Serge Lehman, sur son compte Facebook le 18 novembre 2024 :
« Les Navigateurs : origin story »
2012 ou 13 : découverte par hasard de la carte d’Eugène Belgrand décrivant le Bassin Parisien il y a 30 000 ans, quand le niveau des eaux s’élevait à 60 mètres (contre 27 aujourd’hui). Tilt immédiat : il y a une histoire à faire dans ce paysage. Mais laquelle ?
2020 : conversation sur la page FB de Milton Jumbee à propos des peintres et illustrateurs fantastiques du XIXe siècle. Il me parle d’Odilon Redon, que je ne connaissais que de réputation. Je jette un coup d’œil à son œuvre & c’est le re-tilt : la carte Belgrand sera le monde de ses créatures.
Moralité : un point, c’est un départ. Deux points, c’est une droite, donc une histoire.
Jim
Serge Lehman sur son compte Facebook le 21 novembre 2024 :
Voilà ce qu’on me dit.
Et ça me fait incroyablement plaisir.
Merci au jury et bravo à Elizabeth Holleville, lauréate du prix [de la] jeune scénariste.NB : Maintenant que j’ai atterri, je peux ajouter les précisions indispensables.
Sans Guy Delcourt, et sa team qui nous fait de si beaux livres ; sans la direction littéraire avisée de David Chauvel (par ailleurs mon fournisseur officiel de saké) ; et surtout sans Stéphane de Caneva, rien de tout ça ne serait arrivé.
Gratitude et amitié.
Jim
Serge Lehman sur son compte Facebook le 25 novembre 2024 :
Une « histoire hantée de l’Art » de Füssli à Redon paraît ce mois-ci !?
Jolie coïncidence.
Double coïncidence, même, puisque une de mes nouvelles de 1996 s’intitulait déjà “Le Livre des Ombres” et que j’ai donné par la suite ce titre au recueil la contenant (chez l’Atalante, en 2005).Ça a l’air splendide, quoi qu’il en soit. Voyons voir si je trouve ce volume.
Jim
Il semble que la bd soit en rupture. Et en réimpression je suppose.
Mais j’ai dû faire trois librairie pour trouver un (dernier) exemplaire.
A trois semaines de Noël c’est un peu la tuile j’imagine.
Vraiment une bd à laquelle je repense beaucoup, elle me suit, c’est curieux.
Bon, … j’avais un peu peur d’entamer le dernier opus BD de mon semestre lehmanien, peur d’être déçu devant tant de louanges et autres prix. Et punaise, qu’est-ce que c’est bon !
Bah ouais. Je l’ai lu en 3 ou 4 fois, sans me rendre compte du temps que j’ai mis à le lire, et ce matin, j’ai additionné dans mon petit cerveau … et ça fait quand même un bon paquet de temps de lecture !
Exactement. J’avais pas fait gaffe que tu avais écrit ça, et je l’ai ressenti dès le début, notamment quand il nous fait naviguer dans un secteur de la RP que je connais particulièrement bien pour y avoir vécu, et là avec les dessins de de Caneva, qui rend ces parties assez réalistes, en plus… Et c’est pas quelque chose que j’avais autant ressenti (et pourtant, la Défense, je connais), même dans Masqué et son Paris fantasmé. Là, pour moi, on a aussi le romancier.
Les Navigateurs, pour moi, c’est la confluence entre une partie de ses romans (je suppose que tu as aussi le Haut-Lieu en tête) et ce qu’il a produit en BD. Je retrouve un lien avec Masqué, différent de celui qu’il y a avec ses St Elme ou Homme Gribouillé. Il y a une psychogéographie française (pour ne pas dire parisienne) que j’adore, qui s’appuie sur le réel.
Lire cette BD à la fin d’un cycle que je me suis fait, c’est presque de la cerise sur le gâteau, un hasard bienvenu.
eh eh eh … j’ai fait pareil. Je me suis relu la lettre de Cocteau !
C’est typique de l’écriture de Lehman, je trouve. Il ne prend pas le lecteur pour un con. Y a pas de hasard.
Et la révélation finale … Magnifique !
Excellent !
Le mot du jour. Va falloir que j’étudie ça.
Ouais. Je pense que c’est évident. Mais il fait la sienne.
Merci. Je n’avais pas fait le lien. Je me demandais pourquoi Lehman insistait dessus.
Confluence des œuvres !
Et c’est tellement bien qu’on oublie de parler du dessin de De Caneva. Pourquoi ?
Parce qu’il est très bon, et que je pense indubitablement que la réussite de l’album est vraiment lié au combo !
J’aurais été surpris.
Et ça, c’est bien : il y a pas mal de franco-belges qui se lisent trop vite…
(Et certains qui sont trop étouffe-chrétien, aussi : le bon dosage semble parfois difficile…)
Oui.
Après, peut-être aussi qu’il a fourni de la doc afin d’être encore plus précis.
Quand j’étais à la fac et que je trimais sur les prototypes de mes premiers scénarios, un copain étudiant qui avait jeté un œil à une version intermédiaire d’Omnopolis m’a dit quelque chose du genre « les noms de tes personnages sont bien, c’est plutôt bon question onomastique ». J’ai d’abord pris ça pour un compliment et j’ai gardé ça dans un coin de ma mémoire.
Et roman-fleuve ?
Jim
Y en a un qui suit !
D où la fluidité
Serge Lehman sur son compte Facebook, le 3 février 2025 :
Marche lentement, me disais-je en montant l’escalier qui mène à la scène du théâtre d’Angoulême. C’est pas le moment de se vautrer devant les gens. Tiens-toi droit, ouvre les mains et – woah, cette statuette pèse HYPER-LOURD ! Prends ce micro, DIS QUELQUE CHOSE ! Est-ce que tu as remercié tout le monde ? OK, tu peux y aller – ah non, il reste les photographes dans la fosse. Empêche tes jambes de trembler et prends la pose. Voilà, c’est fait, redescends les marches – len-te-ment – et regagne ta place au sixième rang avec David et Stéphane, ta vraie place dans l’obscurité miséricordieuse.
Jim
Je trouve pas que la statuette soit très ressemblante.
Je ne reconnais pas Serge Lehman.
Même avec le chapeau.