LES ÉVADÉS DE LA PLANÈTE DES SINGES (Don Taylor)

REALISATEUR

Don Taylor

SCENARISTE

Paul Dehn, d’après les personnages créés par Pierre Boulle

DISTRIBUTION

Roddy McDowall, Kim Hunter, Bradford Dillman, Eric Braeden, William Windom…

INFOS

Long métrage américain
Genre : science-fiction
Titre original : Escape from the Planet of the Apes
Année de production : 1971

« Les Singes survivent. Suite exigée ». Le producteur Arthur P. Jacobs a envoyé ce télégramme laconique au scénariste Paul Dehn juste après la confirmation de la première place au box-office du Secret de la Planète des Singes. Les longs métrages de Franklin J. Schaffner et Ted Post n’avaient pas été développés avec la possibilité d’une suite…mais comme l’argent continuait à rentrer dans les caisses de la 20th Century Fox, c’est donc avec Les Evadés de la Planète des singes que Paul Dehn a défini ce qui allait devenir une véritable saga cinématographique. Le plan final du Secret de la Planète des Singes avait pourtant tout de l’épilogue aussi explosif que définitif. Paul Dehn a donc eu l’idée de faire du troisième autant une suite qu’une préquelle…une première pour l’époque !

Les Evadés de la Planète des Singes s’ouvre sur une image récurrente de la série…une plage, le bruit du ressac…ce calme apparent ne dure pas car surgit soudain un hélicoptère, preuve évidente que nous ne sommes plus dans le futur post-apocalyptique des précédents opus. Le spectateur assiste alors à l’opération de sauvetage d’une navette spatiale qui s’est échouée dans l’océan…une navette très familière puisqu’il s’agit de celle du capitaine Taylor (Charlton Heston). Les militaires n’en croient pas leurs yeux lorsque les trois astronautes qui sortent du vaisseau retirent leurs casques : ce ne sont pas des humains…mais des singes !


Les habitués de la saga reconnaissent là les sympathiques chimpanzés Cornelius (Roddy McDowall est de retour sous le maquillage de John Chambers) et sa femme Zira (Kim Hunter), accompagnés par un nouveau personnage, le docteur Milo. Un prologue avait été envisagé pour expliquer leur situation, avant d’être abandonné pour renforcer l’effet de surprise (il a paraît-il…puisque je ne l’ai pas lue…été replacé dans l’adaptation en comic-book de Marvel). On devine alors dans les dialogues qui suivent, puisque tout ceci s’est passé off-screen, que le vaisseau de Taylor a été récupéré par le docteur Milo, un génie qui l’a remis en état, et que lors du vol d’essai avec ses amis Cornelius et Zira, la Terre a explosé, les précipitant à rebours dans la même faille temporelle que Taylor et Brent…jusqu’à l’année 1973 !

Dans un premier temps, Les Evadés de la Planète des Singes fonctionne presque comme un miroir inversé de La Planète des Singes. Zira, Cornelius et Milo sont amenés dans un zoo et forcés à participer à des tests d’intelligence (ce que Zira trouve extrêmement dégradant). Après la mort accidentelle de Milo, les époux révèlent qu’ils ont la capacité de parler, ce qui provoque une véritable révolution dans la société de l’époque. Cornelius et Zira, dont on découvre qu’elle est enceinte, sont tellement charmants qu’ils sont dans un temps favorablement accueillis, ce qui donne lieu à une suite de scènes très amusantes, servies par d’excellents dialogues.

Mais pour le scientifique Otto Hasslein (Eric Braeden, bien avant de devenir le moustachu Victor Newman de l’interminable soap-opera Les Feux de l’Amour), la présence de ces singes évolués est annonciatrice d’une époque troublée pour l’Humanité. Le récit prend alors un tournant beaucoup plus sombre, symbolisée notamment par la discussion entre Hasslein et le Président des Etats-Unis, qui renforce l’intéressant sous-texte, et les mesures radicales prises par le savant pour prévenir le futur de la Terre.


Le scénario de Paul Dehn inverse avec habileté le point de vue adopté, de humain à simien, et il le réussit grâce à l’excellente interprétation du couple vedette, Roddy McDowall et Kim Hunter. Moins réservé que précédemment, Cornelius s’impose en farouche protecteur de sa femme et de son enfant à naître. Zira est toujours aussi vive et sarcastique, pour mieux s’adoucir lorsqu’elle devient maman. Ils sont entourés par une solide distribution, dont Bradford Dillman (Piranhas) en comportementaliste animalier qui devient leur ami et Ricardo Montalban (Star Trek 2 : La Colère de Khan) en gentil directeur de cirque.

Efficacement réalisé par Don Taylor, vétéran de la télé qui deviendra un bon artisan du genre fantastique (L’Ile du Docteur Moreau, Damien : La Malédiction 2, Nimitz : Retour vers l’Enfer), rythmé par une bande originale funky de Jerry Goldsmith (bien adapté à l’unité de temps de l’histoire racontée), Les Evadés de la Planète des Singes est une très bonne suite, bien équilibrée entre ses passages les plus légers et ses éléments les plus dramatiques, qui se conclue sur une chasse à l’hom…humm, aux singes…un suspense soutenu qui débouche à nouveau sur un final déchirant, soudain et brutal, ce qui est l’une des marques de fabrique de cette première période de la franchise.

Mais cette fois-ci, la fin est ouverte…

1 « J'aime »

Les Evadés de la Planète des Singes a été adapté en comic-book par Marvel, dans les pages du magazine en N&B Planet of the Apes. Ces épisodes signés par le scénariste Doug Moench et le dessinateur philippin Rico Rival ont été publiés en France par Lug dans les derniers numéros de la revue Planète des Singes (les adaptations des deux autres films sont donc restées inédites en V.F.).

14

17

1 « J'aime »