REALISATEUR
Hayao Miyazaki
SCENARISTES
Hayao Miyazaki et Haruya Yamazaki, d’après le manga de Monkey Punch…
INFOS
Long métrage japonais
Genre : animation/aventures
Titre original : Rupan sansei: Kariosutoro no shiro
Année de production : 1979
Hayao Miyazaki avait déjà 15 ans de carrière derrière lui lorsqu’il s’est attelé à la réalisation de son premier long métrage en 1979. Le futur co-fondateur du Studio Ghibli a débuté en 1963 en tant qu’intervalliste avant d’occuper différents postes sur de nombreuses productions cinématographiques et télévisuelles les années suivantes (notamment Horus, Prince du Soleil et Les Joyeux Pirates de l’Île au Trésor chroniqués dans ces colonnes). Pour Le Château de Cagliostro, Miyazaki a animé les nouvelles aventures de Lupin III, un personnage qu’il connaissait bien pour avoir réalisé plusieurs épisodes de sa série animée en 1971 et 1972.
Lupin III est le personnage principal du manga créé par Monkey Punch en 1967. S’il est présenté comme le petit-fils d’Arsène Lupin, le nom n’a pas pu être utilisé dans nos contrées car l’auteur n’avait pas demandé d’autorisation aux ayants-droits de Maurice Leblanc. Ce qui explique pourquoi Lupin III est plus connu chez nous sous le nom de Edgar de la Cambriole (et il fut même appelé Vidocq, comme dans le premier doublage du Château de Cagliostro).
Je ne suis pas un lecteur de mangas, je ne connaissais le héros que de nom. J’ai peut-être vu quelques épisodes d’un des dessins animés plus jeune mais je dois avouer que je n’en ai pas beaucoup de souvenirs. Le Château de Cagliostro fut donc pour moi une découverte…et une belle découverte. D’après ce que j’ai compris, certains fans du manga n’ont pas apprécié la caractérisation du héros, dépeint comme plus noble, plus altruiste que sur papier. J’ai trouvé ce parti-pris intéressant : le scénario ne fait pas l’impasse sur les défauts de Lupin III puisqu’ils sont mentionnés dans les dialogues et les flashbacks et son évolution le rend sympathique, en partie grâce à son énergie bondissante et à son décontraction.
Le film démarre sur les chapeaux de roue et le rythme ne se relâche jamais. Miyazaki rend aussi bien hommage à Maurice Leblanc qu’à Paul Grimault (entre autres inspirations) dans cette quête endiablée pour libérer une jeune princesse des griffes d’un escroc prêt à tout pour découvrir le secret du légendaire trésor perdu des Cagliostro. Le succès de la dynamique du récit passe aussi par les interactions savoureuses entre les protagonistes, les alliés d’Edgar (Jigen, Goemon, Magali) et ses adversaires (même si l’amusant inspecteur Lacogne peut se battre à ses côtés lorsque les circonstances l’exigent).
Le château de Cagliostro a connu une période de production resserrée. Le travail a débuté en mai 1979 pour une sortie en décembre 1979. Hayao Miyazaki a bien entendu regretté de ne pas avoir eu plus de temps mais quel résultat pour un dessin animé réalisé en moins d’un an ! Les décors sont magnifiques, l’animation est fluide, l’action ne manque pas de morceaux de bravoure, il y a beaucoup d’humour (une fantaisie irrésistible dans les chorégraphies et les mouvements) et aussi une certaine poésie avec l’innocente Clarisse.
Après cette première réussite sur grand écran, Hayao Miyazaki est repassé brièvement par la case télévision pour deux épisodes de la deuxième série d’Edgar de la Cambriole (histoire de dire au revoir au personnage qui a véritablement lancé sa carrière de réalisateur) avant de signer son deuxième long métrage en 1984, Nausicaä de la Vallée du Vent.