HERCULE (Luigi Cozzi)

Aventures/fantastique
Long métrage italien/américain
Ecrit et réalisé par Luigi Cozzi
Avec Lou Ferrigno, Sybil Danning, Ingrid Anderson, William Berger, Brad Harris, Rossana Podesta…
Titre original : Hercules
Année de production : 1983

Comme de nombreux culturistes de sa génération (Arnold Schwarzenegger revendique les même références), Lou Ferrigno a été traumatisé par la vision des péplums musculeux produits à la chaîne en Italie dans les années 50 et 60. Steve Reeves était son modèle et Hercule son héros. Après la fin de la série L’Incroyable Hulk (5 saisons entre 1978 et 1982), Lou Ferrigno a donc profité d’un regain d’intérêt pour la fantasy (avec une poignée de réussites, dont le Conan le Barbare d’Oliver Stone, pour une palanquée de daubes) pour sauter sur l’opportunité d’incarner le personnage de ses rêves dans une co-production entre l’Italie et les U.S.A., représentée par l’inénarrable studio Cannon qui avait alors ouvert une filiale transalpine.

Menahem Golan et Yoram Globus voulaient un long métrage plus proche de Conan le Barbare, avec de la violence, du sang et du sexe…et c’est ce bon vieux tâcheron de Bruno Mattei qui avait été engagé pour écrire les premières versions du script. Mais Lou Ferrigno n’était pas d’accord et réclamait un spectacle plus familial. Les producteurs d’abord réticents se sont donc tournés vers Luigi Cozzi qui a réécrit l’ensemble en moins d’un mois. S’il a débuté sa carrière en assistant Dario Argento, Luigi Cozzi restera toujours pour moi l’immortel réalisateur de ce magnifique nanar qu’est Starcrash, le Choc des Etoiles et il a continué avec Hercule cette tradition de mêler les influences les plus diverses dans un joyeux bordel caractérisé, aussi croustillant que complètement crétin.

La relecture de la mythologie grecque par Luigi Cozzi est ainsi un hybride de conte fantastique et de science-fiction qui doit autant à Conan, à Ray Harryhausen et à Jason et les Argonautes qu’à Star Wars, Superman et même Starcrash. Car l’histoire de la création du monde ressemble à s’y méprendre aux vues de la galaxie très loupiotes et couleurs discos des aventures de la belle Stella Star. Même les coups donnés par Hercule sont accompagnés de faisceaux colorés et de sons piou-piou pour faire croire à des rayons lasers !

Luigi Cozzi brasse donc tout et n’importe quoi (il y a même l’Atlantide et le Colosse de Rhodes) dans cette aventure complètement barrée bourrée de visuels improbables (et quand il n’y a pas assez d’argent pour illustrer les rebondissements, c’est la foire aux stock-shots) qui remplace les créatures classiques par des monstres mécaniques animés image par image (parce qu’à ce niveau, pourquoi pas ?). Des visages bien connus du cinéma d’exploitation italien sont présents au générique, comme Brad Harris (lui-même Hercule dans Hercule se déchaîne), Gianni Garko (Le Jour de la Haine), Rossana Podesta (Ulysse) et un William Berger (Tex et le Seigneur des Abysses) en roue libre pour incarner le grand méchant.

Quant à Lou Ferrigno, qui reprendra ensuite le rôle dans une suite bricolée à la va-vite, son jeu très, très limité est compensé par son physique de demi-dieu qui fait de lui un véritable Hercule (à défaut d’être un bon acteur). Comme Schwarzy avant lui dans Hercule à New York, le fils de Zeus doit aussi combattre un ours joué par un cascadeur dans un costume bouffé aux mites. L’issue de l’affrontement n’est que l’un des grands moments de ce nanar kitsch et amusant.


Prenez un hôtel, nom de Zeus !

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Le poster ghanéen :

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Et une affiche allemande (re-ouch) :

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Mdr le dessin d’hercules avec l’arbre XD

Les posters ghanéens, c’est quelque chose…^^

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Ouais, les posters ghanéens, on a l’habitude… Mais l’affiche allemande, on a l’impression qu’elle a été sous-traitée au Ghana aussi !

Tori.