LE CIRQUE DES HORREURS (Sidney Hayers)

V1

REALISATEUR

Sidney Hayers

SCENARISTE

George Baxt

DISTRIBUTION

Anton Diffring, Erika Remberg, Yvonne Monlaur, Yvonne Romain, Conrad Phillips, Donald Pleasence…

INFOS

Long métrage britannique
Genre : Horreur
Titre original : Circus of Horrors
Année de production : 1960

Fondée en 1945, la compagnie Anglo-Amalgamated a produit et distribué des films à petit budget, principalement des comédies et des polars, pendant ses premières années d’existence avant de participer au renouveau du cinéma d’horreur initié par le succès des longs métrages de la Hammer. Parmi les productions les plus connues du studio, il y a, entres autres, Crimes au Musée des Horreurs de Arthur Crabtree et le thriller psychologique Le Voyeur de Michael Powell. Anglo-Amalgamated collaborait régulièrement avec les américains de American International Pictures lors de co-productions comme les dernières entrées du cycle Poe de Roger Corman, Le Masque de la Mort Rouge et La Tombe de Ligeia. AIP a en retour participé au financement du Cirque des Horreurs, réalisé par Sidney Hayers en 1960.

Sidney Hayers a débuté sa carrière cinématographique à la fin des années 40 dans les domaines du son et du montage avant de réaliser le drame Violent Moment en 1959. Il n’avait alors que deux films à son actif avant de se voir proposer Le Cirque des Horreurs. À part le très bon Brûle, Sorcière, Brûle !, le reste de sa filmographie n’est pas vraiment mémorable. À partir de la fin des années 70, Sidney Hayers s’est principalement tourné vers le petit écran pour une prolifique activité de téléaste (on le retrouve au générique des séries les plus connues de l’époque).

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Suite à une opération de chirurgie esthétique qui a (très) mal tourné (très accrocheuse scène d’ouverture), le docteur Rossiter est contraint de quitter l’Angleterre. Avec l’aide de ses amis Angela et Martin, il change de visage et de nom et se rend en France pour échapper aux autorités. Se faisant maintenant appeler Schueler, le chirurgien ne compte pas abandonner ses pratiques et espère bien qu’un jour son génie sera reconnu à sa juste valeur. Mais il a besoin d’une couverture…et il la trouve dans un cirque misérable dirigé par Mr Davet, un poivrot incarné par Donald Pleasence pour une courte apparition. Courte, car Davet meurt dans un incident, tué par l’ours du cirque sous les yeux d’un Schueler qui ne fait rien pour l’aider (péripétie qui n’échappe pas à un certain comique volontaire, l’ours étant joué par un cascadeur dans une peluche bouffée aux mites).

Schueler a un plan particulier pour redonner au cirque Davet sa splendeur d’antan. Il recrute des criminels défigurés et leur rend un visage normal. En échange, il les oblige à travailler pour lui en conservant dans un coffre toutes les informations sur leur passé. Dix ans plus tard, son cirque est devenu l’un des plus célèbres d’Europe, avec des numéros bien rodés (certains sont tout de même un poil trop longs…et les scènes sous le chapiteau mélangent plans avec les comédiens et images d’archives pour un résultat un peu trop visible). Mais le cirque Schueler a aussi une réputation de cirque maudit. En effet, le chirurgien déchu dirige sa troupe d’une main de fer…et tous ceux qui veulent reprendre leur liberté…principalement des femmes…sont victimes de soi-disant « accidents » en plein spectacle (passages très réussis, d’ailleurs)…

Dans le rôle de Rossiter/Schueler, l’acteur allemand Anton Diffring, qui fut souvent catalogué durant sa carrière dans des rôles de nazis, livre une excellente interprétation en être amoral, arrogant, glaçant…son personnage peut être capable de bonté (lorsqu’il soigne la jeune fille de Davet par exemple) mais on se rend vite compte qu’il n’agit ainsi que pour servir ses intérêts. Le cirque est aussi pour lui l’occasion de courtiser de superbes jeunes femmes (qui apparaissent légèrement dévêtues, ce qui donne au film sa touche d’érotisme) à qui il a rendu leur beauté et au fil des années, ses réussites dans le domaine n’ont fait que nourrir son Complexe de Dieu.

Il y a bien quelques longueurs et le suspense n’est pas toujours maîtrisé, mais les décors et l’atmosphère sont soignés. Comme je le soulignais plus haut, les scènes-choc du Cirque des Horreurs sont très efficaces et l’interprétation est de qualité. Aux côtés de Anton Diffring (qui venait de tourner dans L’Homme qui faisait des miracles pour la Hammer) et Donald Pleasence (L’Impasse aux violences), il y a ces habituées du cinéma de genre britannique qu’étaient les belles Yvonne Monlaur (Les Maîtresses de Dracula) et Yvonne Romain (La Nuit du Loup-Garou, Le Fascinant Capitaine Clegg).

Une présentation du film sous la forme d’une page de bande dessinée que l’on pouvait trouver à l’époque dans le dossier de presse :

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Plutôt joli… Un vague côté Alex Toth…

Jim

Gilbert Allard :

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