LE SIGNE DE ZORRO (Rouben Mamoulian)

Aventures
Long métrage américain
Réalisé par Rouben Mamoulian
Scénarisé par John Taintor Foote, d’après Johnston McCulley
Avec Tyrone Power, Linda Darnell, Basil Rathbone, Gale Sondergaard…
Titre original : The Mark of Zorro
Année de production : 1940

Dans la longue filmographie consacrée au héros créé par Johnston McCulley, la super-production Le Signe de Zorro se situe au coeur d’une période sérial pour le personnage, avec des films à épisodes comme Le Retour de Zorro (1937), Zorro et ses légionnaires (1939), Zorro le Vengeur Masqué (1944) et Le Fils de Zorro (1947). Grâce à Darryl F. Zanuck et à la Twentieth Century Fox, Zorro a échappé un temps aux avant-programmes pour se retrouver dans un long métrage qui a été présenté aussi bien comme une nouvelle version du Fléau de Capistrano de McCulley que comme un remake du Signe de Zorro avec Douglas Fairbanks, le premier Zorro cinématographique sorti en 1920.

Le rôle principal a été confié à Tyrone Power, star du studio habitué aux comédies romantiques, avec aussi quelques incursions du côté du western comme dans Le Brigand bien-aimé en 1939. Le succès du Signe de Zorro lui a offert plus d’opportunités dans le domaine du film d’aventures/swashbuckler, avec notamment Le Cygne Noir en 1942 et Capitaine de Castille en 1947. Le double-rôle de Don Diego Vega/Zorro a permis à Tyrone Power de s’amuser avec les différentes facettes du héros…ainsi il est assez savoureux dans sa composition de noble freluquet et maniéré, une couverture travaillée pour que personne ne se doute qu’il puisse être Zorro, le défenseur des opprimés face à un gouverneur cupide et son sadique capitaine.

Tyrone Power était un athlète accompli et il était aussi à l’aise dans les chevauchées que dans les combats à l’épée, ce qu’il démontre plusieurs fois sous la direction de Rouben Mamoulian (Docteur Jekyll & Mister Hyde). L’affrontement final contre le capitaine Pasquale incarné par Basil Rathbone (excellent Guy de Gisbourne dans Les Aventures de Robin des Bois), lui-même un fin épéiste comme il l’a prouvé dans de nombreuses productions (et il n’a pas tari d’éloges sur les capacités physiques de Power), est l’un des meilleurs du genre.

Le Signe de Zorro est un très bon spectacle de l’Âge d’Or hollywoodien. La mise en scène de Rouben Mamoulian n’a pas l’ampleur et le souffle épique de celle de Michael Curtiz sur Les Aventures de Robin des Bois mais le mélange de légèreté, de romance (avec la belle Linda Darnell en love interest de Don Diego) et d’action fonctionne bien et assure un divertissement de qualité, avec une superbe photographie signée Arthur C. Miller. Je trouve tout de même dommage que le costume iconique de Zorro disparaisse dans le dernier acte quand le secret de Diego est éventé (plus besoin de le porter pour se battre, donc)…

En reparlant des Aventures de Robin des Bois, certains éléments laissent à penser que Le Signe de Zorro s’en est inspiré, ne serait-ce que par les présences de Basil Rathbone (le capitaine Pasquale et Guy de Gisbourne se ressemblent beaucoup) et du truculent Eugene Pallette dont le frère Felipe est la réplique fidèle de ce bon vieux Frère Tuck !

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