LE FILS DE SATAN #1-19

Publié par Arédit/Artima entre 1975 et 1981, Le Fils de Satan est un pocket N&B qui peut se voir comme le pendant Marvel de Spectral (composé de titres DC) puisque le sommaire fut en grande partie composé de séries tournées vers le fantastique et moins vers les exploits super-héroïques (à quelques exceptions près bien entendu). Comme son titre l’indique, le périodique a donné la vedette à Daimon Hellstrom, le fils de Satan, dont l’intégralité des deux premières séries a été publiée dans ses pages. L’autre pensionnaire régulier du sommaire fut le Docteur Strange (précédemment traduit dans des pockets comme Etrange Aventures et Eclipso) et quand le comic-book Son of Satan a été annulé, Le Fils de Satan a tout de même continué pendant quelques numéros avec une tonalité plus S.F. puisqu’il fut remplacé par le Killraven de Don McGregor.

J’ai juste les deux premiers numéros de ce pocket en format recueil (j’ai peu d’Arédit et je n’ai jamais cherché à en avoir plus, principalement à cause des grossières retouches de l’éditeur et il y en a quelques unes bien gratinées dans ces deux premiers Fils de Satan). On y trouve les trois premiers épisodes de Son of Satan dans Marvel Spotlight #12 à 14, deux chapitres écrits par le co-créateur du personnage, Gary Friedrich, et les débuts de Steve Gerber qui l’a ensuite scénarisé jusqu’au #23. Une série qui démarre à un train d’enfer (oui, il fallait que je la fasse) puisqu’elle suit les événements de Ghost Rider #1 et 2 qui marquaient la première apparition de Daimon Hellstrom. Il est toutefois facile de prendre le train en marche et le scénariste prend bien soin de montrer que Hellstrom n’est pas un héros Marvel habituel et que le bonhomme n’est pas un modèle de sympathie malgré ses actes puisqu’il s’oppose à son père le roi des Enfers pour récupérer l’âme d’une jeune indienne et l’empêcher de s’en prendre à Johnny Blaze.

Le #13 permet de faire une pause après cette entrée en matière mouvementée afin d’en savoir un peu plus sur les origines de Daimon et de son conflit contre Satan. Le style assez étrange de Herb Trimpe, que j’associe surtout à Hulk, colle finalement assez bien à l’atmosphère particulière des débuts solo de Daimon Hellstrom avant qu’il laisse la place au solide Jim Mooney (qui était un peu partout dans les années 70/80, aux dessins, à l’encrage ou les deux à la fois) pour la première intrigue de Steve Gerber, une efficace histoire d’exorcisme dont la fin souligne encore plus la dualité de son anti-héros.

Le Docteur Strange est opposé aux émules de Satannish dans les #175 à 178 de sa série (plus un court crossover avec les Avengers). C’était le passage au nouveau costume, une cagoule ajoutée pour donner à ce bon docteur un look un peu plus super-héroïque et booster les ventes (ce qui n’a pas vraiment fonctionné puisque ce volume fut annulé au #183). Je trouve les dialogues de Roy Thomas toujours un peu trop ampoulés mais graphiquement le duo Gene Colan et Tom Palmer fait des merveilles.

Les BD de compléments sont variées : un Worlds Unknown avec l’adaptation de la nouvelle qui a inspiré Le Jour où la Terre s’arrêta (voir mon petit billet ici), des récits courts tirés de Chamber of Chills (dont une bonne petite histoire de loup-garou dessinée par un jeune P. Craig Russell), un de ces nombreuses histoires d’invasion extraterrestre que l’on trouvait dans les revues Marvel pré-Fantastic Four (Don Heck illustre ce Monstrueuse Dimension X à la chute joliment farfelue)…et un comic-book qui montre bien à quel point ces pockets pouvaient être fourre-tout puisque Le Fils de Satan a également accueilli trois épisodes de Night Nurse, l’infirmière de Nuit, plus romance comics que BD horrifique…et c’est peut-être pour cela que le premier épisode a été retitré Infirmière de la Peur !

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Le numéro 12 du Fils de Satan (également connu sous le nom plus court de Satan : faut que je vérifie, mais il me semble qu’il est nommé ainsi sur le dos) dispose d’une anecdote comparable à celle de la couverture du Spidey abritant le premier numéro de X-Factor.

Les éditeurs américains fabriquent des films d’impression (quatre films par page : cyan, magenta, jaune et noir : c’est bien avant le numérique, donc jusqu’au début des années 2000) pour envoyer aux imprimeurs. Ils fabriquent dans le même temps, par avance, des copies destinées aux éditeurs étrangers traduisant leur production. Je soupçonne qu’ils faisaient ça en même temps afin de minimiser les coûts auprès du flasheur qui fabriquait ces films.

Mais, s’ils changent un truc au dernier moment, juste avant l’impression, il est possible qu’ils oublient de répercuter le changement (ou alors ils s’en moquent, estimant que ce n’est pas leur marché intérieur et que ce n’est pas grave). Si bien que les éditeurs étrangers sont susceptibles de recevoir une version non expurgée de l’épisode.

C’est le cas pour Arédit, qui a publié la page initialement prévue pour Son of Satan #8. L’épisode montre donc le Hellstrom, le Fils de Satan, être monté en croix. On imagine bien qu’au dernier moment, Marvel s’est dit que le rejeton du diable se mettant à la place du Christ, ça n’allait pas passer. Ils ont donc remplacé au dernier moment cette page problématique par une pleine page (dessinée par John Romita, alors que l’épisode est illustré par Russ Heath) qui montre le surgissement d’un démon. Plusieurs détails attestent que c’est une urgence : la page VO est en noir & blanc (dans un comic en couleurs : donc ils n’ont pas eu le temps de faire la colo) et le folio « 22 » en bas de page est monté à l’envers, signe qu’ils n’ont pas relu convenablement.

Ça, c’est la version Marvel de Son of Satan #8, publié aux États-Unis. Mais Arédit a reçu le jeu de films initial et a donc publié l’épisode tel qu’il était prévu, dans Satan #12, en France (qui devient dès lors un collector, les amis). D’ailleurs, pour la petite histoire, les pages de Russ Heath ne sont pas remontées mais seulement réduites, pour caler sur le format poche. On a donc, bonus rare, la page initiale dans son découpage de base.

Jim

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J adorais ca c est du mag

Très intéressant…et sur le dos du recueil c’est bien marqué « Recueil Satan »…

J’imagine qu’ils font ça aussi sur les numéros séparés : je vais aller vérifier ça plus tard, dans ma collection.

Jim

C est satan

Merci.

Jim