Science-fiction
Long métrage américain
Réalisé par Jack Arnold
Scénarisé par Harry Essex, d’après une histoire de Ray Bradbury
Avec Richard Carlson, Barbara Rush, Charles Drake, Russell Johnson…
Titre original : It came from outer space
Année de production : 1953
L’introduction de It came from outer space (Le Météore de la Nuit en V.F.) a traumatisé pas mal de jeunes spectateurs américains à sa sortie…et parmi eux, il y avait un certain John Carpenter alors âgé d’à peine 5 ans. Big John a souvent dit en interview que Le Météore de la Nuit a été à l’origine de ses premières frayeurs cinématographiques, principalement parce que la toute première scène montre un météore se diriger vers l’écran avant l’incrustation du titre…et comme le film a été projeté en 3D, l’effet a marqué le public de l’époque…
Astronome amateur, John Putnam (Richard Carlson, qui sera l’année suivante dans L’Etrange Créature du Lac Noir) passe une soirée tranquille avec Ellen, sa petite amie institutrice (Barbara Rush, vue dans Le Choc des Mondes), dans sa maison de campagne près de la bourgade de Sand Rock en Arizona. Le couple assiste alors à la chute d’une météorite. John et Ellen s’empressent de se rendre sur le site du crash, l’homme descend dans le cratère et y découvre une structure qui ne peut être qu’un vaisseau spatial…mais comme un glissement de terrain soudain bouche l’entrée, personne ne le croit…
En empruntant les tunnels des anciennes mines, les extraterrestres peuvent circuler comme ils le veulent. John Putnam sait qu’ils sont là et qu’ils peuvent prendre forme humaine. Parviendra-t-il à convaincre un village incrédule que le cauchemar a déjà commencé ? (tiens, ça me dit quelque chose, ça). Le réalisateur Jack Arnold (qui signait ici son premier film fantastique avant d’autres classiques comme L’Etrange Créature du Lac Noir, Tarantula ! et L’Homme qui rétrécit) entretient alors solidement un climat paranoïaque, marque de fabrique de nombreuses séries B de S.F. des années 50, et soigne l’atmosphère étrange des apparitions des aliens.
Au fur et à mesure, le scénario se montre tout de même plus subtil qu’une énième variation sur le climat anti-communiste de cette période où les américains voyaient des rouges partout. Basé sur une histoire originale écrite pour l’écran par le romancier Ray Bradbury (il se dit même que son traitement était un script presque complet et que le scénariste crédité Harry Essex n’y a changé que peu de choses), Le Météore de la Nuit sème habilement des fausses pistes avant de dévoiler les véritables intentions des visiteurs de l’espace, très différentes du bestiaire cosmique habituel.
Pour donner un (gros) indice, Le Météore de la Nuit est un film qui a aussi impressionné un certain Steven Spielberg, qui le cite comme l’une des inspirations principales de Rencontres du Troisième Type. Les extraterrestres du Météore de la Nuit sont par contre plus horribles que les siens, plus dans le ton des productions des fifties, ce qui renforce l’intéressant décalage voulu par le scénario. À noter que les équipes d’effets spéciaux avaient proposé deux designs, le premier refusé ayant servi plus tard pour le mutant de Metaluna des Survivants de l’Infini.
Le Météore de la Nuit a eu droit à une suite télévisuelle en 1996, téléfilm écrit par les frères Wheat qui ressemble plus à un (inutile) remake qu’à un prolongement du film de 1953 malgré le N°2 du titre.