REALISATEUR
Nathan Juran
SCENARISTE
Ray Buffum
DISTRIBUTION
John Agar, Joyce Meadows, Robert Fuller, Thomas Browne Henry…
INFOS
Long métrage américain
Genre : science-fiction
Titre original : The Brain from Planet Arous
Année de production : 1957
Un criminel venu d’une autre planète arrive sur Terre et se crashe dans la Montagne du Mystère (Scooby-Doo, où est-tu ?). Là, il possède le corps du scientifique Steve Marsh afin de profiter de ses connaissances et de ses relations dans le domaine de l’armement et du nucléaire. Gor…c’est le nom de l’extra-terrestre en question…utilise alors ses incroyables pouvoirs pour soumettre le Monde à sa volonté, en menaçant de raser les capitales de chaque nation qui oserait le défier.
Pendant ce temps, Vol, un autre habitant de la planète Arous, est à la poursuite de Gor. Sur Arous, Vol fait partie des forces de l’ordre et il contacte Sally, la fiancée de Steve afin de lui expliquer la situation et lui révéler le point faible de Gor…
Ah oui, j’ai presque oublié : Gor et Vol sont en deux cerveaux géants aux yeux brillants…et pour cacher sa présence sur Terre, Vol prend possession du chien de Sally (non, ce n’est pas sale) !
Faut soigner cette vilaine cataracte !
À la réalisation du Cerveau de la Planète Arous, on retrouve Nathan Juran, un solide artisan de la série B U.S. particulièrement prolifique dans les années 50/60, avant de terminer sa carrière sur le petit écran. On lui doit notamment des titres aussi évocateurs que La chose surgie des ténèbres (et sa mante religieuse géante), À des millions de kilomètres de la Terre, L’attaque de la femme de 50 pieds, Jack le Tueur de Géants, Les premiers hommes dans la Lune et ce qui demeure pour moi son meilleur film, l’excellent Le septième voyage de Sinbad (avec les trucages de Ray Harryhausen).
Nathan Juran a insisté pour que son nom n’apparaisse pas au générique de L’Attaque de la Femme de 50 pieds et Le Cerveau de la Planète Arous, embarrassé paraît-il par le côté cheap de ces productions, préférant pour ces deux longs métrages utiliser le pseudonyme Nathan Hertz (d’origine hongroise, son véritable nom était Naftuli Hertz Juran).
En effet, l’intrigue est joliment absurde, les bourdes et autres erreurs de continuité abondent et les effets spéciaux sont totalement ratés (transparences pourries, explosions de maquettes expédiées à la va-vite, fils apparents)…mais pourtant, et ce malgré les réserves de Nathan Juran et le budget de misère , la réalisation est tout à fait solide. La pelloche est rythmée, avec des plans bien élaborés et une astucieuse utilisation des stock-shots (et Zeus sait que ce n’est pas souvent le cas).
Oh, une grosse piñata !
Le plaisir de visionnage se trouve aussi dans une interprétation assez croustillante. John Agar, vieux routier du bis U.S. (vu notamment dans La revanche de la créature, Le Peuple de l’enfer et Tarantula) et habitué des prestations un peu plus sérieuses, s’en donne à coeur joie dans le double rôle de Steve/Gor et livre une prestation joyeusement cabotine. Il faut dire que Gor, le cerveau géant, apprécie de pouvoir profiter de tous les atouts qu’offre le corps du robuste savant et en oublierait presque la conquête du monde tant la jolie fiancée de Steve lui fait un effet d’enfer.
Sally est d’ailleurs également un personnage très intéressant puisqu’elle échappe pendant une grande partie du film aux clichés de la représentation de la femme en vigueur dans le cinéma des années 50…enfin, jusqu’à la stupide réplique finale qui réussit à jeter à la poubelle tout le travail de caractérisation effectué jusque là !