LES PROJETS AVORTÉS

Moi aussi je prefere les trucs organisques… les gars engagés non sur une pitch complet mais pour faire vivre une série me manquent. Y a eu PAD

Organix plutôt ?

Orgasmiques ?

Jim

Pas entièrement, mais j’ai lu que Dan Didio soulignait la gentillesse et l’accompagnement de Joe Quesada à plusieurs périodes.

Ca tirait clairement dans tous les sens, à l’époque. C’était fun et très vivant.

Pas forcément.
Ils ont débuté avec House of M ou juste après, ont senti ce souffle, cette montée en puissance, ces événements qui s’enchaînent.
En soi, dès House of M, on a une « chute des héros ». Avengers : Disassembled marque ça, mais House of M le pousse encore plus, et a une ampleur plus générale, plus étendue encore.
Civil War le confirme, Secret Invasion met les héros à terre, Dark Reign les évacue, Siege les ramène à leurs places.

Heroic Age ayant été un semi-échec, notamment créatif à mon sens, ces lecteurs n’ont plus trouvé ce « souffle », et ont eu l’impression d’avoir vu un ensemble cohérent. Chute et renaissance des héros.

Pense aux lecteurs VF.
Même en deuxième partie des années 2000, Internet et les spoilers n’étaient pas (aussi) évidents que maintenant.

Mais Panini (ou les autres) traduisaient les titres, et indiquaient les sources VO. Quand tu lis « Return of Tartempion one of six », même si tu as arrêté l’anglais au premier trimestre de la sixième, tu sais que l’histoire va se conclure au bout du sixième chapitre. Etc etc.

Jim

Je crois que le souci est là. Ce sont des événements qui s’enchaînent. Pas de respiration, pas de temps à développer. On balance un gros truc mais on n’écrit pas la suite ou les conséquences. On enchaine sur l’autre gros truc encore plus mieux.

On se rappelle de cette période pour son lot d’événements mais pas pour ses personnages, les récits, le développement etc.

(enfin en dehors des mecs qui arrivaient à écrire presque peinard leurs trucs comme Brubaker sur Cap)

(et là encore je me dis que chez DC c’était mieux géré j’ai pas eu l’impression d’avoir ouatmille crisis tous les six mois mais c’est peut-être déformé par une vision éditoriale différentes ici)

Je confirme que le DC de la même époque a fait un peu moins de gros events et crossovers, même s’il en a fait un certain nombre aussi.

L’impression que j’ai du côté de Marvel sur la période c’est surtout celle d’un effet de carambolage, avec à côté des plus gros évènements qui impactent la ligne entière de l’éditeur, pendant parfois jusqu’à plusieurs années, d’autres évènements qui impactent chacun de leur côté tel ou tel pan de l’univers, et tout ça rentre en collision. Alors quand c’est bien traité ça peut donner des bons résultats — je pense à l’épisode du Nova où Richard Rider rescapé d’un génocide cosmique rentre sur Terre, et découvre atterré les évènements de la « guerre civile » entre héros, qui lui paraissent bien mesquins. Mais bon, tout le monde n’a pas le talent d’Abnett pour faire son sel au milieu de grosses machines. Je vois ce que veut dire Ben-Wawe sur le côté « organique » (tout est dans tout et réciproquement, les évènements ont des conséquences qui se font sentir de façon large), mais ça peut aussi donner l’impression inverse de quelque chose de très « mécanique », car finalement tout ça n’avance que par à-coups, avec le côté très « marche forcée » qui est souvent celui de ce genre d’events.

Par comparaison, DC, me semble-t-il, a donné des proportions un peu plus modestes à la plupart de ses events, que ce soit en nombre de séries directement touchées à chaque fois et en termes de durées. Ce qui laisse aussi plus de place au reste de l’univers pour continuer ses avancées, quitte à prendre en compte au détour d’un épisode les acquis de ce qui s’est passé ailleurs (de façon que pour le coup je qualifierais d’organique). Cela veut dire aussi que si l’on n’est pas intéressé par un de ces events, on peut plus facilement en faire l’économie en tant que lecteur.

En revanche, le DC période nioufiftitwou a complètement copié la manière Marvel de la décennie précédente avec l’enchaînement des Trinity War, Forever Evil, Futures End, Darkseid War, etc., impactant l’ensemble de l’univers tout en étant entrecoupés de crossovers à tout-va (I Vampire et la Justice League Dark, Aquaman et la Justice League, Supergirl et les Lanterns…).

En fait ça me fait penser à ces séries télévisée (je pense à Walking Dead ou GOT mais, soyons, honnêtes plus par les retour que j’en ai que par mon visionnage personnel ayant laché lors de la 2ème saison et la 2ème après la 4ème) qui structure leur série autour d’épisode fort et placé judicieusement dans la diffusion mais qui entre ceux-ci savent difficilement rythmée le récit et développé convenablement. Ces épisodes servant avant a faire aller vers l’événement qu’a être intéressant en soi.

(là où, autre exemple, Whedon ou Straczynski écrivaient leurs séries en se basant avant tout sur des épisodes bouclés s’imbriquant les uns aux autres pour former l’édifice)

Yep j’ai vraiment cette impression là quand je lis la production de cette époque.

Dans Avengers 200, on apprend que la grossesse soudaine de Ms. Marvel est due à Marcus, fils de Immortus qui utilisa une machine pour que l’héroïne tombe amoureuse de lui. Il se réincarna ensuite dans l’enfant qu’il eurent en accéléré.
Marcus avait cela car il se sentait seul, abandonné par son père dans les limbes. Cependant, il ne pouvait quitter cet endroit. Au moment d’y retourner, carol Danvers décide de le suivre sans que personne ne trouve à y redire.
Ceci conduira Claremont à revenir là-dessus dans un annual des avengers où Malicia attaque Carol Danvers qui est revenu sur terre. Les avengers se rendant compte qu’ils l’ont laissé partir avec son aggresseur sans essayer de comprendre la situation.

D. Michelinie n’avait, en fait, pas cette histoire en tête. L’intelligence Suprême devait être le père car il voulait créer un parfait hybride Kree/humains. Un plan qu’il avait déjà exposé dans Ms Marvel 19 apparaissant même dans ses rêves.


Cependant, une histoire dans What If #20 voyait l’intelligence suprême utiliser le corps de Rick Jones pour créer un tel hybride lors de la guerre Kree Skrulls (traduit dans les vengeurs #2 chez aredit/artima color marvel Superstar).
Shooter demanda donc à Michelinie de changer l’identité du père.

Et ça a donné une histoire bancale, incomplète, et détestée des féministes. Assez à raison à mon goût dans le sens où le personnage de Carol est assez minimisé.

Précision pour lever une petite ambiguïté que je crois déceler dans la formulation : le « il », c’est l’Intelligence Suprême, pas Michelinie. Car Ms Marvel #19 est écrit par Chris Claremont.
C’est vraiment dommage que Claremont n’ait pas pu gérer cet aspect de l’histoire. Je pense qu’il en aurait tiré quelque chose de meilleur, notamment en termes de caractérisation. Sa série Ms Marvel était vraiment chouette, moins bien que ses Spider Woman, mais très sympa quand même.
On remarquera en revanche que Claremont a récupéré l’idée de la sélection génétique dans Uncanny X-Men pour l’appliquer à la famille Summers vient le personnage de Mister Sinister : rien ne se perd…

Jim

Sincèrement, je n’ai pas lu les crédits avant une grosse douzaine d’années de lecture.

Tu as complètement raison.
Le souffle a laissé de côté les personnages.
Mais le souffle a et m’a plu.

Moui, le désastre éditorial de Countdown et Final Crisis se pose là, quand même.

Oui, c’est aussi ce que j’ai ressenti à l’époque … pas le temps de profiter d’un éventuel statu quo.
ça m’a rappelé, dans une moindre mesure, l’enchaînement des crossovers Spidey dans Strange/Nova/VI

Pas moi il puait du bec, les vieilles idées mis en avant comme étant ultra neuve et ne faisait rien avancer du tout.

Je trouve que c’était pas le pire pour moi. C’est vraiment l’enchaînement façon Tetris qui devenait difficile !
(cela dit, pour pas mal de cross’, je ne te donne pas tort)

Un projet de Miller et Sienkiewicz sur Wonder Woman remettant l’élément Bondage au centre. Il faut savoir que le créateur de Wonder Woman est un adepte du Bondage (en plus d’avoir participé à l’invention du détecteur de mensonge, d’être un fervent féministe (il pensait que les femmes étaient même supérieure à l’homme) mais aussi dans relation amoureuse à 3 avec sa femme Elizabeth Holloway Marston et Olive Byrne, qui vivait avec le couple.

La premiere série Swamp Thing devait se finir sur un numero avec Hawkman qui aurait conduit à une série où les deux personnages auraient été unis…
quelques pages de ST 25 inedites

Je crois qu’il y a une bonne BD qui en parle

Pas trop de cette partie, mais il y a un bon film qui en parle.

Ah oui, voilà. J’ai confondu (punaise, je l’avais oublié, ce film. Faudrait que je trouve un moyen de le voir, un de ces 4)

Et à défaut du projet de Miller et Sienkiewicz (mais je n’ai jamais su s’il y avait « vraiment » eu un projet derrière ce dessin ou si c’était un coup de provoc’, et en fait l’article de CBR ne m’éclaire pas plus que ça), Morrison et Paquette s’en sont donnés à cœur joie dans les deux volumes parus (en V.O., un seul en V.F. à ce jour) de Wonder Woman: Earth One / Terre-Un :

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