LE JOUR DE LA HAINE (Giovanni Fago)

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REALISATEUR

Giovanni Fago

SCENARISTES

Ernesto Gastaldi, Luciano et Sergio Martino

DISTRIBUTION

Gianni Garko, Carlo Gaddi, Claudio Camaso, Piero Lulli, Fernando Sancho…

INFOS

Long métrage italien
Genre : western
Titre original : Per 100.000 dollari t’ammazzo
Année de production : 1968

Le réalisateur Giovanni Fago a débuté sa carrière en enchaînant coup sur coup 3 westerns, qui ne sont pas vraiment les plus connus du genre : Le Jour de la Haine, Los Machos et O’Cangaceiro avec l’excellent Tomas Milian. Sa carrière n’a jamais vraiment décollé et par la suite, il a surtout travaillé ensuite pour la télévision.

Pour son premier film, Fago a dirigé Gianni Garko, comédien italien né en Croatie qui fut l’une des stars du western spaghetti dans les années 60 et 70…pas chez nous, où il reste méconnu du grand public, mais surtout en Italie, en Espagne et en Allemagne. La popularité de Garko commencera à s’amenuiser avec le déclin du western spaghetti…le comédien se tournera ensuite vers le néo-polar et le giallo, avant de terminer sa carrière au théâtre et à la télévision.

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Acteur solide et intense, avec une belle gueule et une bonne dégaîne, Gianni Garko est principalement connu pour le rôle de Sartana, qu’il a interprété à plusieurs reprises (notamment dans Bonnes funérailles, amis, Sartana paiera chroniqué dans ces colonnes).
Dans Le Jour de la Haine, il est opposé à Claudio Camaso, qu’il avait déjà côtoyé dans Le Temps des Vautours l’année précédente. Claudio Camaso est le frère de l’excellent Gian-Maria Volonté (Et pour quelques dollars de plus). La ressemblance est frappante, mais les deux carrières des deux frangins sont très différentes et celle de Claudio s’est terminée de manière tragique. Camaso en avait assez de vivre dans l’ombre de son illustre frère et a fini par sombrer dans l’alcool. Sur un tournage à la fin des années 70, il entra dans une violente dispute avec un autre comédien, qu’il poignarda accidentellement. Camaso fut arrêté et il se pendit dans sa cellule.

Coincidence troublante, Le Jour de la Haine parle d’une rivalité entre frères (bon ici, ce sont des demi-frères), alimentée par un complexe d’infériorité qui poussera le plus jeune au parricide. Des années plus tard, le plus vieux (Garko) est devenu chasseur de primes et poursuit son frère (Camaso), déserteur et criminel, qui vient de doubler le chef d’un gang en emportant avec lui le butin de leur dernière attaque.
Chasse à l’homme, trahisons à répétition…l’histoire est très classique et ne présente donc que peu de rebondissements vraiment surprenants. La réalisation a aussi ses faiblesses, avec quelques longueurs et des gunfights souvent un peu confus.

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Si Le Jour de la Haine se démarque, c’est par le soin apporté par son réalisateur à l’élaboration des flashbacks, mélodrame parfois appuyé qui nous donnent graduellement les infos nécessaires sur le passé des frangins et dont certains ont des aspects de rêve (ou de cauchemar) éveillés.
Si Fago a beaucoup de mal à injecter la tension nécessaire aux scènes d’action, il compose de très beaux plans et filme des décors fantomatiques de ville désertée et battue par les vents dans ces derniers jours de la Guerre Civile qui a déchiré le pays.

Une atmosphère crépusculaire, soulignée par une belle partition musicale, qui renforce la portée tragique du duel final entre ces Cain et Abel de l’Ouest…

À noter que Le Jour de la Haine marque aussi les débuts d’un certain Sergio Martino, ici co-scénariste. Pour plus de détails sur la carrière du bonhomme, qui a enchaîné pas mal de nanars en tant que réalisateur (mais pas que, hein…), voir le billet sur Atomic Cyborg.