LE JOUR OÙ LA TERRE S'ARRÊTA (Robert Wise)

WORLDS UNKNOWN #3 (1973) :

En 1972, Roy Thomas, alors rédacteur-en-chef de Marvel, a décidé de lancer une nouvelle gamme de titres orientés horreur et science-fiction qui aurait un peu plus de cohérence thématique que les précédents efforts de la Maison des Idées dans ce domaine (la principale critique des autres anthologies de l’éditeur était qu’elles manquaient de direction). Sur les quatre titres publiés, Worlds Unknown, réservé à la science-fiction, fut celui qui dura le moins longtemps, huit numéros entre mai 1973 et août 1974. À part les deux derniers réservés à l’adaptation du long métrage Le Voyage Fantastique de Sinbad, les bandes dessinées au sommaire de Worlds Unknown ont adapté des nouvelles d’écrivains comme Frederick Pohl, Theodore Sturgeon, Edmond Hamilton ou encore Harry Bates.

Pas vraiment le plus connu du lot, Harry Bates est en fait l’auteur de la nouvelle Farewell to the Master, à l’origine du classique de la science-fiction Le Jour où La Terre s’arrêta de Robert Wise. Le scénariste du film a repris certains éléments tout en changeant de nombreuses choses (le début est quasiment le même, le reste est complètement différent). Je n’ai pas lu cette nouvelle mais le résumé disponible sur le net montre que bien que Roy Thomas et son dessinateur Ross Andru sont revenus au texte original.

Farewell to the Master prend le point de vue de Cliff Sutherland, un reporter qui fait partie des nombreux témoins de l’apparition d’un engin de forme ovoïde en plein Washington. Un robot géant en sort (dont le nom est Gnut et pas Gort comme dans le film) accompagné d’un homme d’une grande beauté appelé Klaatu (avec un look très flower power). Alors qu’il se présentait, Klaatu est touché par une balle et meurt sur le coup (première grosse différence avec l’adaptation ciné). Ici, le coupable est un fanatique et pas un militaire à la gâchette facile. Face à ce drame, Gnut s’immobilise. Incapable de le faire avancer, le gouvernement construit toute une structure autour de lui. Mais un jour, Cliff Sutherland et sa compagne photographe se rendent compte que Gnut bouge de façon imperceptible…

La couverture de Worlds Unknown #3 par Rich Buckler est un peu trompeuse sur les actes de Gnut. Pas vraiment d’action, de grand affrontement contre les forces armées (il y a juste un face-à-face vite expédié), mais après une bonne introduction qui résume efficacement le contexte (en reprenant le thème de la méfiance envers l’autre, les doutes concernant les intentions du maître du vaisseau), l’histoire déroule un bon petit suspense en détaillant les actes de Gnut qui trouve un allié en la personne de Cliff Sutherland. Pour le remercier, Gnut lui révèle sa véritable nature avant de partir…ce qui ne manque pas d’étonner le journaliste dans la dernière case…

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