LE GRATTE-CIEL DES HOMMES HEUREUX - Lucien Corosi (L'Arbre Vengeur)

PRÉFACE DE FLEUR HOPKINS-LOFÉRON
COLLECTION FANTASCOPE

Imaginé avant-guerre puis édité en 1949, ce singulier roman oublié est une rareté du domaine de l’anticipation.

Pourquoi courir la campagne et le monde quand on peut tout trouver, y compris le bonheur, dans un immeuble parfaitement autosuffisant ? Le gratte-ciel new-yorkais qui s’élève fièrement dans ce roman se veut une société idéale à même de satisfaire les moindres désirs de ses 114 000 habitants peu soucieux de s’en éloigner : 259 étages, 500 ascenseurs pour 1000 mètres de haut, doté d’une économie circulaire, il possède ses institutions religieuses et judiciaires.

Berkeley Smith Jr, le malheureux héros de cette histoire, n’entend pas s’en contenter, lui qui rêve d’évasion depuis sa plus tendre enfance, ce que sa fortune lui autorise. Las, tout se conjugue pour l’en empêcher au point que la fuite devient une obsession, le poussant à des extrémités dont on gardera le secret.

Quand anticipation et humour noir font bon ménage (dans les étages), cela donne ce caustique roman méconnu dont l’insolence le dispute à l’inquiétant.

  • ISBN : 978-2-37941-422-0
  • 208 PAGES
  • FORMAT : 124X180 MM
  • PRIX : 17 €
  • DATE DE PARUTION : 25 AVRIL 2025

À surveiller !

Jim

Comme tu dis !

Sur le compte LinkedIn de L’Arbre Vengeur, le 24 avril 2025 :

Quand Fleur Hopkins-Loféron, qui anime dans notre arbre la jeune collection FANTASCOPE, nous a proposé de rééditer ce livre, nous avons vite compris qu’en plus d’être une rareté mythique de l’anticipation française (ouvrage quasi introuvable), nous tenions là un roman pour le moins hors du commun, dans son ton notamment. Signé d’un Hongrois naturalisé français, ce Gratte-ciel anticipe de pas mal d’années le fameux « I.G.H. » de Ballard en nous transportant dans un immeuble démentiellement grand de New York qui va constituer le décor unique d’une farce inquiétante oscillant entre drôlerie et réquisitoire. La préface très fournie et érudite nous raconte l’histoire du livre et de son auteur. On garantit qu’il va emballer les amatrices et amateurs de textes hors du commun ! En librairie le 25 avril (et le tirage est assez limité, on le précise…).

Jim

Diable… voilà qui ne fait que de nous convaincre.

Je vais faire un crochet par chez ma libraire…

Jim

Je pense que ce n’est plus un crochet pour toi. Ton GPS interne te fait naturellement passer par là.

Disons que j’ai prévu un achat croquettes / litière aujourd’hui, et qu’il fait beau, donc toutes les conditions sont réunies pour transformer une corvée en plaisir (après un premier crochet vers un point presse pour l’Opus Humano du moment…).

Jim

C’est bon ça ! C’est particulier dans le format, mais c’est bon ! J’attendais une bonne surprise, et je ne suis pas déçu.

Alors, tout d’abord, nous avons droit à une préface de Fleur Hopkins-Loféron dont elle a le secret, érudite, qui en dit pas mal sur le récit … et pourtant, je trouve qu’on a des surprises quand on le lit (disons qu’il y en a un poil de trop, de révélations).
Et donc, le bouquin est assez court (je pense qu’un Fredo ou un Barney t’avale ça entre la poire et le fromage), il est construit en courts chapitres, avec plein de petites scènes, en fait. Il pourrait presque être adapté au théâtre, je pense, avec un décor un peu mobile. Ce qui fait qu’on a un sentiment de vitesse quand on le lit, et il faut dire qu’en 200 petites pages (parce que c’est écrit gros), on voit un peu plus de 60 ans du perso principale… et au-delà.
car derrière la façade de Barkeley Smith Jr, il y a aussi l’immeuble qui tient un rôle très important, mais aussi, et étrangement vu ce que n’arrive pas à faire le perso, la société mondiale. C’est assez épatant (ou inquiétant) de voir ce bouquin écrit en 1949 et qui n’est pas si anachronique que cela aujourd’hui.
En tout cas, j’aime beaucoup cette efficacité d’écriture, ça va à l’essentiel, droit au but dans chaque chapitre, mais tout en apportant les éléments nécessaires pour garder une cohésion et un côté humain au récit. On a assez peu de descriptions et pour autant, ça ne manque pas du tout pour s’immerger dans l’histoire, car ce n’est pas là l’intérêt (à l’image du gratte-ciel peut être: pragmatique). Je pense que le mode de parution initial en serial a dû jouer aussi sur le contenu du récit.

Bref, une attente autour de ce bouquin et pas de déception (malgré le côté rapide de la lecture)