SPÉCIAL USA #1-19 (1983-1986) / USA MAGAZINE #20-69 (1986-1993)

Héritier direct de L’Écho des Savanes Spécial USA, le nouveau magazine Spécial USA reprend le logo utilisé sur le dernier numéro de la précédente revue, mais avec une nouvelle numérotation.

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L’un des gros changements, c’est que la revue se permet de sortir des récits à suivre, servant en cela de crash test et tremplin à d’éventuelles publications en album : la prépublication, mais pour du matos américain (entre autres).

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Les premiers numéros proposent des histoires de Torpedo par Bernet, la première édition de Bravo pour l’aventure de Toth, des histoires courtes d’Eisner (qui iront dans la collection Big City), ainsi que des récits de Chaykin (Cody Starbuck) ou de Frank Thorne (Lann O’Linn).

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La série dure dix-neuf numéros, avant d’être rebaptisée USA Magazine, repérable par son cartouche rouge en haut à gauche.

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À partir de ce moment, la tonalité, sans réellement entrer en rupture, est plus affirmée : des jolies nanas en couverture, un goût affirmé pour la provoc (les pubs détournant l’image de Reagan sont mémorables), une volonté de feuilletonner davantage et de s’appuyer sur le mainstream. Si les incarnations précédentes affichaient le désir d’explorer un nouveau territoire, ici, on est davantage dans une logique de rentabilité, les publicités vantant les mérites des sorties des albums de l’éditeur (on pense au Dracula de Mignola ou au Batman / Predator de Gibbons et des frangins Kubert).

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Ce qui n’empêche pas la revue de continuer à proposer des trucs qui sortent des sentiers battus. Des récits courts de Bruce Jones sont publiés (certains ne seront pas repris en albums, je pense à un récit illustré par Akin & Garvey et un autre par Blevins), des gags à l’humour méchants de Shari Flenniken font le sel de certains numéros… C’est aussi dans cette revue qu’on a droit à la découverte des aventures de Jack Cadillac par Mark Schultz, ou à la prépublication de Spider-Man: Hooky ou de Batman: Killing Joke ainsi que, vers la fin, des premiers chapitres de Sin City.

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Un peu disparate, peut-être en quête d’identité, la revue souffre des défauts des anthologies : il y a à boire et à manger. L’ensemble est moins tenu que les deux formules précédentes (surtout la première), mais propose des récits qui resteront dans les mémoires.

Jim

Dans une autre discussion, on évoquait les traductions de certains trucs dans les magazines français. Notamment les œuvres de Chaykin.

En refeuilletant mes exemplaires (sur la période Spécial USA, je crois que je les ai presque tous… et j’ai en tout cas les six premiers), je constatais (à nouveau) la grande qualité de Cody Starbuck, mais aussi de Lann O’Linn, la série noir & blanc de Frank Thorne.

Et je me demandais ce qui avait pu décider l’éditeur à donner sa chance en album à tel ou tel série. Pourquoi telle prépublication a donné suite à des ouvrages, et pas d’autres ? Pourquoi Corben ou Wrightson eu des albums et pas Chaykin ou Thorne ? Les doubles pages de Cody Starbuck ont-elles posé un souci technique ? Le côté dénudé de Lann soulevait-il un problème ?

Certes, le marché n’était pas le même, peut-être l’éditeur estimait-il que le public n’était pas assez nombreux, et préférait miser sur des auteurs que les précédentes revues avaient déjà imposés au public. Mais tout de même, quand on voit la qualité d’ensemble des premiers numéros, on demeure surpris.

Jim

Pour un aperçu de la revue qui a précédé :

Jim

Je dois beaucoup à USA Magazine…
Je connaissais les 4 1ers collection superheros de comics USA mais ils ne m avaient pas interessés…
Mais un jour de septembre 1988 (j ai 14 ans) je vois le Joker par Bolland en couv à la maison de la presse de ma ville moyenne de Lot et Garonne!

Bolland que je connaissais de Camelot 3000 et Judge Dredd… Moore que j avais déjà lu un peu sur Swamp Thing et superman mais pas encore vraiment intégré (j ai lu que quelques swampie… et le superman c etait Swan que je detestais).
A l intérieur Killing Joke! une claque… avec une fin qui ne m a jamais vraiment satisfait mais quand même… et une page qui parle de ce qui se passe en VO avec une renvoie vers la VPC d’Album à Paris…
C est là que je recois le catalogue album (qui ne fera de VPC que 3 mois avant de donner l’adresse de Dangereuses visions chez qui je commanderais jusquà la fermeture… même aprés avoir découvert les comics shops de Bordeaux)…
Ce qui me permit de retrouver Captain America… absent des kiosques francais depuis juin 1985 (3 ans!!!)
Avec mon premier Cap VO

Mais c est aussi les pubs pour Batman Year One ou Kraven Last Hunt qui me feront découvrir un autre comics… avec zenda… la suite de Moore qui me conduiront à Vertigo.

Certes j ai suivi ensuite comics USA de loin… n achetant que quelques numeros par ci par là (a poil les nounours… special violence avec punisher par zeck et une courte histoire de Miller…) mais bon… un seul numéro (déjà que temps X et une emission de culture pop de Delarue avaient donné une idée de ce qu etait Dark Knight, Crisis, Watchmen…) change pas mal de choses.

Si on en croit Barrucha lors de sa conf à la seule PCE où j etais… il publiait ce qu il aimait… et il aimaits pas toujours tout…(ex Ditko)

Ah ouais, Hawkman de Kubert au sommaire. Ça m’a complètement échappé à l’époque, ça. Je suppose que c’est la prépublication du récit qu’on retrouve au sommaire de l’album Superman & Co. ?

Et pour Dragon Ball au n°66, ce qui était alors une surprise assez colossale. Rappelons qu’à l’époque, dans ce registre, ce sont les romans-photo hideux du Club Dorothée Magazine qui représentaient la norme dans les kiosques.

Je ne sais pas, mais en tout cas, il existe au moins deux versions de Lann. Une parue en couleurs dans Heavy Metal et l’autre en noir et blanc chez Eros Comix. La deuxième est, comme on peut s’y attendre, plus salée. Par exemple, quand l’héroïne se donne du plaisir avec une machine, ce qui est caché par une ombre pudique chez Heavy Metal ne l’est plus dans la version Eros.

Une couverture faite exclusivement pour la revue, et dont les couleurs sont l’œuvre de Tanino Liberatore, si je ne m’abuse !

Merci pour le lien : je crois que c’est ça que je cherchais, mais j’étais persuadé que c’est une interview papier ou un truc du genre.

Jim

Apparemment, Hermes Press prépare une nouvelle édition pour début 2019. J’espère qu’elle sera à la hauteur.

Jim

Rétrospectivement, ce qui me surprend avec ce magazine, c’est l’absence de rédactionnel sur le monde des comics et de ses auteurs. Pourtant, Barrucha avait beaucoup de contacts dans le milieu.

Tiens j’y étais aussi :slight_smile:

Oui, ça causait de trucs variés, mais pas trop de BD. Bizarre.

Jim

Sur la fin (la « période Bisley », comme je la surnomme, car il était très présent au sommaire - une sorte de « UK Magazine », en quelque sorte), il y avait quand même une rubrique sur les sorties US tenue par un Xavier Fournier tout jeune, sous un pseudo transparent genre Reivax quelque chose.

Certaines histoires avaient droit à une présentation, aussi. Je me souviens notamment d’une page de présentation de Rocketeer et de La gonzesse aux pieds nus dans le septième numéro.

Tori.

Y a un un album Cody Starbuck , Il date de quand exactement le personnage ?

C’est une affirmation ou une question ?

Je crois qu’il y a un one-shot datant de 1978, mais à mon avis il doit assembler ses apparitions dans Star*Reach. Le feuilleton publié dans Heavy Metal, donc celui traduit dans les premiers numéros de Spécial USA, n’a à ma connaissance pas été publié.

La première aventure remonte à Star*Reach #1, donc en 1974.

Jim

Ah, j’ai retrouvé…

Dans ce numéro, il y a effectivement une histoire de Miller. C’est « Dernier avertissement », l’histoire d’un gars qui n’a pas payé sa facture, et qui est traqué par des tueurs. Un récit dans un New York gangrené qui pourrait être celui de Ronin.

On peut lire l’intégrale (six pages) sur l’excellent scannblog Diversions of the Groovy Kind.

Jim

Le seul morceau de Grimjack jamais traduit à ce jour (une back-up « Munden’s Bar »).
Dans USA Magazine Hors Série #2, en 1989 :

Et tu noteras que le sommaire contient plein de choses intéressantes :

Jim