REALISATEUR
Rudolph Maté
SCENARISTE
Sydney Boehm, d’après le roman Le Choc des Mondes de Edwin Balmer et Philip Wylie
DISTRIBUTION
Richard Derr, Barbara Rush, Peter Hansen, John Hoyt…
INFOS
Long métrage américain
Genre : science-fiction
Titre original : When Worlds Collide
Année de production : 1951
Réalisateur, scénariste, producteur, chef-opérateur, responsable des effets spéciaux, l’américain d’origine hongroise George Pal faisait partie de ces magiciens de l’écran qui ont principalement oeuvré pour le fantastique et la science-fiction pendant plus de trois décennies. Il joua un rôle important dans la vague S.F. qui déferla sur les écrans dans les années 50, puisqu’il en fut le déclencheur avec Destination…Lune !, produit en indépendant en 1950. Passionné du genre, on lui doit également La Guerre des Mondes (1953) et La Conquête de l’Espace (1955), deux longs métrages dirigés par Byron Haskin.
Certaines des productions qu’il a chapeautées se distinguent aussi par l’emploi de thèmes et d’imageries religieuses plus ou moins prononcés, ce qui me gêne parfois aux entournures (voir La Guerre des Mondes). Je n’ai absolument rien contre le fait que George Pal était un catholique fervent mais quand un film tourne à la profession de foi (avec des gros sabots), ça me file généralement des boutons. Et c’est le cas du Choc des Mondes, la déclinaison science-fictionnesque de l’Arche de Noé réalisée par Rudolph Maté (Mort à l’arrivée).
When Worlds Collide est à l’origine un roman de Edwin Balmer et Philip Wylie (ce dernier est l’auteur de Gladiator, un livre dont on a souvent dit qu’il fut l’une des sources d’inspiration de Superman) que Cecil B. Demille (Les Dix Commandements) tenta sans succès de porter à l’écran dans les années 30. Dans cet Armageddon avant l’heure, qui s’ouvre et se conclue sur des citations bibliques, des savants découvrent que la Terre se retrouve sur la trajectoire d’une planète nouvellement apparue. D’après le professeur Hendron, il ne reste plus que quelques mois avant la collision inévitable avec Bellus. Les Nations Unies accueillent cette prédiction de fin du monde avec scepticisme. Grâce à l’argent de capitaux privés, Hendron rassemble une équipe pour construire un vaisseau spatial afin de coloniser Zyra, le satellite de Bellus dont l’atmosphère est similaire à celle de la Terre. Mais seuls 40 hommes et femmes tirés au sort pourront coloniser ce nouveau monde…
George Pal souhaitait à l’origine faire du Choc des Mondes un film à grand spectacle avec un budget en conséquence, mais devant les difficultés rencontrées pour réunir le financement nécessaire (en 1951, la S.F. était encore réservée à la série B), il dut revoir ses plans à la baisse. Il n’y a donc pas de noms connus au générique (et pas d’acteurs vraiment charismatiques) et les premières scènes de destruction surviennent après une heure d’exposition (des explications scientifiques qui peuvent prêter à sourire mais qu’il faut bien entendu remettre dans le contexte; des questions éthiques; des amourettes classiques; et pour les héros, la formation d’un semblant de noyau familial, avec gosse et toutou rescapé à la clé, avant la destruction de la planète…tellement fifties !).
Plus que le décollage et le voyage spatial de l’arche, les scènes les plus réussies du Choc des Mondes sont celles qui montrent les conséquences du passage près de la Terre de Zyra, le satellite de Bellus. Tremblements de terre, raz-de-marées, explosions volcaniques…le travail sur les maquettes est réussi…avec très certainement quelques plans tirés de stock-shots…
L’arrivée sur Zyra est par contre complètement bâclée. George Pal voulait utiliser une maquette pour représenter le « Nouveau Monde », mais par manque de temps et d’argent, les comédiens se sont retrouvés incrustés devant une peinture grossière, aux couleurs flashy. Autre élément qui ancre fermement Le Choc des Mondes dans son époque, les 40 rescapés choisis pour perpétuer la race humaine sur Zyra sont tous blancs ! Ca aussi, c’est (hélas) tellement fifties !