NIGHT OF THE BLOOD BEAST (Bernard L. Kowalski)

REALISATEUR

Bernard L. Kowalski

SCENARISTE

Martin Vano

DISTRIBUTION

Michael Emmet, Angela Greene, John Baer, Ed Nelson…

INFOS

Long métrage américain
Genre : science-fiction/horreur
Année de production : 1958

D’après l’affiche de Night of the Blood Beast, aucune fille (légêrement vêtue) n’est à l’abri aussi longtemps que la chose chasseuse de tête rode dans le pays. Sauf qu’il n’y a ici que deux personnages féminins et elles ne se baladent pas en nuisette dans les couloirs de l’unique décor de l’installation militaire. Quant à la fameuse « bête de sang », elle ne passe pas son temps à faire une collection de têtes. L’unique scénario signé Martin Varno s’intitulait à l’origine Creature from Galaxy 27 mais ce n’était pas assez sensationnel pour Roger Corman et son frère Gene…et ce n’était pas la première fois que le prolifique producteur vendait un film sur un poster qui n’avait pas grand chose à voir avec le contenu.

Le premier vol habité d’une fusée autour de la Terre connaît une fin brutale lorsque l’engin est heurté par un objet inconnu, forçant l’astronaute John Corcoran à abandonner la mission et atterrir en catastrophe. Comme nous sommes dans une série Z estampillée Corman de la fin des années 50, la distribution se limite à une poignée d’acteurs (sept en comptant celui qui suait sang et eau dans le costume du monstre) et une seule jeep est donc envoyée pour récupérer le corps du pilote. Le corps semble sans vie mais l’examen sanguin montre la présence d’étranges cellules…

Alors que le bâtiment est soudain plongé dans l’obscurité, Corcoran se réveille et une mystérieuse créature s’attaque aux membres de l’équipe (bon, elle n’est pas très efficace mais il n’y en a que six et il ne fallait pas se retrouver à court avant la dernière scène). Corcoran se rend compte qu’il partage une sorte de lien avec le monstre qui s’est invité dans sa navette et en passant au fluoroscope il découvre que les cellules étrangères ont muté pour devenir des foetus qui ressemblent étrangement à des hippocampes (!). Concept que l’on retrouvera dans de nombreux films de science-fiction à venir (je ne parle pas des hippocampes, hein), Martin Varno ayant lui-même avoué qu’il s’était en partie inspiré de La Chose d’un Autre Monde pour l’élaboration de son histoire.

Mais la comparaison avec la production de Howard Hawks ne sert qu’à faire ressortir les nombreux défauts de Night of the Blood Beast. Les comédiens débitent leurs (mauvais) dialogues sans conviction, le scénario ne tire pas le meilleur des rares bonnes idées (Varno s’est plaint des nombreuses réécritures des frangins Corman), la réalisation est médiocre et le suspense est anémique. Corman a produit de nombreuses bisseries fauchées divertissantes en ce temps-là mais celles réalisées par Bernard L. Kowalski, qui a commis L’attaque des sangsues géantes l’année suivante, n’en font clairement pas partie.

L’économie étant le maître-mot, le craignos monster de Night of the Blood Beast a été recyclé à partir du costume d’une créature de Teenage Caveman, que venait de réaliser Roger Corman…et en guise d’envahisseur alien, on a donc droit à une sorte de perroquet géant qui aurait pris un bain dans une marée noire…

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