LES AVENTURES DE ROBIN DES BOIS (Curtiz & Keighley)

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REALISATEURS

Michael Curtiz et William Keighley

SCENARISTES

Norman Reilly Raine et Seton I. Miller

DISTRIBUTION

Errol Flynn, Olivia de Havilland, Basil Rathbone, Claude Rains, Alan Hale…

INFOS

Long métrage américain
Genre : aventures
Titre original : The Adventures of Robin Hood
Année de production : 1938

Pendant la première moitié des années 30, une grande partie du succès de la Warner venait de film de gangsters comme Le Petit César avec Edward G. Robinson et L’Ennemi Public avec James Cagney…ce qui peut expliquer que l’on a failli se retrouver avec un Robin des Bois au physique de caïd new-yorkais. En effet, lorsque le studio se lança dans le développement des Aventures de Robin des Bois, une ambitieuse superproduction en Technicolor (procédé jusque-là réservé aux grands drames romantiques et aux comédies musicales), James Cagney fut le premier choix de la production. Comme toutes les grandes stars de l’époque, Cagney était sous contrat avec la Warner, mais un conflit éclata entre l’acteur et les dirigeants et Cagney finira par ne plus travailler pour eux pendant plus de deux ans.

Le choix suivant était rétrospectivement le plus évident : Erroll Flynn, digne héritier de Douglas Fairbanks dans le genre swashbuckler et ce dès son premier grand film, Capitaine Blood en 1935. Athlétique, élégant, aussi charmant que fier-à-bras, Erroll Flynn était un personnage à la vie comme à l’écran…après plus de 15 ans de succès, ses frasques (femmes, bagarres et picoles) causèrent le déclin de sa carrière et ses excès précipitèrent son décès en 1959 à l’âge de 50 ans.

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À l’écran, Erroll Flynn personnifiait le héros rebelle au grand coeur, l’homme d’action qui combat l’injustice et gagne le coeur de la demoiselle en détresse. Il était donc tout à fait désigné pour incarner le légendaire hors-la-loi de la forêt de Sherwood, comme Douglas Fairbanks avant lui. Et comme Douglas Fairbanks, son charisme crève l’écran et sert idéalement une histoire universellement connue et qu’il n’est même pas besoin de résumer ici tant elle influencera de nombreuses versions qui suivirent (le Robin des Bois de Disney lui doit beaucoup, par exemple).

Les Aventures de Robin des Bois est l’exemple même d’une distribution parfaite et équilibrée. Lady Marianne est interprétée par Olivia De Havilland, qui forma avec Erroll Flynn un couple mythique à l’écran (mais pas que…) dans 8 longs métrages, de Capitaine Blood à La Charge Fantastique, en passant par La Charge de la Brigade Légère et Les Conquérants. Leur alchimie, moteur d’une idylle romantique à souhait, fit à nouveau merveille.
Le grand comédien britannique Basil Rathbone, futur Sherlock Holmes dans une longue série de 14 films, est le vilain idéal, Guy de Gisbourne, intelligent, retors à souhait et fin bretteur. Claude Rains, révélé en 1933 par l’excellent L’Homme Invisible de James Whale, est le Prince Jean, toujours prompt à s’emparer de la Couronne sans se salir les mains. Melville Cooper complète ce trio en campant un Sherif de Nottingham bedonnant qui sert de faire-valoir comique.
Parmi les joyeux compagnons de Robin des Bois, il y a bien entendu le fidèle Petit Jean, joué par Alan Hale, qui avait déjà tenu ce rôle dans le Robin des Bois muet de Douglas Fairbanks et qui le reprendra une troisième et dernière fois dans La revanche des gueux de Gordon Douglas en 1950 !
Bref, un casting merveilleux complété par une galerie de personnages secondaires irrésistibles.

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Deux réalisateurs sont crédités au générique : William Keighley et Michael Curtiz. Keighley fut engagé sur l’insistance de Eroll Flynn, qui apprécia leur collaboration sur le tournage du Prince et le Pauvre en 1937. Mais William Keighley fut vite dépassé par l’ampleur de la production. Après visionnage des rushes, les exécutifs du studio ne furent guère enthousiasmés par les scènes d’action, qui manquaient selon eux de style et d’énergie. William Keighley perdit son fauteuil au profit du prolifique et éclectique Michael Curtiz, qui avait fait de Erroll Flynn une star avec Capitaine Blood et La Charge de la Brigade Légère.
Les relations de travail entre Flynn et Curtiz furent une nouvelle fois houleuses, l’acteur ne supportant pas les méthodes « dictatoriales » du metteur en scène hongrois qu’il détestait cordialement.

Ces conflits derrière la caméra n’empêchèrent pas le film d’être une éclatante réussite et de remporter ainsi un succès mérité. Le Robin des Bois de 1938 est un flamboyant film d’aventures : les héros sont attachants, les méchants sont de ceux qu’on adore détester, le rythme est trépidant, l’humour est réjouissant, les scènes d’action sont éblouissantes, les combats à l’épée sont superbement chorégraphiés, la mise en scène sublime les morceaux de bravoure, la musique de Erich Wolfgang Korngold est épique…un véritable chef d’oeuvre, l’Âge d’or hollywoodien dans toute sa splendeur et toute sa démesure !

1 « J'aime »

Un Robin des bois qui m’a fait rêver quand j’étais petit …

Pareil…et la magie fonctionne toujours. Je l’ai revu hier et j’avais le sourire tout du long. Du cinoche qui file la patate…

C’est marrant comme certains films ne vieillissent pas et nous font toujours plaisir à revoir.

Sanjulian :

Extrait du « ciné-roman » publié dans la revue Star Ciné Vaillance :

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