LE CARREFOUR (Arnaud Floc'h / Grégory Charlet)

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Elias est enquêteur en assurances. Cette fois-ci, il se consacre à deux affaires, la chute d’un car scolaire dans une rivière, qui a fait de nombreuses victimes et que son patron considère comme prioritaire, et un carrefour dangereux, réputé pour ses nombreux accidents, et qui lui rappelle de nombreux souvenirs douloureux. Des souvenirs familiaux qui l’ont éloigné de sa fille, qu’il ne revoit qu’à l’occasion de rencontres sur la tombe de son épouse.

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Sur ce postulat, Arnaud Floc’h construit un paysage de petit village, perdu dans la France de mai 68 alors qu’il n’y a plus de carburant nulle part (ce qui embête bien les villageois et leurs deux garagistes), et brosse le portrait d’un homme fatigué par les coups durs de la vie, et qui cherche la rédemption. Le scénario est décompressé, afin de laisser respirer les grandes cases (décors ou gros plans) et de montrer comment la vie s’étale, trouvant des chemins de traverses, d’autres itinéraires.

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Le dessin de Gregory Charlet, épuré à l’extrême, pourrait paraître pauvre, mais au contraire un tape juste, grâce à une économie du trait assez impressionnante (délicatement inspirée des mangas), et surtout à un travail de couleurs qui restitue à merveille la chaleur de l’été naissant. Les palettes changent également afin de reconstituer les passés douloureux des différents personnages. Très élégant.

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Un album tout en douceur sur la difficulté de vivre… et de survivre. Et sur la capacité à se reconstruire.

Jim