LE SPIROU DE… (collectif)

C’est avec cette collection que je suis revenu vers Spirou. Revoir le personnage dans des histoires hors continuites m allait bien.

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Ce sont pourtant des propositions differentes.

Ah bah ouais, mais le lecteur franco-belge est une petite bête fragile, facilement effarouchable…

Jim

Et visiblement si j ai bien compris certains libraires n’aident pas.

Oui, l’argument de l’éditeur, c’est que tout le monde est perdu, du lecteur au libraire.
Sans doute pas le libraire spé BD, cela dit.

Jim

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Faut esperer sinon ce serait désespérant.

Le monde est souvent désespérant !
:wink:

Jim

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Tu m’étonnes pour une fois que le Franco-belge prenait un tout petit risque.
J’avais eu une fois une discussion avec David Lloyd qui vantait la liberté et le côté plus « auteur » par chez nous et je l’avais désarçonné en lui disant préféré le système des comics car ça permettait l’éclosion de propositions plus radicales car c’est le personnage qui fait vendre.
Un mec comme Sienkiewicz n’aurait jamais pu faire ce qu’il a fait au médium chez nous.

oh même nous on peut se perdre.

Oh que si. Le système de personnages ça fonctionnent plus aux US que chez nous, bien sur nous en avons, mais pas dans des proportions aussi importantes. Les propositions graphique sont bien plus différentes chez nous qu’aux US.

Ça et la périodicité mensuelle.
Quand tu sors 46, 54 ou 62 planches par an pour une petite vingtaine d’euros, fatalement, tu prends pas de risques.

Jim

Ah mais je suis d’accord, mais comme le prouve encore une fois cet exemple est que sur du classique tu es obligé de faire à « manière de » voir le nouveau Gaston.
Bill aurait pu publier chez nous mais avec quelle audience, quel impact ?
Et pour avoir bien côtoyé le milieu fin des années 80 jusqu’au mitan des années 90, je ne suis même pas certain qu’il aurait eu le droit à une publication. Il faut remettre dans le contexte de l’époque le psychédélisme, Metal Hurlant et Bazooka c’était fini et on c’est vraiment qu’au début des années 90 et l’explosion de certains indépendants qu’on commence à observer l’apparition de collections « romans graphiques » pour que le graphisme sorte du carcan habituel.

Oui c’était notre point de désaccord avec Lloyd, certes chez nous c’est « artistique » et en face une industrie qui vendait des des « marques » et peu importe l’enrobage :wink:

Bah écoute, je trouve pas.
L’éventail des propositions graphiques est souvent lié à la variété des thèmes. Des sujets sociaux peuvent arborer des styles plus… « exigeants ».
Mais, somme toute, dans l’aventure au sens large, dans le « mainstream » franco-belge, c’est quand même assez balisé. On a le réalisme froid d’un Vance, exploité aujourd’hui par un Philippe Xavier, par exemple. Ou a toute une école post Juillard, avec de jolies palettes aquarellées. On a l’école post Wendling / Lauffray, qui nous donne des gens aussi fortiches qu’Alex Alice ou Timothée Montaigne. Etc etc.

Mais déjà, on n’a pas beaucoup de tours de force graphiques. À mes yeux, les grosses surprises, c’est Félix Delep sur Le Château des animaux ou Renaud Roche sur Les Guerres de Lucas. Y a Jean-Baptiste Hostache, aussi, sur Les Pionniers, qui m’impressionne (d’autant que je ne l’ai pas vu venir et qu’il bosse depuis un certain temps).
Mais en mainstream pur ? La série à héros récurrent, grand public, hors biopic ou historique ?
Il remonte à quand, le dernier grand choc mainstream, le truc nouveau, le machin qui génère un avant et un après ? Il est où le nouveau Vatine ?

Je pose sincèrement la question : je ne lis pas tout, déjà, et ensuite, comme souvent, quand je cherche un truc, je ne le trouve pas, donc je passe sans doute à côté d’un phénomène, mais là, spontanément, un gars qui fout une claque, qui montre une nouvelle voie comme Vatine ou Guarnido ont pu le faire en leur temps, je vois pas.
Peut-être chez Ankama et/ou 619 ? Singelin ou Bablet, je n’accroche pas du tout, j’y vois de grandes faiblesses (de dessin plus que de narration, au demeurant, c’est pour ça que je les trouve intéressants, parce que ce sont des auteurs de BD), mais ils ont le mérite d’amener des propositions différentes sur des sujets qui, potentiellement, peuvent avoir un gros public.
C’est tout ce qui me vient à l’esprit.

Et d’ailleurs, on le voit bien sur les grosses licences. Spirou, c’est éloquent : on se souvient du sort de Machine qui rêve. Mais là, que voit-on, de quoi parle-t-on depuis quelques posts ? Du fait que, justement, ça s’éloigne un peu du standard, et donc on reprend la main et on remet sur les rails.
Regardez le traitement de Blake & Mortimer. On s’éloigne pas du modèle. Si on fait un truc un peu plus foufou (et filer les clés à Schuiten ou à Floc’h, c’est pas non plus de la plus étourdissante audace), on le met dans une collection à part.
Les Thorgal Saga offrent un peu plus d’audace, en tout cas de liberté graphique aux illustrateurs, qui s’éclatent, mais somme toute, ils restent dans la veine réaliste épique définie par Rosinski. C’est pas demain qu’on aura un Thorgal par Fabrice Tarrin.

Assez d’accord.
Déjà, la quasi disparition des magazines de prépublication empêche les éditeurs d’aller tester un peu les limites. Le test se fait au moment de l’album, autant dire qu’il y a de la casse.
Ensuite, comme tu dis, le graphisme « différent » est souvent associé à un sujet « différent ».
Quid du mainstream ?

Jim

Initié un peu par Soleil non ?

D’où le fait que tu puisses voir émerger un Frank Miller ou un Bill Sienkiewicz qui conquièrent un public puis imposent une voix. Ou Neal Adams, Howard Chaykin ou Walt Simonson avant eux. Ou Mike Mignola ou Todd McFarlane après eux. Et d’autres.

En franco-belge, j’ai du mal à voir le nouveau Hermann, le nouveau Vatine, le nouveau Lauffray. Et, surtout, ces gars-là ont percé non pas en électrocutant des séries vénérables, mais en lançant leurs propres titres. La reprise de série, c’est rare, et en plus, ça ne génère jamais de grosse rupture.

Jim

Oui, mais j’ai aussi l’impression qu’il y avait un « style Lombard » ou un « style Dupuis », au début des années 1980. C’est là que l’émergence de Delcourt et Soleil me semble avoir apporté une alternative, mais c’est au niveau des éditeurs que ça s’est joué, chacun arrivant avec ses poulains, ses auteurs qui feront école (Cailleteau / Vatine pour l’un, Arleston / Tarquin pour l’autre). La constitution d’univers (autour de Troy, par exemple) ou de collection (Série B, Soleil Celtic) a contribué à renforcer un formatage qui semble convenir aux lecteurs, parce que ça permet d’identifier les choses. Les goûts.

Jim

Bah j’ai l’impression, mais je peux me tromper, que bcp de jeunes artistes bd puissent un peu leurs inspirations sur des styles manga « grand public » et des styles comics plutôt periodes 90. Bon à contrario aux US je vois beaucoup d’inspirations européennes aussi.

Oui les éditeurs se sont ouverts mais c’est assez récent finalement car en 96/97 quand j’arrive sur le « marché » c’était du genre « vous avez un bon dessin mais c’est quoi toutes ces masses noires et votre découpage, c’est bizarre … »
Sur l’autre topic vous parliez de vos années lycées. Moi j’ai toujours eu la chance de tomber sur des fans de BD mais de comics moins et il y en avait toujours un pour me ramener un Thorgal et j’ai toujours trouvé ça affreux, c’est quoi cet encrage et ce dessin tout mou :wink:

Oui, sans doute.
Mais bon, proposer quelque chose de nouveau en franco-belge, faut s’accrocher.
Ou avoir de la chance.
Et ça sera sur ta série.
Reprendre un truc à la manière de pour ensuite exploser tous les codes, je pense que ce n’est pas possible.
Sienkiewicz sur Moon Knight, en franco-belge ? Impossible, selon moi.
Périodicité trop longue, prix trop élevé…
Simonson pouvait faire un épisode de pleines pages sur Thor, parce que le mois suivant, il fournissait vingt-deux autres pages. Impossible de faire ça sur un album de 54 planches à 15 boules.

Jim

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Omnopolis ? :innocent:

(bon, je pensais qui, qu’on aime ou pas, à mon sens, de mon regard extérieur arrivé à la bourre, à engendrer une vague de fantasy en francobelgerie)

Bajram ?