LEGION (Saisons 1-3)

Teleportation

Chapitre 7 (2017)
Saison 1, épisode 7
Scénariste : Jennifer Yale

Dans la foulée de la parenthèse clivante du 1X6, Legion produit avec cet avant-dernier chapitre son épisode le plus inventif/expérimental jusque-là, payant à la fois son tribut au cinéma d’horreur des années 80 (plus précisément celui de l’illustre John Carpenter, qu’il s’agisse de la flaque de sang au plafond façon Prince of Darkness et surtout des lunettes spéciales de They Live, capables de percer le voile de l’illusion) ainsi qu’au cinéma muet d’antan (le noir et blanc comme lien entre ces deux périodes distinctes). Même la partie musicale se fait innovante avec une utilisation très originale du Boléro de Ravel (par le biais d’un Oliver Bird décidé à enfin intervenir dans ce conflit ; il était temps).

Le dédoublement mental de David Haller/Legion permet de son côté à l’acteur Dan Stevens d’utiliser son accent britannique naturel (il s’amuse même à imiter brièvement la voix de Patrick Stewart, l’interprète emblématique de Charles Xavier, évoqué ici de façon plus équivoque, calvitie et fauteuil roulant inclus). La précision des enjeux et autres éléments d’exposition sait se faire fluide et non lourde (évitant le long tunnel de dialogues), en illustrant ces informations pour mieux évoquer son passé ; c’est même le (pas encore « Uncanny » officiellement) X-Men #117 des 70’s qui est visuellement convoqué.

Une réussite si éclatante que l’épisode suivant aura du mal à l’égaler, à l’instar (toutes proportions gardées) du Watchmen de Lindelof (avec la même Jean Smart au casting), dont l’avant-dernier épisode (celui consacré au Dr. Manhattan, lui aussi brillant dans sa façon de mixer le conceptuel & l’émotionnel) à tendance à éclipser un final moins éblouissant, occupé à retomber sur ses pattes et à produire une fin pas aussi satisfaisante que celle de Legion (le final le la saison 3), elle aussi diffusée en 2019 (une année chargée côté conclusions: Skywalker Saga, Infinity Saga, Game of Thrones).

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