LE SANG DU CHÂTIMENT (William Friedkin)

Thriller
Long métrage américain
Ecrit et réalisé par William Friedkin d’après le roman de William P. Wood
Avec Michael Biehn, Alex McArthur, Nicholas Campbell, Deborah Van Valkenburg…
Titre original : Rampage
Année de production : 1987

Les années qui ont suivi post-Police Federale Los Angeles furent assez compliquées pour William Friedkin. Dans ses interviews, il en parlait même comme du moment où sa carrière était au plus bas. Le Sang du Châtiment (Rampage en V.O.) n’a connu qu’une sortie très limitée en 1987/88, un festival aux U.S.A. et une exploitation dans quelques pays européens. Suite à la faillite de la société De Laurentiis Entertainment Group, son producteur et distributeur, le film a pris la poussière avant d’être racheté par Miramax en vue d’une sortie en 1992, après que Friedkin ait revu le montage et la scène finale. Pendant cette période, le réalisateur de L’Exorciste a accepté quelques projets de commande comme des téléfilms et le film d’horreur La Nurse (qu’il a vite désavoué). Tout cela pour de maigres résultats au box-office, montrant que Le Sang du Châtiment passa alors complètement inaperçu…

Pour la description de Charles Reece, le tueur du Sang du Châtiment, William Friedkin s’est inspiré de plusieurs serial-killers existant et principalement de Richard Chase, qui fut surnommé Le Vampire de Sacramento car il buvait le sang de ses victimes avant de les dévorer. Les premières minutes insistent bien sur le fait que le mal peut se cacher derrière un visage avenant et que personne n’est à l’abri derrière les murs des habitations d’un quartier tranquille. Les actes du tueur ne sont pas détaillés, Friedkin choisit le plus souvent la suggestion et quand le sang est à l’écran, c’est par le biais de plans de coupe rapides et de brèves incursions dans le mental profondément perturbé de Reece…

Dans ces moments, William Friedkin réussit à instaurer un climat poisseux, anxiogène et à provoquer le malaise. L’enquête déroule également de bons moments de suspense avant que le film sombre et finisse par m’ennuyer lors de scènes de procès terriblement statiques. Visuellement, Le Sang du Châtiment n’est pas ce que Friedkin a réussi de mieux et je trouve que le cadre de l’image, peut-être choisi pour un aspect plus documentaire, rend l’ensemble un peu trop étriqué…

L’interprétation est solide (Michael Biehn en procureur, Alex McArthur en monstre au visage d’ange et de bons seconds rôles comme Art LaFleur et Nicholas Campbell) mais le travail sur les protagonistes manque tout de même de profondeur. Le discours sur la peine de mort m’a aussi laissé un petit arrière-goût, le sujet…sur lequel William Friedkin avait changé d’avis avec les années…aurait mérité un peu plus de nuances dans son traitement pour ce deuxième montage datant de cinq années après le tournage…

J’avais complètement oublié que Ennio Morricone avait signé la musique du Sang du Châtiment…et voilà bien une composition du maestro italien qui ne m’est pas du tout restée en mémoire après le visionnage.

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