LE SPIROU DE… (collectif)

Bah écoute, je trouve pas.
L’éventail des propositions graphiques est souvent lié à la variété des thèmes. Des sujets sociaux peuvent arborer des styles plus… « exigeants ».
Mais, somme toute, dans l’aventure au sens large, dans le « mainstream » franco-belge, c’est quand même assez balisé. On a le réalisme froid d’un Vance, exploité aujourd’hui par un Philippe Xavier, par exemple. Ou a toute une école post Juillard, avec de jolies palettes aquarellées. On a l’école post Wendling / Lauffray, qui nous donne des gens aussi fortiches qu’Alex Alice ou Timothée Montaigne. Etc etc.

Mais déjà, on n’a pas beaucoup de tours de force graphiques. À mes yeux, les grosses surprises, c’est Félix Delep sur Le Château des animaux ou Renaud Roche sur Les Guerres de Lucas. Y a Jean-Baptiste Hostache, aussi, sur Les Pionniers, qui m’impressionne (d’autant que je ne l’ai pas vu venir et qu’il bosse depuis un certain temps).
Mais en mainstream pur ? La série à héros récurrent, grand public, hors biopic ou historique ?
Il remonte à quand, le dernier grand choc mainstream, le truc nouveau, le machin qui génère un avant et un après ? Il est où le nouveau Vatine ?

Je pose sincèrement la question : je ne lis pas tout, déjà, et ensuite, comme souvent, quand je cherche un truc, je ne le trouve pas, donc je passe sans doute à côté d’un phénomène, mais là, spontanément, un gars qui fout une claque, qui montre une nouvelle voie comme Vatine ou Guarnido ont pu le faire en leur temps, je vois pas.
Peut-être chez Ankama et/ou 619 ? Singelin ou Bablet, je n’accroche pas du tout, j’y vois de grandes faiblesses (de dessin plus que de narration, au demeurant, c’est pour ça que je les trouve intéressants, parce que ce sont des auteurs de BD), mais ils ont le mérite d’amener des propositions différentes sur des sujets qui, potentiellement, peuvent avoir un gros public.
C’est tout ce qui me vient à l’esprit.

Et d’ailleurs, on le voit bien sur les grosses licences. Spirou, c’est éloquent : on se souvient du sort de Machine qui rêve. Mais là, que voit-on, de quoi parle-t-on depuis quelques posts ? Du fait que, justement, ça s’éloigne un peu du standard, et donc on reprend la main et on remet sur les rails.
Regardez le traitement de Blake & Mortimer. On s’éloigne pas du modèle. Si on fait un truc un peu plus foufou (et filer les clés à Schuiten ou à Floc’h, c’est pas non plus de la plus étourdissante audace), on le met dans une collection à part.
Les Thorgal Saga offrent un peu plus d’audace, en tout cas de liberté graphique aux illustrateurs, qui s’éclatent, mais somme toute, ils restent dans la veine réaliste épique définie par Rosinski. C’est pas demain qu’on aura un Thorgal par Fabrice Tarrin.

Assez d’accord.
Déjà, la quasi disparition des magazines de prépublication empêche les éditeurs d’aller tester un peu les limites. Le test se fait au moment de l’album, autant dire qu’il y a de la casse.
Ensuite, comme tu dis, le graphisme « différent » est souvent associé à un sujet « différent ».
Quid du mainstream ?

Jim