Les Futurs de Liu Cixin - Terre vagabonde
Depuis la prévision de la mort de notre soleil, l’humanité s’activait à sa survie dans un projet sans précédent : piloter la Terre jusqu’à la constellation du Centaure afin d’y trouver la nécessaire chaleur de son étoile. Un voyage long de 2500 années terrestres…
- Éditeur : Delcourt (23 mars 2022)
- Langue : Français
- Relié : 132 pages
- ISBN-10 : 2413038000
- ISBN-13 : 978-2413038009
Ben du coup j’avais raté celui-ci !
Cool, content d’avoir attiré ton attention. De l’utilité des tags.
Jim
Déjà !
Ah purée, que ça passe vite !
Jim
Propos, déjà rapportés chez BDGest, de Christophe Bec concernant de mauvaises surprises autour de la rémunération des auteurs :
Aujourd’hui sort en librairie un album dont, pour la deuxième fois de ma carrière, je ne parlerai pas et ne ferai aucune promotion où que ce soit, grand silence ! j’ai déjà refusé une Interview dans Casemate et différentes autres propositions.
Le précédent cas était la réédition de « Death Mountains », initialement paru chez Casterman, réédité par un petit éditeur belge et sur laquelle j’estime avoir été totalement floué, affaire qui aura du mal à trouver une issue favorable, tant l’éditeur fait preuve d’un total dédain et les frais de justice que je devrais engager en Belgique sont aberrants.
Dans ce cas-ci, il s’agit d’un album édité et publié à l’origine en Chine, une éditrice française se chargeait de la liaison, la promesse était un contrat plutôt bien payé (légèrement supérieur au tarif France), avec surtout des royalties dès le premier exemplaire vendu et une promesse de tirage assez important, la Chine est un vaste pays. La Covid a un peu bousillé la sortie là-bas, mais les ventes sont au-dessus de 150 000 exemplaires, l’album également vendu dans plusieurs pays, dont la France, aux éditions Delcourt. Première déception lorsque nous apprenons lors du paiement, sans en avoir été averti au préalable, que 20% du prix de page nous a été imputé, à cause de taxes entre la Chine et la France. Puis lors du premier relevé de droits, la deuxième douche froide, royalties à zéro ! Nous cherchons avec le dessinateur la raison, en réalité des termes flous entre la version chinoise du contrat et la traduction anglaise… bref, en fait le paiement était en avances sur droits. Après avoir fait pression, en collaboration avec l’éditrice qui depuis s’est retirée, l’éditeur chinois n’a pas voulu entendre raison et revenir sur ce qu’il nous avait promis. Ce qui explique mon silence total sur ce livre. Idem que pour la Belgique, attaquer en justice en Chine serait juste une énorme perte d’argent, de temps et d’énergie. Ces deux éditeurs peuvent dormir sur leurs deux oreilles.
Ceci pour souligner combien le rapport éditeurs/auteurs est totalement déséquilibré, et le SNE et les différents gouvernements, de continuer à nous enfoncer.
Jim
De toute façon, y a certains pays avec lesquels il est compliqué de travailler honnêtement.
Ce qui est étonnant (en tout cas à l’aune de ce que je comprends du sujet), c’est qu’il boycotte la version française alors que les auteurs ont été floués sur la version chinoise. Le relevé de droits concerne les 150 000 exemplaires de celle-ci, pas de la version française qui est sortie hier.
Moi, en tant que lecteur, je serais plutôt enclin à soutenir l’effort afin que Bec et Raffaele touchent des droits sur l’édition hexagonale. Car j’imagine mal que cette partie ne soit pas assurée par Delcourt, qui est plutôt réglo (si j’en juge par la manière qu’a l’éditeur de traiter les traducteurs).
Bref, j’ai l’impression que quelque chose m’échappe.
Jim
Je pense que comme le contrat concerne les multiples pays qui peuvent être touché le résultat sera le même. Un contrat pour tous les bouquin peu importe le pays.
Tu crois ?
Jim
C’est fort possible, la france étant un pays satellite et non principal du contrat, comme quand Vertigo ou DC vendait à l’étranger les droits d’un bouquin.
Oui, sauf que les auteurs Vertigo ou DC touchent des droits sur les ventes en France. Beaucoup moins, mais ils touchent.
Mais je comprends le raisonnement. Je ne suis simplement pas convaincu qu’il s’applique, mais va savoir.
Jim
Oh mais il va toucher, mais le livre est sortit hier c’est un peu tôt pour savoir combien non ?
Alors on en revient à ce que je dis plus haut (j’écris en martien, ou quoi ?) :
Et donc, pourquoi boycotter la version française, alors que c’est sur la version chinoise qu’il a été floué ?
Jim
Non non j’avais bien compris la première fois.
Parceque la version française doit représenter peanuts dans ce qu’il devait toucher par rapport a la version chinoise. La version française c’est un a côté qui rapportera pas grand chose. en plus il dit
Je pense que du coup ces 20% se retrouve aussi dans les royalties de vente en France. Ca fait une sacrée baisse.
Tu crois ?
Ce n’est pas ce que je comprends, ou plutôt, je ne suis pas sûr que cela s’applique sur la version française automatiquement. Mais j’avoue que ce n’est pas clair pour moi et que je suis curieux de savoir si d’autres auteurs vont s’exprimer sur le sujet.
Jim
C’est ce que je comprends, mais après faudrait surtout voir ou connaitre la nature précise du contrat.
Il parle de ce pourcentage avant d’évoquer le relevé de droits. Pour moi, ça concerne l’édition chinoise, mais rien ne dit que ce soit le cas pour les autres éditions dont la française. Peut-être est-ce le cas, mais j’ai beau relire son commentaire, je ne trouve rien qui l’induise clairement. Du moins ai-je l’impression.
Donc moi, en tant que lecteur potentiellement intéressé par la série d’albums, j’aurais tendance à vouloir soutenir le projet en achetant, en participant aux ventes et donc à la génération de droits d’auteur afin de compenser le manque à gagner, au moins un peu.
Jim
Bon, pour un début de collection, ça cogne bien. Je ne suis pas toujours fan du travail de Christophe Bec (et souvent, je préfère les choses pour lesquelles il est moins connu, les récits plus intimistes, à l’exemple de sa biographie de Wadlow ou de ses tomes consacrés à L’Aéropostale), mais il y a le sens du spectacle et il compose avec Stefano Raffaele une bonne équipe qui a déjà plusieurs fois prouvé sa force évocatrice.
Donc, le récit suit l’humanité à un moment où la planète Terre est menacée par les métamorphoses du soleil, qui risquent de l’engloutir. Donc un colossale chantier (euphémisme) est mis en place afin de déplacer la Terre en direction de Proxima du Centaure. Cela implique donc de créer des réacteurs afin de déplacer la planète, et de bâtir un plan sur cent générations, soit 2500 ans. Ambitieux, quoi !
On suit un personnage qui est collégien quand on commence à éloigner la planète du soleil, et qui grandira durant le voyage. Au point de connaître un moment de l’histoire humaine où le projet est remis en question. La fin du récit arrive alors que la destinée de l’humanité continue au-delà de la vie du narrateur.
On ne reviendra pas sur la qualité du travail de Bec et Raffaele, servi par un lettrage tout à fait compétent, bien placé et cohérent. On saluera aussi l’ampleur du récit (dont je n’ai pas lu la version littéraire), et qui témoigne à la fois d’une vision collective qui me semble marquée par la culture chinoise : l’auteur parvient à imaginer les conséquences sociales et psychologiques de ce périple (l’absence de religion m’a étonné : dans un cas pareil, le sacré me semble susceptible de faire son retour, mais là encore, je ne suis pas chinois). J’insisterai cependant sur l’objet lui-même : un album de format classique, à la pagination accrue (120 pages), mais surtout qui présente des pages dépliantes du meilleur effet. L’objet lui-même est un écrin à la hauteur du contenu.
Un excellent démarrage pour cette collection, dont j’attends certains des prochains tomes avec une curiosité non dissimulée.
Jim
Ah quand même. Mais combien vaut la bête ?