Comédie
Long métrage français/italien
Réalisé par Gérard Oury
Scénarisé par Gérard Oury, Danièle Thompson et Marcel Jullian
Avec Jean-Paul Belmondo, Bourvil, David Niven, Eli Wallach, Silvia Monti…
Année de production : 1969
L’acteur Gérard Oury a attendu la quarantaine pour passer à la réalisation en 1960. Après deux échecs commerciaux, il connaît pour la première fois le succès avec le film à sketches Le Crime ne paie pas sur lequel il rencontre Louis de Funès. C’est ce dernier qui le convainc de se lancer dans une véritable comédie…Oury va le prendre au mot et enchaîner Le Corniaud et La Grande Vadrouille, deux films qui vont faire de lui le roi du box-office français avec respectivement environ 12 millions et 17 millions de spectateurs comptabilisés dans les salles obscures.
Grâce à ces deux immenses succès, Oury a eu carte blanche pour son sixième long métrage, film de casse inspiré par l’attaque du train postal Glasgow-Londres qui a eu lieu quelques années plus tôt en 1963. Le Cerveau a réuni une distribution internationale pour ce qui fut alors le plus gros budget du cinéma français. Le pitch de Gérard Oury était simple : placer deux bras cassés dans une redite du vol du train postal réalisé au même moment par des spécialistes commandés par un génie du crime surnommé le Cerveau…
Les têtes d’affiches françaises sont Jean-Paul Belmondo et Bourvil. Bébel apporte son énergie naturelle à son personnage de petit truand débrouillard…et Bourvil est encore une fois le bon gars naïf mais il le fait toujours aussi bien. Le Cerveau est campé par David Niven, qui venait de jouer James Bond dans la parodie peu inspirée Casino Royale. La particularité du Cerveau est que sa tête est tellement lourde (à cause du poids de ses cellules grises) qu’elle penche sur le côté sous le coup de l’émotion (gag visuel amusant dont Oury ne fait pas un usage systématique) . À ce trio se rajoute Eli Wallach (Le Bon, la Brute et le Truand) en mafieux italien hystérique, incapable de supporter que sa soeur (la belle italienne Silvia Monti) s’amourache du Cerveau.
La dynamique n’est donc pas la même que celle entre le duo De Funès et Bourvil dans les deux films précédents de Oury, ce qui donne une mécanique comique un brin inégale. Certains gags ne sont pas très bien dosés (comme celui de la discussion dans la piscine) tandis que d’autres sont plus irrésistibles en jouant sur le burlesque. Ainsi la longue scène de l’appartement du Cerveau est l’une des meilleures de l’ensemble…elle déborde de bonnes idées, de la présentation du plan sous forme de dessin animé interactif à l’inondation provoquée par Belmondo.
Si les protagonistes remplissent juste leur fonction et ne sont pas vraiment développés, le divertissement est toujours au rendez-vous malgré quelques petites chutes de rythme. Les rebondissements ne manquent pas et la bonne humeur est communicative. Le casting secondaire est rempli de ces trognes du cinéma populaire français agréables à retrouver comme Jacques Balutin, Patrick Préjean, Dominique Zardi, Robert Dalban ou encore Mario David.
Le Cerveau a pris la deuxième place du box-office avec plus de 5 millions d’entrées…ce qui était très bien mais ces résultats étaient loin de ceux du Corniaud et de La Grande Vadrouille, ce qui a un peu déçu Oury et ses producteurs. Les films français de 1969 n’ont pas pu résister au chef d’oeuvre de Sergio Leone Il était une fois dans l’Ouest, plus gros succès de l’année avec presque 15 millions d’entrées.