LE BEAU-PÈRE (Joseph Ruben)

Thriller/horreur
Long métrage américain
Réalisé par Joseph Ruben
Scénarisé par Donald E. Westlake, d’après une histoire de Carolyn Lefcourt, Brian Garfield et Donald E. Westlake
Avec Terry O’Quinn, Jill Schoelen, Shelley Hack, Stephen Shellen…
Titre original : The Stepfather
Année de production : 1987

La première scène du Beau-Père ne laisse planer aucune ambiguïté sur la personnalité de son personnage principal. Un homme se prépare dans sa salle de bains, il prend une douche, se rase et c’est comme s’il devenait littéralement un autre homme. Le fait que ses mains étaient pleines de sang donnait déjà un bon indice et lorsqu’il descend tranquillement les escaliers en sifflotant, le massacre qu’il vient de commettre est dévoilé. Une femme et deux enfants gisent dans une mare de sang. Une entame qui n’a rien perdu de sa force par le malaise qu’elle dégage…

Un an plus tard, cet homme se fait appeler Jerry Blake. Il s’est remarié avec une veuve, Susan Maine, au grand dam de la fille de celle-ci, Stephanie, qui n’apprécie pas vraiment Jerry. Le tueur continue sa recherche de la famille parfaite…et il ne va pas laisser l’adolescente bouleverser ses plans…

À l’origine du projet, il y a deux romanciers, Donald E. Westlake (le créateur de Parker) et Brian Garfield (Death Wish). Les deux hommes ont participé à l’élaboration de l’histoire (avec une certaine Carolyn Lefcourt, inconnue au bataillon qui n’a pas d’autre crédit de scénariste à son actif) avant que Westlake signe le scénario en solo. Le Beau-Père s’inspire d’un fait divers réel : en 1971, John List tue toute sa famille avant de refaire sa vie dans un autre Etat. List n’a été appréhendé que 18 ans plus tard et est mort alors qu’il purgeait une peine de prison à perpétuité.

L’excellent Terry O’Quinn (Millennium, Lost…), rarement en tête d’affiche, livre une intense interprétation dans le rôle-titre. Une bombe à retardement au sourire de façade et au regard hanté qui doit s’isoler dès qu’une crise de rage pointe le bout de son vilain nez. L’acteur sait jouer aussi bien le type charmant que le mec inquiétant et son Jerry Blake réunit ces deux facettes, avant d’exploser dans la scène finale (il est glaçant lorsqu’il s’emmêle les pinceaux et confond ses différentes vies avec une réplique qui touche juste).

Le réalisateur Joseph Ruben (qui venait de signer le film fantastique Dreamscape) prend son temps pour décrire le quotidien de ce monstre qui s’introduit dans des cercles familiaux pour mieux les détruire quand ils ne correspondent plus à sa vision idyllique d’une famille américaine tout droit sortie d’un vieux soap. Le suspense est aussi classique que bien ficelé, avec de rares éclairs de violence secs et efficaces. Il n’y a guère que la sous-intrigue avec l’enquête du frère d’une victime qui se révèle moins convaincante que le reste…

Le Beau-Père n’a pas été un grand succès en salle mais ses résultats en vidéo ont été suffisants pour mettre en chantier une suite dans laquelle Terry O’Quinn a repris son rôle…et ce malgré la fin du premier opus. L’acteur a par contre passé la main pour un III tourné directement pour la télévision. Le Beau-Père a également eu droit à deux remakes, un américain (assez fade) et un iranien, tous deux sortis en 2009.

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