J’aime beaucoup ce mag. D’une certaine manière, c’est l’un des pionniers explorant une bande dessinée américaine dite « adulte » (terme fourre-tout qui permet à tout le monde d’appliquer une sorte de grille de lecture qualitative, un tamis triant le « bon grain » de « l’ivraie »… et chacun a sa propre définition de ces notions floues), mais surtout proposant des auteurs plus rares et des univers parallèles à celui des super-héros.
Ce magazine, en proposant régulièrement du Neal Adams, du Ralph Reese, du Berni Wrightson, du Wally Wood (en gros, les goûts de Fershid Bharusha), a contribué à construire une sorte de panthéon de la BD américaine à destination de la critique française. Comme ce dernier n’appréciait guère les travaux de Kirby et Ditko, ces deux auteurs n’ont pas eu droit à la même reconnaissance (et pas à la même période en tout cas), ce qui est bien dommage. Mais il est clair que les premiers numéros constitue une sorte de who’s who des bédéastes américains adoubés.
Les premiers numéros sont fortement marqués par la personnalité de Jeff Jones, dont pas mal d’illustrations servent de couverture. J’aime bien aussi les derniers numéros, qui présentent des trucs peut-être plus mainstream (du Colan, du Buscema…), mais permettent aux amateurs de découvrir des récits courts pas toujours faciles à dénicher. Ou qui contournent l’auto-censure appliquée par des éditeurs comme Lug.
Le tout dernier numéro, le 25, propose un changement de logo. La plaque minéralogique de cette livraison sera utilisée par la suite dans Spécial USA, l’héritier direct (mais qui repart avec une nouvelle numérotation). C’est un numéro de transition, on va dire.
Jim