REALISATEUR
Kinji Fukasaku
SCENARISTE
Hiro Matsuda, d’après une histoire de Kinji Fukasaku, Shotaro Ishinomori et Masahiro Noda
DISTRIBUTION
Vic Morrow, Phillip Casnoff, Hiroyuki Sanada, Peggy Lee Brennan, Sonny Chiba, Masazumi Okabe…
INFOS
Long métrage japonais
Genre : science-fiction
Titre original : Uchu kara no messeji
Année de production : 1978
Suite à l’immense succès de La Guerre des Etoiles de George Lucas en 1977, de nombreux cinéastes autour du monde se sont empressés de mettre en chantier leur propre space-opera, dans l’espoir de toucher le jackpot en exploitant la même veine cosmique. Parmi les productions internationales les plus connues, il y a le Uchu Kara no messeji de la Toei, sorti aux U.S.A. sous le titre Message from space et en France sous celui des Evades de l’Espace.
Les Evadés de l’Espace a la particularité d’être un démarquage de Star Wars sorti dans son pays d’origine avant l’oeuvre dont elle s’inspire ! En effet, les producteurs ont pu obtenir que la sortie de Star Wars soit retardée le temps que Les Evadés de l’Espace soit terminé. Le film de Kinji Fukasaku put ainsi être projeté dans les salles nippones en avril 1978…et les japonais durent donc attendre juin 1978 pour découvrir La Guerre des Etoiles, soit treize mois après les américains !
Le scénario des Evadés de l’Espace a été co-signé par Kinji Fukasaku (Bataille au delà des étoiles, Le Lézard Noir, Tora ! Tora ! Tora !…) et le mangaka Shōtarō Ishinomori (Cyborg 009, Kamen Rider…) et peut se résumer ainsi : la planète Jillucia a été conquise par l’Empire Gavanas, sa beauté naturelle dévastée après des années de guerre. Les derniers survivants en appellent à leurs dieux qui leur envoient huit graines magiques (en fait, des noix qui brillent !) qu’ils envoient à travers l’univers pour qu’elles trouvent les huit champions qui aideront les habitants de Jillucia à mettre fin au règne de terreur de l’Empire.
Dans la grande tradition du genre, la fine équipe rassemblée par les noix magiques (oui je sais, elle est bizarre cette phrase) sera complètement hétéroclite : un vieux général terrien tombé en disgrace, son aide de camp robotique, deux pilotes têtes brûlées, un arnaqueur, une fille à papa richissime qui cherche les frissons et un prince Gavanas exilé.
Ces personnages sont interprétés par une distribution internationale globalement composée, à quelques exceptions près, de relatifs inconnus : un Vic Morrow (Graine de violence, La Ruée vers L’Ouest…) en fin de carrière interprète le digne General Garuda; les débutants Phillip Casnoff (Oz) et Hiroyuki Sanada (Lost, Helix, Wolverine : Le Combat de l’Immortel…) sont les jeunes pilotes désintéressés qui se découvriront une âme de héros; l’américaine Peggy Lee Brennan est l’insupportable pilote et Etsuko Shiomi (de la série de films Sister Streetfighter) est la belle princesse à sauver. Parmi les figures les plus connues, on retrouve le légendaire Sonny Chiba en prince déchu.
Si le synopsis a l’air simple à résumer, il n’est pourtant pas toujours facile de suivre une histoire qui part un peu dans tous les sens, notamment à cause de fréquents changements de ton qui la rendent parfois difficile à comprendre, et qui comporte son lot de moments complètement absurdes (la pêche au lucioles dans l’espace par exemple). Pourtant, cette fantaisie interstellaire un chouïa grotesque a pas mal d’atouts pour plaire : un rythme soutenu, des maquettes détaillées, une imagerie saisissante (le vaisseau aux voiles solaires est de toute beauté) et un sens du fun et du spectacle, aussi kitsch soit-il, qui ne se dément pas du début jusqu’à la fin.
Ces qualités ne rattrapent pas toujours les défauts (une interprétation souvent assez lourdingue, un côté disco horriblement daté et ridicule…) mais elles suffisent à assurer le spectacle pendant une grande partie du métrage.
Les Evadés de l’Espace doit donc tout autant aux genres traditionnels japonais (à ce qu’il paraît, les fameuses noix magiques sont inspirées d’une vieille pièce kabuki…j’avoue cependant mon inculture dans ce domaine) qu’à Star Wars. Les nombreuses scènes de vol et de poursuites spatiales ont l’air d’avoir été calquées directement sur celles du film de Lucas, tout comme le final qui rappellera aussi pas mal de choses aux fans de la Guerre des Etoiles.
Les Evadés de l’Espace a inspiré en 1979 une série télévisée qui a repris une grande partie de ses décors et maquettes, ainsi que certains de ses interprètes, dont Hiroyuki Sanada. Cette fameuse série a connu un plus grand succès en France qu’au Japon, où les fans français la connaissent sous le titre de San Ku Kai.
Lors de la ressortie DVD des Evadés de l’Espace il y a quelques années, le distributeur a commandé un nouveau doublage et remplacé le nom de certains personnages par ceux de San Ku Kai (c’est pour cela que le robot Beba 2 est devenu Sidero par exemple).
Pratique commerciale pas vraiment inspirée pour un résultat catastrophique.