LE JOUR OÙ LA TERRE S'ARRÊTA (Robert Wise)

Science-fiction
Long métrage américain
Réalisé par Robert Wise
Scénarisé par Edmund H. North d’après une histoire de Harry Bates
Avec Michael Rennie, Patricia Neal, Hugh Marlowe, Sam Jaffe…
Titre original : The Day the Earth Stood Still
Année de production : 1951

Klaatu barada nikto !

Comme de nombreux longs métrages de science-fiction de son époque, Le Jour où la Terre s’arrêta parle de la peur et de la méfiance…peur du nucléaire, méfiance envers l’autre en cette période marquée par l’anti-communisme des débuts de la Guerre Froide. C’était le but du producteur Julian Blaunstein de dénicher une histoire autour de ce sujet et il l’a trouvée en prenant pour base une nouvelle du romancier Harry Bates publiée dans le pulp Astounding Science-Fiction Magazine…que je ne l’ai pas lue mais d’après le résumé disponible sur le net, le scénariste Edmund H. North a pris beaucoup de libertés avec le matériel de base.

L’actrice Patricia Neal, qui incarne l’héroïne du film, a souvent dit en interview qu’elle n’avait pas vraiment pris le scénario au sérieux pendant le tournage, n’y voyant qu’une série B qui ne se distinguait pas vraiment de la production habituelle du genre (elle avait même beaucoup de mal à ne pas rire en disant la fameuse phrase Klaatu Barada Nikto)…avant de se raviser et d’en parler comme d’un classique de la S.F. Il est vrai que par son traitement Le Jour où la Terre s’arrêta se démarque des Soucoupes Volantes attaquent et autres Invasion of the Saucer Men.

Robert Wise (qui avait signé deux ans plus tôt l’excellent Nous avons gagné ce soir) ne perd pas de temps pour orchestrer l’arrivée d’un vaisseau spatial sous le regard médusé des habitants de Washington. L’engin se pose et est immédiatement entouré de badauds derrière un cordon militaire. Un humanoïde en sort, suivi d’un gigantesque robot. L’alien appelé Klaatu annonce qu’il vient en paix mais alors qu’il fait le geste de sortir quelque chose de sa combinaison, il est touché par la balle d’un soldat nerveux. Klaatu est conduit à l’hôpital tandis que le robot Gort monte la garde devant le vaisseau spatial.

Pendant sa rapide guérison, Klaatu expose les détails de sa mission à un responsable du gouvernement. L’extraterrestre représente une délégation de planètes qui s’inquiètent de l’usage que peuvent faire les humains des armes atomiques. Il propose de rencontrer tous les chefs d’états terriens afin d’assurer la paix dans l’univers. Mais une telle réunion s’avère bien entendu impossible compte tenu des tensions actuelles. Klaatu décide de s’évader et de s’infiltrer parmi les humains pour mieux les observer…

Durant son deuxième acte, Le Jour où la Terre s’arrêta devient alors une intéressante étude de caractères. Klaatu suit un petit groupe, partagé entre les préjugés de certains, le côté plus sceptique d’une mère de famille et le regard plein de fraîcheur d’un petit garçon sur le monde des adultes. Plus habitué aux seconds rôles (pour Wise et ses producteurs, il fallait un acteur moins connu pour entretenir une certaine ambigüité, loin d’un Spencer Tracy qui avait été approché), Michael Rennie offre une prestation solide, entouré de Patricia Neal (une actrice peu habituée à la S.F.) et de Hugh Marlowe. Celui qui sera ensuite le héros des Soucoupes Volantes attaquent joue ici l’homme pas vraiment sympathique qui va révéler la vraie nature de Klaatu.

Les rebondissements bien ficelés s’accélèrent dans la dernière demi-heure, avec notamment la fameuse démonstration de force de Klaatu qui explicite le titre du long métrage et une dernière péripétie qui accentue encore plus l’aura christique qui entoure l’extraterrestre…le scénariste Edmund H. North (qui voulait que la comparaison soit subliminale) s’est d’ailleurs amusé à lui donner une identité humaine dont les initiales sont J.C. (et le nom de famille est Carpenter).

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En 1973, Marvel a publié une adaptation de la nouvelle de Harry Bates dans les pages de la revue Worlds Unknown.

Ça a été traduit ?
La première planche me parle, mais ça ne veut rien dire…

Jim

Dans Le Fils de Satan #1

Et je l’ai en fait ce numéro, ça fait partie de mes rares pockets Arédit/Artima. Il va falloir que je relise ça, j’avais complètement oublié…^^

1 « J'aime »

Ah, merci !!!

Jim

Gort par Dave Aikins :

Phantom City Creative :

Geoff Shupe :

Affiche japonaise :

Tori.

Swangzhel :

Methane Studios :

WORLDS UNKNOWN #3 (1973) :

En 1972, Roy Thomas, alors rédacteur-en-chef de Marvel, a décidé de lancer une nouvelle gamme de titres orientés horreur et science-fiction qui aurait un peu plus de cohérence thématique que les précédents efforts de la Maison des Idées dans ce domaine (la principale critique des autres anthologies de l’éditeur était qu’elles manquaient de direction). Sur les quatre titres publiés, Worlds Unknown, réservé à la science-fiction, fut celui qui dura le moins longtemps, huit numéros entre mai 1973 et août 1974. À part les deux derniers réservés à l’adaptation du long métrage Le Voyage Fantastique de Sinbad, les bandes dessinées au sommaire de Worlds Unknown ont adapté des nouvelles d’écrivains comme Frederick Pohl, Theodore Sturgeon, Edmond Hamilton ou encore Harry Bates.

Pas vraiment le plus connu du lot, Harry Bates est en fait l’auteur de la nouvelle Farewell to the Master, à l’origine du classique de la science-fiction Le Jour où La Terre s’arrêta de Robert Wise. Le scénariste du film a repris certains éléments tout en changeant de nombreuses choses (le début est quasiment le même, le reste est complètement différent). Je n’ai pas lu cette nouvelle mais le résumé disponible sur le net montre que bien que Roy Thomas et son dessinateur Ross Andru sont revenus au texte original.

Farewell to the Master prend le point de vue de Cliff Sutherland, un reporter qui fait partie des nombreux témoins de l’apparition d’un engin de forme ovoïde en plein Washington. Un robot géant en sort (dont le nom est Gnut et pas Gort comme dans le film) accompagné d’un homme d’une grande beauté appelé Klaatu (avec un look très flower power). Alors qu’il se présentait, Klaatu est touché par une balle et meurt sur le coup (première grosse différence avec l’adaptation ciné). Ici, le coupable est un fanatique et pas un militaire à la gâchette facile. Face à ce drame, Gnut s’immobilise. Incapable de le faire avancer, le gouvernement construit toute une structure autour de lui. Mais un jour, Cliff Sutherland et sa compagne photographe se rendent compte que Gnut bouge de façon imperceptible…

La couverture de Worlds Unknown #3 par Rich Buckler est un peu trompeuse sur les actes de Gnut. Pas vraiment d’action, de grand affrontement contre les forces armées (il y a juste un face-à-face vite expédié), mais après une bonne introduction qui résume efficacement le contexte (en reprenant le thème de la méfiance envers l’autre, les doutes concernant les intentions du maître du vaisseau), l’histoire déroule un bon petit suspense en détaillant les actes de Gnut qui trouve un allié en la personne de Cliff Sutherland. Pour le remercier, Gnut lui révèle sa véritable nature avant de partir…ce qui ne manque pas d’étonner le journaliste dans la dernière case…

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Le premier épisode de Star Trek Strange New World contient un jolie clin d’oeil cinéphile puisque Pike regarde le film de Robert Wise et en est fan