POLICE FEDERALE LOS ANGELES (William Friedkin)

Dans la continuité de French Connection, et tout en s’adaptant aux codes de l’époque, Friedkin réalise une fois de plus un des meilleurs films du genre, associant le côté sec, sans concession des 70’s, à l’esthétique 80’s, pour ce qui est certainement une de ses oeuvres les plus abouties.

Le réalisateur utilise habilement les poncifs du genre pour se les approprier, ne cherchant pas à rendre ses héros attachants, rien ni personne n’est épargné, en particulier Chance, flic accro aux sensations fortes et au danger, égoïste, manipulateur, incompétent par moments, une sorte de Popeye Doyle qui aurait mal tourné, ou un Martin Riggs plus extrême (sans mentor pour le juguler, étant donné que l’équivalent de Murtaugh se fait tuer dès le début d’une façon peu glorieuse).

Chance est impulsif et prend souvent de mauvaises décisions, à l’image de la séquence ahurissante de la poursuite (le climax du film qui se révèle être le point de non retour pour les deux protagonistes) il prend le chemin le plus risqué et cela ne peut que mal finir.

Très éloigné de l’aspect buddy movie, les flics sont prêts à tout, même à faire n’importe quoi pour assouvir leur vendetta, ne partageant rien, ne pensant qu’à eux, et ne sympathisant jamais réellement.
Pas de rédemption possible, les personnages provoquent leurs propres chutes, qu’il s’agisse de Chance ou de Masters, le faussaire professionnel machiavélique, tout aussi déterminé que son adversaire, mais beaucoup plus méticuleux et retors.

Le réalisateur joue clairement à reproduire l’imagerie de l’époque (se montrant ainsi aussi bon faussaire que le bad guy du film, à tel point que Mann lui fit un procès pour avoir plagié Miami Vice) pour mieux la détourner et montrer l’ampleur du monde criminel qui se cache dans cette ville qui semble pousser chacun des personnages vers le précipice, créant une atmosphère de chaos oppressant (auquel la BO très 80’s de Wang Chung s’accorde parfaitement) prenant vers la fin des allures de cité infernale, à l’instar de la ville sans nom de Se7en.

Tout simplement le meilleur polar de cette décennie (Thief, Manhunter et Year of the dragon n’étant pas loin derrière).

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Bien d’accord avec toi ; un polar exceptionnel, d’une grande originalité tout en respectant l’essence du genre.

Je crois que je le préfère à « French Connection », pourtant déjà un monument du genre. Malgré des différences d’approche (« French… » est plus cru, « Police… » est plus stylisé), les deux films ne sont pas sans point commun, comme ces fameuses poursuites en voiture qui marque la fin du deuxième acte, et effectivement l’engagement des héros dans une voie sans retour. Friedkin travaille évidemment sa thématique du Mal et de sa porpagation par contamination : à ce titre, l’un des héros « devient » l’autre à l’issue de l’intrigue, comme possédé (genre « L’Exorciste »…).
Lacéré de plans assez incroyables (Willen Dafoe « en feu » devant une peinture qu’il vient de détruire, par exemple…), de rebondissements violents et cruels (le sort de William Petersen), le film est un polar atomique, vraiment.

Pour compléter l’anecdote concernant les différends entre Friedkin et Mann, le second proposa très sérieusement au premier, réputé caractériel, de jouer le rôle d’Hannibal Lecter dans son adaptation du « Dragon Rouge » de Thomas Harris, « Manhunter » (un autre sommet du cinéma des eighties, un film incroyable). Friedkin crut à une provocation de la part de son cadet et ça ne contribua qu’à envenimer davantage les relation entre les deux hommes…

Je savais qu’il y avait des fans de William Friedkin dans le secteur. Je pense qu’il est trop tard pour vous le dire, mais il y a une interview de lui dans le Charlie paru mercredi dernier. Il y parle pas mal de Sorcerer, et étrangement, il cite des super-héros aussi …

oui… Enfin, il cite…
Il vomit gentiment - il est assez mesuré dans son propos - le cinéma ayant pour principale vocation de divertir. Et condamne tout aussi gentiment un système qu’il dénonce depuis longtemps. En soulignant tout de même que le succès critique d’un film d’auteur (Démineurs, de Bigelow) et l’exposition qui va avec ne garantissent pas son succès en salle.
Bref, les spectateurs, y veulent rien que s’amuser.
Moyennement convaincu par sa démonstration. Surtout quand il prend les résultats au box office comme argument. L’économie des films d’auteurs, ce n’est pas celle des blockbusters. On peut le déplorer, mais c’est à peu près aussi vain de regretter que la pluie mouille. Et il n’est pas difficile de trouver des contre-exemples, comme Dallas Buyers Club, un film pas facile à vendre au grand public, mais authentique et largement rentable. C’est possible.

Là où je rejoins Friedkin, c’est sur deux points :

  • d’une part, si on a peur de vexer des gens, on ne fait plus rien. Faut savoir assumer.
  • d’autre part, son cinéma est un cinéma du bien qui ne gagne pas. D’ailleurs, ce n’est pas tout à fait le bien, en plus. Mais le mal n’est pas vaincu. Mais il n’est pas le seul. Carpenter, avec ses fins non résolutives, est presque pareil : même si les héros gagnent, le mal n’est pas vaincu.

Mais autrement, les propos de Friedkin, même s’ils sont mesurés, ont une certaine tendance à m’agacer. C’est facile d’opposer un cinéma mainstream et grand public n’aurait pour but que de divertir et un cinéma d’auteur qui poserait des questions et proposerait une vision noire (« réaliste » ?) du monde.
Parce que les choses sont quand même beaucoup moins simples que ça. Star Wars, pour reprendre le cycle qu’il semble exécrer, parle du bien et du mal, de la corruption, tout ça. On peut discuter de la forme et des moyens, reprocher l’environnement un peu « conte », un peu « fantasy » de cet univers, mais les concepts sont là.
J’aimerais bien savoir ce qu’il pense de X-Men : Le Commencement et de Captain America : Le Soldat de l’hiver, par exemple. Parce que voilà deux films qui disent, en substance, que l’Amérique, c’est les enfants du nazisme. C’est aussi le portrait de l’Amérique de la paranoïa, l’Amérique sécuritaire qui s’invente des ennemis pour exister.
Grand spectacle et pensée ne sont pas antinomiques ni mutuellement exclusifs. On peut avoir et l’un et l’autre. La logique qui veut que le divertissement, ça soit le mal, ce dommage collatéral pascalien, c’est un peu gonflant, à la longue.
La véritable question à se poser, c’est celle de la fuite en avant. Pourquoi les spectateurs privilégient des divertissements ? Pourquoi les producteurs mettent leur pognon dans de l’évasion ? Et pourquoi les années 1970 parvenaient à marquer leur époque avec des films qui posent des questions, ce que les années 2010 semblent ne plus vouloir faire ? C’est ça, la vraie question. Le monde est effrayant, et l’on ne veut pas regarder. Le malaise est palpable, mais il ne faut peut-être pas montrer l’industrie du cinéma du doigt, comme seule responsable.
Pour ma part, j’y vois un autre responsable : la dépolitisation des masses, vaincues (provisoirement on espère) par le dogme libéral.
Comme si rien n’était politique. Alors que tout est politique.

Jim

[quote=« sylvain cordurié »]

oui… Enfin, il cite…[/quote]

Pardon, j’ai oublié les « guillemets » …
Ouais, je suis d’accord, c’est un peu facile et puis ça généralise un peu trop, comme dit Jim (que je rejoins au moins sur un point où il rejoint Friedkin).

Mais bon, des arguments extrêmes, ça fait réfléchir des gens comme moi qui n’ont pas d’avis sur la question !

Friedkin a dû s’exprimer une fois sur l’industrie cinématographique et depuis, comme c’est un réalisateur de renom, les journalistes lui demandent toujours la même chose. Alors, il mouline sur le sujet… et en joue. Car il se classe lui-même dans la catégorie des gens qui assument une expression artistique « libre ».
C’est bien évidemment caricatural et bidon. Quand on monte un film, on est amené à faire des compromis. Lui comme tout le monde.
Alors ok. Il n’a pas fait et ne fera pas de films de super-héros ou mainstream. Mais il oublie juste de dire que les grosses machines à pognon aident à financer des films plus modestes. Parce que les studios/boîtes de prod/distributeurs ont ainsi plus de facilités pour prendre des risques, parce que des acteurs/actrices bankables sont disposés à prendre des cachets rikikis (et à mettre leur renommée au service d’un film) pour interpréter un personnage dans un univers qui leur plaît tout particulièrement (je pense par exemple à Scarlett Johansson et Under the Skin).
Bref, s’opposer, c’est mignon, mais s’affirmer comme il le fait en se donnant le beau rôle…

C’est plus compliqué que ça.
Déjà, je remarque qu’on confond souvent (et moi itou) deux catégories de films qui ne se superposent pas tout à fait, même si c’est plutôt le cas actuellement : le blockbuster et le film de super-héros. J’ai lu deux ou trois interviews récentes de Friedkin (dont le dernier Mad Movies, où il est très clair sur la question) ; ce qu’il reproche au blockbuster, c’est d’être dominé par le film de super-héros justement. Mais je ne crois pas qu’il ait quoi que ce soit contre le blockbuster en tant que tel. Faut dire que ce serait un comble : les blockbusters des années 70 (même si c’était pas encore tout à fait des blockbusters), c’est lui qui les faisait. Simplement, à comparer les deux périodes, il a raison de constater que les choses ont bien changé…

Son problème avec les super-héros, il est simple : ses persos à lui sont aux antipodes du super-héros. Même si Jim a 100 fois raison sur son cinéma (un cinéma du Mal en tant qu’entité bien réelle, parfois abstraite mais effective, et donc carpenterien en diable…même si leurs mises en scène diffèrent et pas qu’un peu), le « héros » friedkinien est tout sauf manichéen, toujours dans la zone grise voire même au-delà (logique puisque les récits de Friedkin sont presque toujours des récits de possession). On pourra bien sûr lui objecter que les héros fouillés et ambigus, ça existe aussi chez les super-héros, mais force est de constater que ce n’est pas forcément ce qui se voit chez Marvel sur grand écran, au hasard.

Je ne suis pas forcément d’accord, Sylvain, sur le constat des gros films qui aident les petits : c’est assez vrai en France du fait du système redistributif géré par le CNC (les entrées profitent à tout le monde, et en contrepartie les gros films ont leur avance sur recettes assurée, ce qui est toujours un plus pour monter un gros budget), mais pas vraiment aux Etats-Unis. En fait, les studios qui font les gros films et ceux qui font les petits ne sont pas vraiment les mêmes.
Pour moi, les gros films ricains, c’est une autre galaxie, qui n’obéit même plus aux lois qui régissent le reste de la production.

Les films de Coppola, Friedkin, Altman, Scorcese, c’est-à-dire les « gros » films des années 70, c’était des budgets considérables pour l’époque, très risqués pour les studios (Michael Cimino a coulé un studio à lui tout seul dans les années 7o, avec « La Porte du Paradis »). Ce n’est pas qu’une question de flouze. Alors pourquoi diable les gros films d’alors étaient plus couillus, politisés, audacieux et finalement aboutis que leurs équivalents actuels ? Parce que les « executives » des studios (désormais adossés à de gros groupes multi-media ; ce n’était pas le cas du temps du grand Hollywood classique) prennent désormais les décisions. Et souvent, ils ne connaissent pas grand chose au cinéma, à part les termes « profits », « séquelles » et « franchises ». Je caricature à peine.
A l’époque des gros nababs à cigare du Hollywood classique, on aimait aussi beaucoup le pognon, bien sûr. Mais à côté de ça, c’était très souvent d’authentiques cinéphiles au nez souvent très creux…
Cet état de fait se double du fait qu’au début des années 70, tout le monde, y compris les producteurs, ont pris acte de la victoire totale de la contre-culture sur le terrain sociétal. Du coup, la jeune garde a eu quasi d’emblée carte blanche.

A comparer la période de ses débuts à celle que l’on connaît actuellement, Friedkin ne peut qu’immanquablement nourrir son amertume : il se réfère à une parenthèse enchantée quasi unique dans l’histoire du cinéma, à laquelle il a eu la chance de participer, et se trompe en pensant que c’est l’état naturel de la production cinématographique.

[quote=« Photonik »]Je ne suis pas forcément d’accord, Sylvain, sur le constat des gros films qui aident les petits : c’est assez vrai en France du fait du système redistributif géré par le CNC (les entrées profitent à tout le monde, et en contrepartie les gros films ont leur avance sur recettes assurée, ce qui est toujours un plus pour monter un gros budget), mais pas vraiment aux Etats-Unis. En fait, les studios qui font les gros films et ceux qui font les petits ne sont pas vraiment les mêmes.
Pour moi, les gros films ricains, c’est une autre galaxie, qui n’obéit même plus aux lois qui régissent le reste de la production.[/quote]

Pas faux.
Mmmmm… C’est très contrariant d’avoir tort…

Tu n’as pas forcément tort ; ce que tu dis sur la « circulation » des gros acteurs n’est pas faux par exemple, mais c’est très marginal je crois.
Pour ce qui est du statut « à part » des blockbusters par rapport au tout-venant de la production, tu seras d’accord avec moi je pense ; il n’y a quand même que dans ces eaux-là que l’on peut arriver à forger le concept honteux de « placement de produit », par exemple. Brrrrr.

[quote=« Photonik »]Tu n’as pas forcément tort ; ce que tu dis sur la « circulation » des gros acteurs n’est pas faux par exemple, mais c’est très marginal je crois.
Pour ce qui est du statut « à part » des blockbusters par rapport au tout-venant de la production, tu seras d’accord avec moi je pense ; il n’y a quand même que dans ces eaux-là que l’on peut arriver à forger le concept honteux de « placement de produit », par exemple. Brrrrr.[/quote]

Oui. Enfin, le placement de produit décomplexé…
Quand je voyais le panneau Coca-Cola dans Blade Runner, ça me semblait moins vulgaire. Pourtant, on ne pouvait pas le louper.

Maintenant, sauf dans certains cas - les placements de produits Apple, de téléphonie, de boissons gazeuses comme le Pepsi dans le dernier Terminator où ils se sont tellement appliqués à ne pas cadrer le nom en entier qu’on ne voit que ça - j’arrive à faire abstraction de ce parasitage. Les bagnoles, je suis généralement incapables de les identifier. :slight_smile:

Mais bon… on sait à quoi s’en tenir. Un blockbuster, c’est fait pour générer du fric de toutes les manières possible et imaginables. Et nous sommes tellement formatés après des décennies de messages moyennement subliminaux… On ne cautionne pas, mais ça ne nous empêche pas d’aller voir les films qui nous séduisent sur le papier.

C’est une posture d’artiste maudit (tout son discours sur l’échec commercial) qui me semble toujours un peu facile.

[quote=« sylvain cordurié »]
Alors ok. Il n’a pas fait et ne fera pas de films de super-héros ou mainstream. [/quote]

Dommage.
Friedkin sur un Punisher ou un Nick Fury, ça me parle.

[quote=« Photonik »]C’est plus compliqué que ça.
Déjà, je remarque qu’on confond souvent (et moi itou) deux catégories de films qui ne se superposent pas tout à fait, même si c’est plutôt le cas actuellement : le blockbuster et le film de super-héros. [/quote]

C’est pour cela que je disais « mainstream ».
C’est plus vague.

L’idée que le mainstream cinéma soit dominé par les super-héros me fait penser qu’en fait, c’est complètement logique dans le sens où, depuis les années 1980, le mainstream américain a procédé à une super-héroïsation de plein de genres (guerre avec la série des Rambo, SF avec les Terminator et les Alien, polar avec les Arme Fatale ou les Die Hard, voire aventures avec les Indiana Jones…). Une logique narrative propre aux super-héros (le vilain, la faiblesse, l’alliance…) a entériné le truc. Il suffisait que la technologie suive (ce qui s’est passé avec les deux coups de semonce qu’ont été Jurassic Park et T2) pour qu’on soit tous convaincus que les super-héros allaient débouler. La vogue actuelle était inévitable, puisqu’elle était déjà préparée depuis vingt ans.
La domination du genre, elle est là, bien installée, elle a nourri une génération entière de spectateurs. Et même, tout le discours « méta » sur les super-héros, il a commencé très tôt, on peut voir dans Robocop bien évidemment, mais aussi dans Buckaroo Banzaï, Jack Burton et quelques autres, un commentaire sur le genre. Et donc la preuve qu’il était bien là dans les années 1980.
La popularité actuelle, c’est la partie émergée.

C’est pour cela que je disais que le bien n’était même pas vraiment le bien.
Et chez Carpenter, il y a l’illusion de la victoire. Le côté « on s’en sort ». Alors que les films démontrent (bien souvent dans le dos du héros) que, hé bien non, justement, il n’a pas gagné. Ce n’est pas fini. Pour détourner la réplique d’un célèbre général, le héros carpenterien a gagné une bataille, mais pas encore la guerre. Chez Friedkin, il n’y a même pas ça. On sent le couperet tomber. Le troisième auquel je pense, c’est Cronenberg. Chez lui, c’est pire. La lutte du bien contre le mal se transforme souvent en lutte du mal contre le mal, et le héros en général ne s’en sort qu’en renonçant (le suicide, propre ou figuré, est souvent l’option qui reste).
Quand on y pense, Carpenter, Friedkin, Cronenberg, ça fait une sacré trinité de regards noirs sur l’Amérique (au sens large, genre « Amérique du Nord » : de mémoire je crois que Cronenberg est canadien…).
(Bon, ça n’étonnera personne que je dise que mon préféré reste Carpenter, sans doute parce qu’il rit / ricane, souvent, dans ses films. Il y a quelque chose de grinçant, un humour noir qui allège un peu. Friedkin, c’est oppressant. Et je suis une petite créature fragile…)

Jim

[quote]Maintenant, sauf dans certains cas - les placements de produits Apple, de téléphonie, de boissons gazeuses comme le Pepsi dans le dernier Terminator où ils se sont tellement appliqués à ne pas cadrer le nom en entier qu’on ne voit que ça - j’arrive à faire abstraction de ce parasitage. Les bagnoles, je suis généralement incapables de les identifier. :slight_smile:

Mais bon… on sait à quoi s’en tenir. Un blockbuster, c’est fait pour générer du fric de toutes les manières possible et imaginables. Et nous sommes tellement formatés après des décennies de messages moyennement subliminaux… On ne cautionne pas, mais ça ne nous empêche pas d’aller voir les films qui nous séduisent sur le papier.[/quote]

Je suis d’accord là-dessus. Mais ce n’est pas tellement le « parasitage » occasionné par les placements de produit qui me gêne, mais plutôt ce que ça révèle des mentalités à l’oeuvre. Les premiers blockbusters (« Les Dents de la Mer », mettons) n’avaient même pas de merchandising à écouler ; ils faisaient du pognon sur le film et rien que le film. Bien sûr, ce n’est pas mieux ou pire d’un point de vue moral d’être appâté par les bénéfices du film lui-même ou ceux des produits dérivés, hein ; par contre, en termes de bride lâchée pour les cinéastes, ça joue énormément.

Sinon pour les bagnoles, je suis comme toi. Pour moi, les voitures sont rouges, ou grises, ou autres. Pour le reste ils peuvent en caler autant qu’ils veulent, non seulement je ne les identifierai pas mais en plus ce n’est généralement pas raccord avec mon budget. :mrgreen:

Sinon, j’ai revu « Sorcerer » ce week-end, et c’est clair que dans le genre « oppressant hardcore », ça se pose un peu là. Petite anecdote : le film a fait un four total à sa sortie. Parmi les causes (nombreuses, notamment le casting pas à la hauteur des espérances de Friedkin en terme de popularité ; il voulait Steve Mc Queen, Mastroianni et Lino Ventura, à la base…), il y a eu la sortie de « Star Wars » (le premier) à une semaine d’intervalles…
De là à penser que le vieux Hurricane Billy est un brin rancunier…
Une simple anecdote, mais assez révélatrice de la bascule qui s’est opéré à la fin des années 70. Scorcese et Coppola eux aussi ont senti passer le vent du boulet…

[quote=« Jim Lainé »]Dommage.
Friedkin sur un Punisher ou un Nick Fury, ça me parle.[/quote]

Dans les années 70, il avait dans ses projets une adaptation du Spirit pour la télévision.

Mmmm t’es sur de toi ? J’ai rien sous les yeux mais là je serais quand même pas étonné que les « petits » studios qui produisent des films indépendants (du moins ayant cette caution) ne sont que des filiales des grands.

Sinon Friedkin au dela de la stature d’artiste maudit c’est aussi un provocateur qui aime bien tapé dedans

(mais ouais la rancune envers Star Wars elle est né à cause de Sorcerer à mon sens. Cela dis l’échec du film est aussi lié à son comportement de con. Si McQueen n’a pas tourné dedans c’est à cause de Friedkin. Lui-même reconnait qu’il a totalement merdé sur ce coup la)

[quote=« Jim Lainé »]
(Bon, ça n’étonnera personne que je dise que mon préféré reste Carpenter, sans doute parce qu’il rit / ricane, souvent, dans ses films. Il y a quelque chose de grinçant, un humour noir qui allège un peu. Friedkin, c’est oppressant. Et je suis une petite créature fragile…)

Jim[/quote]

Hum, je pensais aussi au Pupu et Fury pour Friedkin, mais je n’avais pas tilté sur le côté oppressant. Un Swamp Thing alors ?

[quote=« Photonik »]Sinon, j’ai revu « Sorcerer » ce week-end, et c’est clair que dans le genre « oppressant hardcore », ça se pose un peu là. Petite anecdote : le film a fait un four total à sa sortie. Parmi les causes (nombreuses, notamment le casting pas à la hauteur des espérances de Friedkin en terme de popularité ; il voulait Steve Mc Queen, Mastroianni et Lino Ventura, à la base…), il y a eu la sortie de « Star Wars » (le premier) à une semaine d’intervalles…
De là à penser que le vieux Hurricane Billy est un brin rancunier…
Une simple anecdote, mais assez révélatrice de la bascule qui s’est opéré à la fin des années 70. Scorcese et Coppola eux aussi ont senti passer le vent du boulet…[/quote]

Il est totalement rancunier, quand tu lis l’interview dans Charlie, c’est évident !

Concernant la fameuse scène de la course poursuite, voici un article élogieux sur le sujet, publié dans le numéro 37 de Starfix.

jftarno.free.fr/article-starfix-poursuite80.html

Et tant qu’on y est, voilà également un aperçu de la fin alternative envisagée :

Merci pour l’article, et la découverte du blog ou site (?) (qui m’a l’air très intéressant).