REALISATEUR
Riccardo Freda
SCENARISTE
Ernesto Gastaldi
DISTRIBUTION
Barbara Steele, Robert Flemyng, Silvano Tranquilli, Maria Teresa Vianello…
INFOS
Long métrage italien
Genre : horreur
Titre original : L’orribile segreto del Dr. Hichcock
Année de production : 1962
Le respecté docteur Bernard Hichcock a mis au point un puissant anesthésique, ce qui lui permet d’opérer ses patients dans de meilleures conditions. Mais dans l’intimité de sa demeure, il se sert aussi de sa formule pour assouvir sa déviance : le bon docteur préfère en effet la chair froide. Régulièrement, il emmène son épouse volontaire dans une chambre funéraire pour l’anesthésier et pratiquer toutes sortes de jeux sexuels sur son corps inerte. Mais un soir, Hichcock double la dose et provoque un arrêt cardiaque. Choqué, il décide de quitter sa maison et son travail.
Douze ans plus tard, Bernard Hichcock revient chez lui accompagné de sa nouvelle femme Cynthia. Très vite, la nouvelle madame Hichcock est témoin de phénomènes étranges…
Décédé en 1999, Riccardo Freda fut l’un des grands noms du cinéma populaire italien. Des films de cape et d’épée de ses débuts (Le Chevalier Mystérieux, Le Fils de D’Artagnan) aux sous-James Bond des sixties (Coplan FX 18 casse tout, Coplan ouvre le feu à Mexico) en passant par les péplums (Spartacus, Théodora, Impératrice de Byzance, Maciste en enfer) et le western (La morte non conta i dollari), Riccardo Freda s’est, comme nombre de ses compatriotes réalisateurs, illustré dans pratiquement tous les genres avec succès.
Il joua également un rôle important dans le développement du cinéma d’horreur gothique italien avec Les Vampires en 1957. Les Vampires est d’autant plus important dans l’histoire du cinéma italien que Riccardo Freda quitta son fauteuil de metteur en scène en plein tournage (officiellement à cause de désaccords avec la production) pour laisser la place à Mario Bava, déjà un directeur de la photographie et spécialiste des effets spéciaux réputé, qui put ainsi faire ses débuts de réalisateur de fiction qui le mèneront au tétanisant et matriciel Le Masque du Démon et à l’impressionnante filmographie qui suivit.
Suite au succès du Masque du Démon, les producteurs se sont engouffrés dans la brèche. Sous son pseudonyme américanisé Robert Hampton (pratique courante à l’époque pour faciliter la distribution des films à l’international), Riccardo Freda s’est attelé au vrai/faux diptyque composé de L’Effroyable secret du Dr. Hichcock et Le Spectre du Dr. Hichcock (malgré le nom et la présence de Barbara Steele au générique, le second n’est pas la suite du premier).
On doit le scénario de L’Effroyable secret du Dr. Hichcock au prolifique Ernesto Gastaldi, auteur de plus d’une centaine de scripts dans tous les genres possibles (Le Corps et le Fouet, L’Orgie des Vampires, Le Cynique, L’infâme, le violent, Atomic Cyborg…mais aussi des polars, des post-apo, des Terence Hill et j’en passe). Scénario qui n’est d’ailleurs pas totalement abouti (plusieurs pistes sont lancées sans véritablement être explorées et le final n’est pas à la hauteur de ce qui a précédé).
Ce qui est dommage car l’idée de départ est très intéressante : version déviante du Rebecca d’Alfred Hitchcock, L’Effroyable secret du Dr. Hichcock rend hommage au cinéaste britannique (d’où l’emploi du nom Hichcock) par le biais de références judicieusement placées tout en traitant d’un sujet tabou (la nécrophilie) en privilégiant l’ambiance aux passages gores et glauques.
Car c’est surtout dans la réalisation de Riccardo Freda (ainsi que dans l’interprétation de ses acteurs) que le film trouve sa force. L’utilisation de l’espace, l’importance de l’excellent traitement chromatique de la photographie dans l’expression des tourments que traversent les personnages et le placement des ombres renforcent l’atmosphère anxiogène qui se dégage des superbes décors où évoluent la belle Barbara Steele (Le Masque du Démon) au regard si troublant et l’halluciné Robert Flemyng (Le Vampire a soif).
Moment fort du long métrage, la scène au cours de laquelle l’héroïne découvre littéralement le véritable visage monstrueux de son mari (belle idée de mise en scène) est absolument glaçante.
Eros et Thanatos…sexe et mort…la folie hante ces lieux…