REALISATEUR
Irwin Allen
SCENARISTES
Irwin Allen et Charles Bennett
DISTRIBUTION
Walter Pidgeon, Joan Fontaine, Barbara Eden, Robert Sterling, Peter Lorre, Michael Ansara…
INFOS
Long métrage américain
Genre : action/science-fiction
Titre original : Voyage to the Bottom of the Sea
Année de production : 1961
Le producteur, scénariste et réalisateur américain Irwin Allen a débuté dans le documentaire avant de se lancer dans la réalisation de son premier film de fiction avec l’ambitieux The Story of Mankind à l’étonnante distribution (Dennis Hopper en Napoléon, Peter Lorre en Néron, Harpo Marx en Isaac Newton…). Ambitieux mais raté, d’après la réputation du long métrage…cette exploration des grands événements de l’Histoire de l’Humanité s’est soldée par un cinglant échec critique et public et Irwin Allen s’est ensuite tourné vers le cinéma de divertissement avec une nouvelle version du Monde Perdu de Sir Arthur Conan Doyle (aux effets spéciaux décevants) avant de participer à la mode des adaptations plus ou moins fidèles de Jules Verne (dont un 5 semaines en ballon en 1962).
Irwin Allen a ensuite passé le reste des années 60 à travailler pour la télévision avec la création de 4 séries à succès : Au Coeur du Temps, Perdus dans l’Espace, Voyage au Fond des Mers (la plus longue avec 110 épisodes) et Land of the Giants. Mais ce que voulait Allen, c’était s’imposer sur grand écran et il a pu concrétiser son ambition au début des années 70 en produisant deux classiques du film catastrophe qui lui ont valu le sobriquet de « Master of the Disaster », L’Aventure du Poséidon de Ronald Neame (1972) et La Tour Infernale de John Guillermin en 1974.
Les deux longs métrages qu’il a lui-même réalisés, L’Inévitable Catastrophe (et ses abeilles tueuses) et Le Dernier Secret du Poséidon ont par contre été moins bien accueillis, ce qui signa son retour par la case TV pour le reste de sa carrière.
Onze ans avant L’Aventure du Poséidon, Irwin Allen avait déjà touché (avec un budget nettement moins important) au film catastrophe avec Voyage to the Bottom of the Sea (Le Sous-Marin de l’Apocalypse en version française), qui injectait des éléments tirés des romans de Jules Verne à un récit de fin du monde.
Le « Nautilus » du Sous-Marin de l’Apocalypse, c’est le Seaview, un « super sous-marin » nucléaire créé par l’Amiral Nelson. Pendant les derniers essais dans l’Océan Arctique, le Seaview se retrouve pris sous un éboulement de glace et lorsqu’il remonte à la surface, l’équipage découvre que le ciel s’est embrasé. De retour à Washington, Nelson apprend que la ceinture de Van Allen a pris feu, ce qui rendra la vie sur Terre impossible. L’amiral a son propre plan très radical pour régler le problème…un plan qui ne rencontre pas l’approbation de tout le monde (mais le vieux militaire sûr de ses décisions ne va bien évidemment pas écouter les Nations Unies). La course contre la montre pour sauver le Monde ne sera pas sans embûches…
Il faut dire que ce plan est aussi saugrenu que les démonstrations pseudo-scientifiques du scénario, mais ce n’est certainement pas la crédibilité qui fait l’attrait du Sous-Marin de l’Apocalypse, une production datée (et parfois un peu longuette) qui garde tout de même un charme désuet propre aux serials de la grande époque. La caractérisation est simpliste, les péripéties sont nombreuses et efficaces même si elles sont sans surprises (tous les passages obligés sont là, doutes et trahisons, mutinerie et monstres marins…bon là, on est très loin de la réussite de la pieuvre géante de 20.000 lieues sous les mers) et la morale est sauve. Bourré de défauts donc…tout en se révélant souvent divertissant quand le danger menace le Seaview, un improbable sous-marin au visuel accrocheur.
Dans le rôle de Harriman Nelson, on retrouve Walter Pidgeon, le docteur Morbius de Planète Interdite. À part Robert Sterling qui incarne le second de l’inflexible amiral, le reste de la distribution est dans l’ensemble sous-utilisé, et principalement ce bon vieux Peter Lorre (M le Maudit, Casablanca, 20.000 lieues sous les mers…), alors en fin de carrière et qui passe ici son temps à marmonner en fumant cigarettes sur cigarettes.
Le Sous-Marin de l’Apocalypse fut un succès et Irwin Allen déclina le concept sous la forme d’une série télévisée du même titre (titre qui a été traduit en France plus fidèlement). Diffusée aux U.S.A. entre 1964 et 1968, la série Voyage au fond des mers prenait place dans le futur (les années 80 !) et alternait tous les genres tout au long de ses quatre saisons, du thriller à la science-fiction en passant par l’espionnage et les histoires de monstres.