nippon Godzilla, l’araignée de Tarantula et les fourmis de Them ! pour les films de studios U.S. mais aussi les crabes géants du bien-nommé L’Attaque des Crabes Géants de Roger Corman. Corman touchera à nouveau à ce type de récit deux ans plus tard par l’intermédiaire d’une production encore plus fauchée et lorgnant carrément vers l’horreur. En effet, l’idée d’une sangsue géante, qui prolonge l’agonie de ses victimes en leur sucant le sang à répétition dans une tanière sombre et peu ragoûtante, est assez répugnante en soi.
Mais le manque flagrant de moyens et le rendu à l’écran de ces soi-disant horribles bébêtes (en fait deux cascadeurs dans des sacs en plastoc sur lesquels le responsable des effets spéciaux a collé quelques ventouses) diminue l’impact qu’auraient pu avoir ces séquences horrifiques et plonge rapidement la pelloche dans les tréfonds d’une zèderie qui se prend un peu trop au sérieux.
C’est que le scénario de Leo Gordon accumule vaillament tous les clichés et les incohérences possibles : le héros inflexible et droit comme un I (bref, ennuyeux à mourir…le genre à suivre le réglement même pour aller aux chiottes), le vieux shériff incapable de reconnaître un indice même quand il l’a sous le nez, le couple adultère qui se bécote près du marais alors qu’un corps y a été retrouvé mort de façon mystérieuse, le médecin qui sait tout et qui est là pour dégoiser les explications pseudo-scientifiques les plus vaseuses (mais heureusement qu’il est là puisqu’il est le seul à faire avancer l’intrigue après 45 mn d’un métrage qui n’en compte que 62), les personnages secondaires les plus stéréotypés (que des rednecks)…
Bref, dans le bayou rien de nouveau…
Roger Corman a co-produit ce nanar aux côtés de son frère Gene, avec qui il a travaillé à plusieurs occasions, de la série Z Night of the Blood Beast au film de guerre Le Baron Rouge. Le duo est également à l’origine de The Intruder, une oeuvre sur le racisme avec William Shatner dans le rôle principal qu’on dit très intéressante et dont je parlerai très certainement dans les semaines à venir.
Aux commandes des Sangsues Géantes, on trouve le réalisateur Bernard L. Kowalski, déjà responsable de Night of the Blood Beast. Kowalski est surtout connu pour sa carrière à la télévision : entre les années 60 et les années 90, il a mis en boîte de nombreux épisodes des plus célèbres séries ricaines : Perry Mason, Les Mystères de l’Ouest, Mission Impossible, Les Incorruptibles, Columbo, Barretta, Magnum, K2000 et j’en passe…
Aussi peu mémorable qu’il soit, L’Attaque des Sangsues Géantes a tout de même marqué certains fantasticophiles puisqu’un remake canadien qu’on dit très fidèle et donc aussi complètement catastrophique a été réalisé en 2008.