Héritier direct de L’Écho des Savanes Spécial USA, le nouveau magazine Spécial USA reprend le logo utilisé sur le dernier numéro de la précédente revue, mais avec une nouvelle numérotation.
L’un des gros changements, c’est que la revue se permet de sortir des récits à suivre, servant en cela de crash test et tremplin à d’éventuelles publications en album : la prépublication, mais pour du matos américain (entre autres).
Les premiers numéros proposent des histoires de Torpedo par Bernet, la première édition de Bravo pour l’aventure de Toth, des histoires courtes d’Eisner (qui iront dans la collection Big City), ainsi que des récits de Chaykin (Cody Starbuck) ou de Frank Thorne (Lann O’Linn).
La série dure dix-neuf numéros, avant d’être rebaptisée USA Magazine, repérable par son cartouche rouge en haut à gauche.
À partir de ce moment, la tonalité, sans réellement entrer en rupture, est plus affirmée : des jolies nanas en couverture, un goût affirmé pour la provoc (les pubs détournant l’image de Reagan sont mémorables), une volonté de feuilletonner davantage et de s’appuyer sur le mainstream. Si les incarnations précédentes affichaient le désir d’explorer un nouveau territoire, ici, on est davantage dans une logique de rentabilité, les publicités vantant les mérites des sorties des albums de l’éditeur (on pense au Dracula de Mignola ou au Batman / Predator de Gibbons et des frangins Kubert).
Ce qui n’empêche pas la revue de continuer à proposer des trucs qui sortent des sentiers battus. Des récits courts de Bruce Jones sont publiés (certains ne seront pas repris en albums, je pense à un récit illustré par Akin & Garvey et un autre par Blevins), des gags à l’humour méchants de Shari Flenniken font le sel de certains numéros… C’est aussi dans cette revue qu’on a droit à la découverte des aventures de Jack Cadillac par Mark Schultz, ou à la prépublication de Spider-Man: Hooky ou de Batman: Killing Joke ainsi que, vers la fin, des premiers chapitres de Sin City.
Un peu disparate, peut-être en quête d’identité, la revue souffre des défauts des anthologies : il y a à boire et à manger. L’ensemble est moins tenu que les deux formules précédentes (surtout la première), mais propose des récits qui resteront dans les mémoires.
Jim